J’essaierai d’y arriver de Jon Sasaki : À la Galerie 101
C’est jusqu’au 12 mai que le public pourra se familiariser avec le travail de Jon Sasaki, artiste établi à Toronto. Son exposition J’essaierai d’y arriver, présentée à la Galerie 101, comprend des pièces vivement humoristiques où se côtoient effronterie et absurdité.
Le visiteur est accueilli par un coin lecture-bibliothèque ne comportant… qu’un seul livre. Ce dernier porte sur Rube Goldberg, un bédéiste américain décédé en 1970, et dont l’oeuvre la plus connue consiste en une série de schémas dans lesquels on découvre des machines complexes réalisant des tâches simples d’une manière désordonnée.
Plus loin, le témoin est invité à visionner deux courtes et captivantes vidéos. L’une montre un chat accroché de façon saugrenue à un arbre; on se demande quelle technique a été utilisée pour parvenir à une telle image. La seconde fait voir quelqu’un en train de visser une ampoule à son socle; le montage est si bien réalisé que ce n’est qu’après un certain temps qu’on se rend compte qu’il s’agit d’une séquence de 35 secondes montrée en boucle.
Sasaki fait également écho aux mécanismes qui sous-tendent le monde artistique. Son oeuvre A Minimalist Cube Shipped with Minimal Effort and Expense fait bien sûr référence aux schémas de Goldberg, Postes Canada remplaçant la machine compliquée, mais se rapporte aussi à la transformation physique subie par l’oeuvre manipulée par un tiers ne faisant pas partie du cercle, et à la transformation symbolique de l’ouvrage lorsqu’interprété et vécu par les observateurs.
Sa série An Obsolete Calendar Towel Embroidered with the Date of an Identical, Future Calendar Year est sûrement l’une des plus percutantes. Son titre parle de lui-même: plus le monde change et évolue, plus il reste pareil.