FIFA : L'image-parole?
Arts visuels

FIFA : L’image-parole?

Du 14 au 24 mars, c’est le 31e Festival international du film sur l’art (FIFA). Que choisir parmi les 248 films présentés? Notre critique vous offre sa sélection.

Côté art contemporain

Comme elle le fait depuis 2003, la commissaire et théoricienne Nicole Gingras s’occupera d’une section du FIFA, le volet qui est généralement le plus hardi. Elle nous présente le travail de l’Haligonienne (vivant à Halifax) Jan Peacock, artiste qui réalise des bandes et installations vidéo depuis les années 1970. Deux séries de vidéos de Peacock seront à l’affiche les 15 et 16 mars au Centre Phi. L’artiste et la commissaire seront à ces projections pour discuter avec le public. De plus, Peacock présentera le célèbre et incontournable vidéo The Red Tapes (1977) de Vito Acconci, le 17 mars à la Cinémathèque québécoise, une œuvre qui l’a profondément inspirée. À voir absolument. Madame Gingras nous invite aussi à redécouvrir le travail du Torontois John Porter, artiste qui depuis 1968 a réalisé plus de 300 films, dont la majorité fut tournée en Super 8. Le 21 mars, «le roi du Super 8» nous convie à une projection-performance à la Cinémathèque québécoise. Mais il y a d’autres œuvres programmées par Gingras: Dramatis Personae de Stephen Andrews, Souffles de Diane Morin, Seven Segments d’Andrew James Paterson, Autumn Colours After Zhao Mengfu de Hank Bull, Fernand Leduc, la peinture et les mots de Mario Côté… Une programmation qui défend nos artistes. Toujours du côté de l’art contemporain, il ne faudra pas rater la série de vidéos faits par le Torontois Ed Pien (ou qui traitent de cet artiste). Pien fait un travail d’une inquiétante étrangeté qui a été présenté de Montréal à Sydney.

L’amateur surveillera aussi le tout récent film sur l’artiste française Sophie Calle réalisé par Victoria Clay Mendoza.

Côté art ancien

Le minimaliste et paradoxalement tarabiscoté New Museum à New York est le fruit de leur travail. La firme SANAA (composée des architectes Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa) a élaboré le Louvre-Lens qui vient d’ouvrir ses portes en France. Le film Louvre-Lens (en compétition), de Michaël Gaumnitz, traite de la Galerie du temps, immense salle sans cloisons qui pose un défi pour la muséologie. Très postmo…

Le film L’impressionnisme, éloge de la mode traite d’une expo qui était au Musée d’Orsay cet automne et qui est présentée jusqu’en mai au Metropolitan Museum à New York. La «frivolité» de la mode (féminine et même masculine), en particulier bourgeoise, aurait-elle eu une connivence avec l’art moderne de la fin du 19e siècle? Il faut relire Baudelaire.

Le cinéma documenté

La série de 24 documents intitulée Un film et son époque a été élaborée depuis 2001 par Marie Génin et Serge July. Elle permet au spectateur de mieux comprendre l’univers d’un film à travers des extraits, des documents d’époque, des explications d’historiens du cinéma… Huit films de la série seront au FIFA, dont un sur Le mariage de Maria Braun de Rainer Fassbinder avec la fabuleuse Hanna Schygulla…

Et il faudra aussi surveiller le John Cage de Paul Smaczny, le Merce Cunningham de Marie-Hélène Rebois, From Montréal de Yannick B. Gélinas (sur la richesse de la scène musicale montréalaise) et The Last Art Film de Jake Auerbach.

Du 14 au 24 marsProgrammation complète sur artfifa.com