Manif d’art 6 : Au gré des machines
Quatre-vingts artistes, 30 lieux: la Manif d’art 6 débarque en ville! Regard sur quelques "Machines" et "Formes du mouvement".
Rube Goldberg, dessins de la série Inventions (1914-1964)
La commissaire Nicole Gingras nous amène dans le passé en nous présentant des dessins de la série Inventions, du légendaire dessinateur américain Rube Goldberg. L’artiste a réalisé nombre d’illustrations de machines complexes exécutant des tâches simples de manière confuse, qui lui permettaient de se moquer de la société industrielle mécanisée à outrance. Au total, sept dessins permettront aux amateurs de se familiariser avec l’univers burlesque et l’imaginaire débridé du créateur des "Machines de Goldberg".
Yann Farley, Corpus S1-11 (bêta 1.0)
L’artiste multidisciplinaire Yann Farley nous offre une sculpture interactive s’interrogeant sur la relation singulière qui s’établit entre l’homme et la machine. Un dispositif captera les mouvements des spectateurs, qui entraîneront le déplacement d’un écran sur 365 degrés. À cela, on ajoute des images et des séquences vidéo qui évolueront en fonction de la position du spectateur, donnant l’impression que les mouvements mécaniques se poursuivent dans l’image virtuelle.
Mounir Fatmi
Mounir Fatmi a exposé dans divers musées et événements prestigieux tels que le Centre Georges-Pompidou, le Tate Modern et la Biennale de Venise. L’artiste d’origine marocaine s’intéresse à l’idée de la mort de l’objet de consommation ainsi qu’à l’image et ses mutations, à travers des réflexions sur les technologies désuètes. Les oeuvres qui seront présentées à l’Espace 400e entretiennent chacune un lien entre la machine et le temps. Parmi celles-ci, l’installation Mehr Licht présente des photocopieuses qui reproduisent, de manière absurde et vaine, la lumière de néons, alors que la vidéo Technologia explore la notion du mouvement dans le monde moderne à travers un dialogue entre Orient et Occident.
Martin Tétreault, Phonographes vinylisés
Les amateurs d’art sonore seront ravis de découvrir l’installation que propose l’improvisateur, concepteur sonore et plasticien Martin Tétreault. Réputé pour ses performances réalisées avec des tourne-disques qu’il fabrique ou qu’il adapte, l’artiste a réuni 10 artistes audio de différents pays du globe, auxquels il a demandé d’enregistrer les sons de tourne-disques portatifs, qui deviennent tour à tour objets, producteurs et émetteurs de matériaux sonores. L’occasion pour l’artiste de pousser plus loin les notions de composition et de collaboration qui sont au coeur de ses préoccupations.
Brion Gysin et Ian Sommerville, Dreamachine
Il y a fort à parier que l’oeuvre mythique Dreamachine sera l’un des succès de cette Manif d’art. Conçue pour être appréciée les yeux fermés, elle offre une expérience optique générée par l’effet stroboscopique d’un dispositif qui stimule le nerf optique et altère les oscillations électriques du cerveau. L’oeuvre est le résultat d’une collaboration entre l’artiste multidisciplinaire Brion Gysin et le spécialiste de l’électronique Ian Sommerville, qui ont tous deux été liés de près au cercle de la Beat Generation.
Arthur Ganson, The Transmutation of Cloth
La Manif frappe un grand coup en recevant l’Américain Arthur Ganson, un pionnier de l’art cinétique toujours intéressé par le mouvement. Son travail témoigne d’une touchante simplicité et d’une forte puissance d’évocation. En plus de l’installation The Transmutation of Cloth, nous aurons l’occasion de nous familiariser avec sa démarche poétique et modeste, grâce à une vidéo présentant 36 de ses oeuvres.
Jusqu’au 3 juin
À l’Espace 400e (exposition centrale)
En divers lieux (activités satellites)
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Collaborateurs et activités satellites
En plus de l’exposition centrale, la Manif d’art accueille plus d’une vingtaine d’événements et d’expositions, tant chez les collaborateurs que lors d’activités satellites. En voici une brève sélection.
Chez Vu, Manon Labrecque présente l’exposition Les antigravitationnels, composée de trois installations cinétiques inédites et portant sur la réanimation de souvenirs, d’images symboliques ou d’instants fondamentaux de l’expérience. À La Bande vidéo, Jean-François Dugas, Jérôme Minière et Marie-Pierre Normand proposent Le laboratoire de la vie en boîte, une fiction scientifique alliant vidéo, scénographie, illustration et bande sonore.
Du côté de MATERIA, Ingrid Bachmann présente, jusqu’au 20 mai, son exposition Bestiaires, où dessins expressifs et fourrures synthétiques animées de mouvements subtils réconcilient bestialité et technologie. On aura aussi l’occasion d’admirer les Excroissances de Jacques Samson, qui animeront, dès la tombée du jour, les vitrines du Grand Théâtre grâce à des structures métalliques qui projetteront une série d’ombres mobiles aux formes organiques.
À la Galerie Tzara, vous avez jusqu’au 6 mai pour voir l’exposition Les ratés sympathiques font de l’art, qui présente les oeuvres d’une quinzaine de journalistes de Québec qui se sont livrés aux joies de la création, et qui ont été critiquées par des artistes professionnels. Finalement, le volet "off" de la Manif a été pris en charge par le collectif Non-maison, qui présente L’engin dans l’édifice Saint-Vallier-Le Soleil.