Galerie Leonard & Bina Ellen : Qu'est-ce que tu vois, toi?
Arts visuels

Galerie Leonard & Bina Ellen : Qu’est-ce que tu vois, toi?

Le public et l’art contemporain sont engagés dans une valse complexe, faite de malentendus autant que de passion vraie. Avec Interactions, la Galerie Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia propose une réflexion féconde sur la  question.

La réception d’une oeuvre d’art a toujours été problématique. A-t-on vu dans le tableau ce que l’artiste y avait consciencieusement placé? Interprétons-nous trop librement les formes déployées sous nos yeux? Sommes-nous à la hauteur de la proposition ou trop bête, ou encore trop peu instruit, pour en saisir les infinies nuances?

Autant de questions sans doute plus criantes que jamais, à une époque où bien des oeuvres s’appréhendent moins selon des critères esthétiques que dans le cadre plus large d’une recherche interrogeant la fonction même de l’art. À une époque, par ailleurs, où la mécanique marchande influence profondément, et de toute évidence trop, notre perception de l’oeuvre.

La Galerie Leonard & Bina Ellen présente ces jours-ci Interactions, une exposition qui creuse le sujet. Une proposition cérébrale? Désincarnée? Aucunement, la commissaire Mélanie Rainville ayant placé au coeur de la réflexion les travaux de 12 artistes dont Louis-Philippe Côté, Rachel Echenberg, Erin Gee, Alana Riley et Hong-Kai Wang, autant d’occasions d’illustrer la façon dont les tableaux, installations ou autres pénètrent la conscience, y laissent une trace ou pas.

Tout au long de l’expo, des intervenants, spécialistes ou non, historiens de l’art ou… naturopathes, témoignent à travers des entrevues vidéo ou des textes (voire des poèmes) de l’écho qu’ils réservent en leur for intérieur aux dessins de Thérèse Mastroiacovo ou à une installation vidéo de Nelson Henricks.

Pluralité des points de vue, dialogue entre l’intuitif et le raisonné, décodage des repères selon lesquels les uns et les autres lisent ce que l’artiste leur donne à voir ou à entendre, Interactions est une fascinante étude sur l’interprétation, à laquelle s’entremêle, évidemment, notre propre réaction aux pièces exposées.

Jusqu’au 27 octobre
À la Galerie Leonard & Bina Ellen