Paris en scène 1889-1914 : Ô Champs-Élysées
Sortir les trésors oubliés des réserves et exposer les trouvailles fortuites. Avec sa nouvelle exposition, le Musée de la civilisation célèbre les charmes de la Ville lumière à travers ses artefacts et œuvres d’art d’une époque passée.
Une robe portée par Sarah Bernhardt dans Fédora, une photo archirare de la tour Eiffel en construction, une des 71 premières voitures commercialisées par Marcel et Fernand Renault. Sortis des boules à mites et, plus souvent qu’autrement, représentatifs de la chance inouïe de certains collectionneurs, les objets usuels d’un Paris plus-que-romantique constituent le centre d’attraction de cette expo.
Quelques grands noms des beaux-arts français s’invitent aussi avec des lithographies d’Henri de Toulouse-Lautrec en fin de vie, notamment. Celui qui était revenu vivre chez ses parents et qui dessinait clowns, hommes forts et funambules, galvanisé par les forains et leurs fêtes. Un univers aussi glauque que coloré occupant un volet majeur de l’expo par l’apport de Jeannot Painchaud, du Cirque Éloize, à la direction artistique. «Il y a un lien très fort entre le cirque et le cinéma, puisque c’est dans les foires qu’ont eu lieu les premières projections publiques avec le Mutoscope», confie Lise Bertrand, réalisatrice de l’exposition en l’absence de son grand manitou.
Laboratoire à ciel ouvert de la modernité, Paris a joué un rôle-clé dans l’avancement technologique. L’invention des images en mouvement par les frères Lumière en témoigne et, justement, un de leurs cinématographes trône au centre du parcours. Vous pourrez d’ailleurs visionner de vieux films de l’époque, grâce aux archives de Pathé et Gaumont.
À côté des premiers courts métrages, des toiles des peintres québécois expatriés dans l’Hexagone et des affiches vouées à la promotion des décadents spectacles de Pigalle, se trouvent aussi quelques Rodin. Des sculptures de plâtre qu’il avait originalement présentées au public dans son propre pavillon de l’Exposition universelle de 1900, place de l’Alma. Des œuvres se positionnant résolument à l’avant-garde à l’époque par leur finition plus rough, pour reprendre les mots de Mme Bertrand.