Postillons / Intempéries du langage : À voir à Sporobole
Chose certaine, une belle corvée de plâtrage et de peinture attend la joyeuse bande de Sporobole lorsque Postillons / Intempéries du langage de Catherine Préfontaine quittera l’affiche, le 3 mars prochain, l’artiste montréalaise s’étant approprié sans gêne, comme une adolescente en plein accès d’irrépressible rébellion, les murs du centre en art actuel dans lesquels elle a percé plusieurs petits trous et sur lesquels elle a esquissé divers dessins. «On a déjà vu pas mal pire», assure pourtant l’équipe habituée aux projets iconoclastes, le sourire aux lèvres, en soulignant que c’est précisément ce genre de travail in situ que l’on aime accueillir rue Albert.
Depuis un an, Préfontaine perforerait ainsi les murs de son propre atelier afin de créer des essaims de trous dans un processus tenant largement de l’improvisation. Elle aura ensuite photographié ces trous afin de les restituer et de les faire proliférer à Sherbrooke à l’aide de transparents triturés. Ces essaims de trous qui grugent et phagocytent Sporobole rappellent à l’artiste des postillons, d’où le titre de l’œuvre emprunté à Jules Renard. Le communiqué compare bellement ces murs mutilés à «un corps criblé de balles».
En marge de la présentation du travail de Préfontaine, qui, précisons-le, «s’intéresse à schématiser visuellement des phénomènes de nature non visuelle» comme le son, le professeur de l’Université de Sherbrooke Alain Berry offrira, le 9 février à 16h, une présentation sur la pollution sonore.