Contrastes urbains : Méchant contraste
D’ici la fin juillet, on aura l’occasion rare de voir art urbain et graffiti au Château Frontenac, puisqu’ils s’y invitent avec l’exposition Contrastes urbains.
L’exposition présente le travail d’artistes émergents en art urbain, dans un contexte qui peut paraître, de prime abord, surprenant: ils exposeront leurs oeuvres dans un salon du Château Frontenac. Elle est issue d’une longue discussion entre Hubert Therrien, responsable du projet, et Robert Mercure, directeur général de l’hôtel. "Ce qu’il trouvait fantastique, c’est de voir des événements actuels faits dans des lieux historiques, à valeur plus conventionnelle. Il a apprécié ce contraste, qu’il a vu en plusieurs endroits en Europe", relate Hubert Therrien.
L’homme à la tête du projet a cherché, justement, à mettre de l’avant ce contraste, mais surtout à contrer les préjugés qui perdurent au sujet de l’art urbain. "Je trouve dommage qu’il y ait une fermeture d’esprit à l’égard de l’art urbain, considéré comme du vandalisme. Je cherche à le présenter de manière positive, je veux que les gens puissent l’apprécier sans avoir à se déplacer dans un coin sombre, sous un viaduc, par exemple." Ainsi, le Château Frontenac s’impose comme un lieu idéal. "Je veux rejoindre un public large, non initié".
Si on perçoit souvent cette forme d’art comme étant celle de la rue et des lieux publics, Hubert Therrien en a une conception plus large, dans laquelle la ville est au centre des préoccupations et des sources d’influence. Dans cette perspective, le premier critère pour la sélection des artistes était la diversité. "Je voulais présenter un portrait exact de ce que peut être la culture urbaine. J’ai essayé de choisir des gens qui ont des pratiques totalement différentes", explique-t-il.
Pour lui, l’exposition est l’occasion de promouvoir l’art urbain, mais également de présenter son travail et celui de cinq artistes qu’il respecte et qu’il a eu l’occasion de rencontrer. Outre ses oeuvres, on pourra voir celles de Patrick et de Matel, figures bien connues à Québec, ainsi que d’Ani Müller, de Monk.E et du Français Opéragraphiks, qui vient à Québec spécialement pour l’occasion.