RC2012 Arts visuels : En apnée
Galeries et musées plongent cet automne: dans les poubelles, dans leur collection permanente ou dans les méandres de l’histoire. Apnée à prévoir.
Dominic Tardif
LA MÉMOIRE ET LA PART DE L’OMBRE
Initialement inscrite à l’horaire de la galerie l’automne dernier et reportée en raison de la grève des employés de soutien de l’université, cette rétrospective de l’oeuvre majeure de Betty Goodwin mise en circulation par le Musée d’art contemporain de Montréal retrace le travail sur la souffrance, la mort et l’oubli de l’une des plus importantes figures de l’art contemporain canadien, disparue en 2008. Du 12 septembre au 28 octobre à la Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke
UN CÔTÉ HÉTÉROCLITE
Jean Côté présentait en 2011, dans la Banque du Canada à Ottawa, un florilège de toiles incorporant des billets retirés de la circulation et déchiquetés. Avec Un Côté hétéroclite, le résident de Notre-Dame-de-Ham, tenant de l’abstraction lyrique, dit-on, pique à nouveau une tête dans les poubelles afin d’en extraire des rebuts dont consteller ses tableaux et sculptures. Du 30 septembre au 6 décembre au Centre culturel Yvonne L. Bombardier
LES VARIATIONS ASSISES
Rien ne ressemble plus à une chaise qu’une autre chaise, pensez-vous. Serge Marchetta s’approprie cet objet du quotidien en apparence archi-banal et le décline dans une quinzaine de dessins grand format, 15 différents effets d’optique à même de déstabiliser le regardeur. Un travail minimaliste mystifiant assorti d’une installation in situ et d’un ready-made. Jusqu’au 7 octobre à la Maison des arts et de la culture de Bromptonville
TROIS*FOIS*DIX
La conservatrice Sarah Boucher s’est immergée dans la collection permanente du Musée des beaux-arts de Sherbrooke afin d’en extraire la substantifique moelle pour Trois*fois*dix, une exposition en trois temps célébrant le 30e anniversaire de l’institution de la rue Dufferin. La première édition met en lumière les années 1982 à 1992 par l’entremise de nombreuses oeuvres d’artistes de la région. Du 13 octobre au 9 décembre au Musée des beaux-arts de Sherbrooke
THE FREEDOM FIGHTER MANUAL
Largué en 1983 par la CIA au Nicaragua dans le but d’exhorter les citoyens à renverser le gouvernement en place, le « manuel du combattant pour la liberté » (traduction libre) a été retranscrit à l’encre luminescente par Juan Ortiz-Apuy sur des toiles qui se révèlent grâce à des projecteurs dotés de senseurs réagissant à la présence des spectateurs. Du 20 septembre au 21 octobre au Centre en art actuel Sporobole