Samuel Matteau : Rocke la Casbah
Arts visuels

Samuel Matteau : Rocke la Casbah

Artiste engagé, créateur d’images, jeune prodige. Pour Samuel Matteau, les projets se chevauchent, les idées se bousculent et les voyages inspirent. 

Créateur au rayonnement précoce, Matteau le mi-vingtenaire surprend par sa rapide évolution et sa notoriété enviée par d’autres artisans du cinéma. Les courts-métrages à diffusion Web La Cité, c’est lui. L’œuvre titrée Pranas projetée dans les vitres du futur Théâtre Le Diamant aussi. Sans parler des pubs qu’il réalise et de son essai cinématographique Le combat silencieux, dévoilé l’an dernier. Le réalisateur indépendant (et donc pigiste) ne manque pas de travail. C’est de temps qu’il manque.

Photographe à ses heures – quand il ne travaille pas sur des images en mouvement –, le fier résident de Québec présente actuellement Un temps, une impression. Une exposition de clichés pris en Algérie, avec son appareil argentique. «Je me suis donné un dogme. D’abord, l’appareil photo. Mais aussi une limite de huit bobines et d’un seul objectif, un 50 mm. C’est ce qui se rapproche le plus de l’œil humain.»

Ses sujets? Des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants. Et des scènes urbaines (parfois) paradoxales. «Je voulais montrer le contraste de ce peuple. La modernité et le respect des traditions qui se côtoient. La mondialisation altère le pays et je voulais voir la transition entre le passé et le présent.» En plus des parallèles à faire entre la sociopolitique québécoise et celle de l’Algérie. «Quand j’y suis allé, en 2012, c’était leur cinquantième année d’indépendance. Pour moi, c’est important de voir comment un peuple post-référendaire a pu s’organiser.»

Offerte au grand public dans un local commercial du Nouvo St-Roch inutilisé et reconverti en Casbah pour 10 jours, l’exposition de Samuel Matteau est une installation en soi. «Comme réalisateur, je trouve qu’il manque quelque chose à l’expo de photos traditionnelle. J’ai eu envie de maquiller l’endroit et de créer une ambiance sonore avec des trucs que j’ai enregistrés là-bas, en plus de jouer avec les éclairages.»

«J’espère que ça ne fera pas l’effet d’un regard d’Occidental sur un pays pauvre. Le but, c’est de créer un pont. Essayer de comprendre ce peuple-là pour mieux l’accueillir.»