Barry Russell : On se connaît?
Arts visuels

Barry Russell : On se connaît?

En plein tournage dans le nord de l’Alberta, Barry Russell a eu le blues de sa ville. Souhaitant mettre en valeur certains lieux oubliés de Montréal, il a monté le projet People You Might Know, un portrait montréalais, un diaporama de 21 minois exposés à travers la ville.

Barry Russell avait un projet d’exposition en tête. Après un long périple et de nombreux contrats qui l’ont mené des Émirats arabes unis au Mexique, en passant par l’Alberta, c’est le visionnement du film Exit Through the Gift Shop, mettant en vedette le travail artistique de Banksy, qui fut le catalyseur pour Russell. Montréal deviendrait l’hôte de son travail. « Les lieux choisis sont des endroits oubliés, auxquels personne ne fait attention et qui font partie du paysage de la ville », explique le photographe et directeur photo.

Après avoir envoyé des centaines de courriels à des connaissances, amis et amis d’amis, le photographe a amassé plus de 150 réponses positives et en a tiré 80 portraits de Montréalais dont les traits ont été captés en noir et blanc. Âgés de 2 à 60 ans, les protagonistes de People You Might Know, un portrait montréalais ne sont pas uniquement des têtes connues du public. L’exposition peut tout de même compter sur la présence de Champion – dont le portrait a malheureusement été décroché par les propriétaires du Métropolis, où il était installé -, Pierre-Philippe « Pilou » Côté et Marie-Christine Depestre parmi les plus médiatisés du lot, mais les visages contribuent tous, à leur manière, à la réappropriation de la ville par l’art puisque, selon Russell, ce sont les gens qui y habitent qui font la force de Montréal.

Au bout du compte, ce sont 21 clichés qui ont pu être imprimés sur des toiles de huit pieds de largeur sur sept pieds de hauteur et accrochés à six pieds du sol, en divers lieux du Plateau-Mont-Royal, du Mile End, du Quartier latin et de Rosemont. « J’aurais aimé pouvoir tous les accrocher, mais j’ai financé le projet à 100%, alors c’est plus difficile sur le plan monétaire », précise Russell, avant d’ajouter qu’un nouveau projet naîtra bientôt.

Laisser aller

« Du moment où elles sont affichées, elles ne m’appartiennent plus, ces toiles-là », philosophe le créateur. D’où l’idée de faire participer le public et d’en faire un projet collaboratif. Avec sa carte interactive sur le Web, le projet de Russell permet aux citadins de repérer les différents lieux d’accrochage, de prendre une photo d’eux avec un portrait accroché, puis de l’envoyer sur la page Facebook du projet. « C’est comme une carte aux trésors! » rigole le principal intéressé. « Je suis impressionné par la réponse positive des gens. Ils me disent surtout qu’ils redécouvrent Montréal avec ces portraits-là. »

Le but est donc déjà atteint pour le photographe et directeur photo qui a lui-même retrouvé sa ville avec son exposition extra-muros. « En me promenant, j’ai redécouvert plein de lieux que je connaissais mais que j’avais oubliés avec le temps. Si j’avais pu en faire plus, j’aurais mis des portraits dans chaque quartier de Montréal! »

Sur les murs de Montréal ou au
www.facebook.com/peopleyoumightknowunportraitmontrealais

 

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