VideoTank no 4: Marina Abramovic : À voir à la galerie Foreman
"Art must be beautiful, artist must be beautiful", répète inlassablement, comme un mantra, la Serbe d’origine Marina Abramovic dans la vidéo de 45 minutes du même nom, projetée à la galerie Foreman jusqu’au 12 décembre. D’une troublante étrangeté, ces images en noir et blanc, présentées dans le cadre de la série VideoTank, montrent une jeune Abramovic, le regard à la fois déterminé et vitreux, coiffant furieusement (presque violemment) ses cheveux, une brosse dans une main et un peigne dans l’autre. Un rituel hypnotique qui absorbe le spectateur dans son vortex pour le recracher troublé et hors d’haleine.
La grand-mère autoproclamée de l’art performance préludait déjà en 1975 avec cette mise en scène une oeuvre-cri qui s’acharnera à transgresser les limites du corps, à flageller les certitudes et à réaffirmer le rôle de l’artiste en tant qu’éternel trompe-la-mort. La puissance du travail révolutionnaire d’Abramovic, toujours sur le fil du rasoir, est déjà toute contenue dans cette singulière séance beauté qui n’a pas perdu de sa teneur subversive.
Aussi à voir jusqu’au 12 décembre dans la salle principale de la galerie Foreman, L’indivisible, tour d’horizon préparé par la commissaire Vicky Chainey Gagnon du portrait tel qu’envisagé par ses praticiens contemporains, qui se propose de répondre à la question suivante: comment performons-nous nos identités aujourd’hui? Vaste et fécond projet mettant en relation le travail de cinq artistes, dont celui de la Sherbrookoise Tanya St-Pierre.