Van Gogh. De près : Voir autrement
Van Gogh est à l’honneur au Musée des beaux-arts cet été. Les visiteurs en découvriront la production sous un tout nouveau jour.
Les visiteurs risquent d’être agréablement surpris par Van Gogh. De près, à l’affiche au MBAC. La présentation regroupe près de 50 tableaux du maître néerlandais, en plus d’une cinquantaine d’oeuvres supplémentaires jetant une lumière sur la production de cet artiste incompris du 19e siècle.
Bien que ne faisant étalage d’aucun des chefs-d’oeuvre populaires (comme La nuit étoilée ou Tournesols dans un vase), l’exposition fait voir la virtuosité d’un peintre au vocabulaire visuel varié, inspiré par les tendances du moment, mais qui a en même temps su s’en démarquer nettement.
Les salles principales sont divisées en thèmes appuyés par un corpus d’oeuvres qui offrent des éclaircissements sur la démarche de l’artiste. Ainsi, on y découvre dans la première galerie des natures mortes, par exemple des bouquets de fleurs en vase et des corbeilles de fruits, montrant comment l’artiste s’est appliqué à raffiner sa technique et à intensifier ses couleurs.
Viennent ensuite de nombreux paysages. D’abord des éléments de la nature, comme des gerbes de blé, des arbres et des sous-bois (la composition panoramique de Sous-bois avec deux personnages est particulièrement intéressante), puis des vues plus structurées à travers lesquelles on observe une façon inhabituelle de composer les plans. Van Gogh, inspiré par les techniques qu’utilisaient les peintres de Barbizon, place en effet sa ligne d’horizon très haut et un élément de paysage tout près de l’observateur, ce qui donne l’impression que le reste fuit au loin. L’oeuvre Vue d’Arles illustre bien cette technique.
Une section est aussi consacrée à la fameuse touche fougueuse du peintre, et montre comment il utilise la couleur et les coups de pinceau inclinés pour mettre en contraste ses plans rapprochés et lointains.
Et, en complément aux oeuvres de Van Gogh, trois salles présentent des ouvrages d’autres artistes de cette époque. On y voit une série d’estampes japonaises (dont l’exotisme pique pour la première fois la curiosité du peintre lors d’un bref séjour à Anvers), de photographies (qui, permettant de faire des gros plans, auraient pu influencer Van Gogh dans son expérimentation visuelle), de même que des dessins et estampes datant, pour certaines oeuvres, d’avant la période de production du peintre et représentant des éléments de la nature.
Somme toute, l’exposition est bien pensée et très accessible.