Exquisite Corpse à La Petite Mort : Pollinisation croisée
Arts visuels

Exquisite Corpse à La Petite Mort : Pollinisation croisée

Guy Bérubé, propriétaire de la galerie La Petite Mort, rue Cumberland, n’a jamais donné dans la rectitude populaire. Sa nouvelle exposition, Cadavre exquis, ne fait pas exception. Heureusement pour nous. Conversation avec sa conservatrice, l’Ottavienne Sharon VanStarkenburg.

Voir: On sait que le procédé du cadavre exquis vient des littéraires surréalistes et permet une forme intéressante de création collective encore aujourd’hui utilisée. Pourquoi avoir tenu à imposer le cadavre exquis aux artistes qui ont pris part à l’exposition?

Sharon VanStarkenberg: "Cette combinaison de mots ou d’images disparates se révèle une excellente technique, autant pour les écrivains que pour les artistes visuels. Je crois qu’inviter différents artistes à prendre part à un projet basé sur le travail d’un autre artiste peut s’avérer aussi libérateur qu’excitant pour eux. Très souvent, les artistes sont investis à 100% dans une technique particulière, un style récurrent ou des thèmes analogues. Je crois que ce cadavre exquis leur permet de créer des oeuvres radicalement opposées à ce qu’ils sont habitués d’offrir. Je crois également qu’il existe une grande pollinisation croisée entre l’écrit et l’image; une grande partie de ce que je fais en ce moment se retrouve dans la forme écrite."

Puisque le côté participatif se révèle intrinsèque à la forme proposée, est-ce que le grand public pourra prendre part à l’exposition?

S.V.: "En visitant la galerie, le public peut participer en retraçant la chronologie derrière ce processus de pensée contagieuse. Aussi, lors du vernissage de l’expo, il y aura une joute de cadavre exquis effectuée en direct!"

Vous êtes connue dans le milieu artistique ottavien notamment comme cofondatrice des ateliers Dr. Sketchy Life Drawing Sessions au Mercury Lounge, un événement dont la prémisse entend exposer les arts devant grand public. Vous qui avez un regard de l’intérieur sur l’état de l’art dans la capitale, quel est votre avis sur sa santé?

S.V.: "En ce moment, à Ottawa-Gatineau, les arts et la culture en général connaissent des saisons de floraison sans égales. Il y a plusieurs personnes qui créent, mettent sur pied, invitent des gens. C’est le cas par exemple de la Nuit blanche, des Creative Mornings, du Pecha Kucha Ottawa… pour n’en nommer que quelques-uns. Je crois que la question reste de savoir si Ottawa-Gatineau a assez de population pour fournir un public ou des participants en nombre suffisant. Trop souvent, on voit les mêmes visages d’événement en événement. Cela crée un sentiment de communauté, mais pour que ces événements grandissent, il faut parler à ceux qui ne se déplacent pas ou qui le font rarement, s’assurer de la constance dans la qualité des événements offerts, arriver avec des idées fraîches et innovatrices…"

La liste des artistes qui ont pris part à votre cadavre exquis est impressionnante (Amy Thompson, Heidi Conrod, Jeremiah Degrandpre.

Joyce Westrop, Karina Kraenzle, Meaghan Haughian, Peter Shmelzer, Tavi Weisz, Theo Pelmus et Tim DesClouds). Sur quels critères vous êtes-vous basée pour sélectionner les artistes?

S.V.: "Ils ont été choisis pour leur professionnalisme, leur visibilité au sein de la communauté artistique locale et leur capacité à exposer dans un endroit à vocation commerciale. Chacun de ces artistes a été sélectionné pour son côté unique dans le but de concocter une présentation riche, variée et… exquise!"

Vernissage le 2 novembre dès 19h

Du 2 au 25 novembre
À la galerie La Petite Mort