Piknic Électronik : Déhancher sur l'herbe
Arts visuels

Piknic Électronik : Déhancher sur l’herbe

Le Piknic Électronik fête dix ans de rituel dominical avec un alliage d’échos du passé et de neuf, d’ici comme d’ailleurs.

Démarré comme une solution de rechange à moins forte odeur de patchouli aux tam-tams au pied du mont Royal, le Piknic Électronik joue maintenant un aussi grand rôle, sinon plus, dans l’identité culturelle montréalaise. Chaque dimanche de la belle saison, à moins de trop grandes perturbations météorologiques, il rassemble mélomanes curieux, technophiles, housephages, hippies et hédonistes appréciant la rencontre du soleil et du beat, confiés aux bons soins d’un des meilleurs systèmes de son en ville.

Le rendez-vous fête cet été sa dixième édition. Dévoilée il y a quelques semaines, la programmation est à nouveau largement composée de noms inconnus du grand public, mais prisés des clubbers et garants de bonne vibes sur la verdure. Tous ne sont pas issus du même moule, cela dit, aussi a-t-on cru bon de sortir du lot quelques protagonistes à surveiller.

Les vieux de la vieille

Lorsque le Piknic est né, Montréal était encore en plein boum techno et house. Dans un élan de nostalgie tout à fait compréhensible, l’événement ramène plusieurs noms locaux qui ont défini cette période, dont certains ont depuis quitté soit la ville, soit la scène, ou les deux: Creator (10 juin), dont il s’agira de la dernière prestation; MightyKat et l’éternellement tropical Miguel Graça (17 juin); Maus et Soundshaper (24 juin); Fred Everything, maintenant établi en France (8 juillet); Misstress Barbara, de retour aux platines après sa transformation en chanteuse pop (2 septembre), de même qu’Eloi "Elsonic" Brunelle, Mateo Murphy, Mossa et Pheek (9 septembre).

Les valeurs sûres

Soulignons le retour du favori des clubbers, le Californien Claude VonStroke, pilote des labels dirtybird et mothership, le 3 septembre. Sinon, la date à retenir est le 29 juillet, qui marque le retour du New-Yorkais Machinedrum, figure fascinante capable du plus expérimental comme du plus dansant. À ses côtés cet après-midi-là: Lunice et Jacques Greene, sans doute les deux figures les plus importantes de la scène électronique locale en ce moment.

La relève locale

Montréal continue d’être un berceau fertile pour la musique électronique. Van Did, un jeune producteur d’origine mexicaine, perpétue la tradition tech-house locale le 22 juillet. Dans le rayon de la bass music plus moderne métissée, on retrouve l’éclectique Living~Stone de même que Manygances, aux tendances dubstep marquées, le 27 mai; ainsi que le tandem montant The Gulf Stream, le 24 juin.

Les explorateurs

Il y a bien sûr les experts DJ, capables de sentir et de moduler les envies des danseurs, puis il y a ceux qui jouent un peu plus audacieusement avec la formule. Le Français Groj présentera en live son alliage de techno expérimental et d’ambient le 19 août. Le tandem californien Tone of Arc (20 mai) allie chant et production dans des teintes de house et de synth-funk à la Prince. De Bordeaux, Smokey Joe & the Kid (1er juillet) poursuit dans la lignée de Mr Scruff avec un mélange mi-rétro, mi-moderne de hip-hop, de swing et d’électro. Enfin, la journée MUTEK du 3 juin présente deux paires d’artistes rajeunissant la tradition techno, soit le duo américano-berlinois Benoit & Sergio et le tandem américain montant Wolf + Lamb.

www.piknicelectronik.com