PisHier / Ultra (strong) fort : Comme une odeur de muscles
Arts visuels

PisHier / Ultra (strong) fort : Comme une odeur de muscles

Déjà architecte de l’identité picturale de Québec par ses cartes postales disposées aux quatre coins du centre-ville ainsi que par sa collaboration avec la très médiatisée Pizzeria Gemini, Pierre Girard transporte son travail hors des frontières de l’illustration et s’amuse dans les platebandes des photographes.

Donner un second souffle aux images croquées par Guillaume D. CyrStéphane Bourgeois, Jean-François GravelMaryon Desjardins et une étudiante du cours qu’il donnait à l’École des arts visuels la session dernière. C’est ça, l’idée derrière la plus récente expo de Pierre Girard (alias PisHier), vernie le 7 juin dernier. «J’ai commencé à intégrer mes dessins sur des photos sur Facebook et j’ai vu qu’il y avait une belle réponse: les gens voulaient en voir plus.» Suivi par plus de 1300 personnes sur le réseau social, force est d’admettre que le Klout de l’homme parle de lui-même. PisHier est une star de l’illustration. Ses personnages aux têtes bien rondes sont plus connus que son visage, mais sans jamais faire ombrage à sa créativité débordante. Les dessins de la traduction de Tous mes amis sont des superhéros d’Andrew Kaufman parue chez Alto récemment en témoigne, par un poster (encore) affiché sur les murs d’un nombre impressionnant de boutiques et restos hip de Saint-Roch ou Saint-Jean-Baptiste. Ça crève les yeux: PisHier a dépassé Pierre.

Une infiltration dans la pop culture visuelle non étrangère à son envie d’explorer d’autres modes de transmission pour son travail. Dessinateur de planches de skate pour les événements annuels de Transistor Design, créateur d’animations vidéo, de l’univers visuel de publicités comme celles d’Expo Québec 2012, bédéiste auteur du Marcheur anonyme et ex-illustrateur pour Le Soleil, ce Jonquiérois d’origine a pourtant longtemps cherché sa voie dans le vaste monde des arts visuels. La céramique – qui lui a fait haïr la terre – et la peintureont façonné son parcours avant qu’il ne se dirige vers le design graphique, un programme qu’il a fini en 2001 à l’Université Laval. 

Et Girard se souvient. Parce que bien que non centrale, la nostalgie a sa place dans son œuvre. «Je dirais que c’est une nostalgie assumée parce que j’accepte de vieillir, d’avoir 38 ans. J’aime inclure des références au passé pour ne pas oublier.» Et ça se traduit comment? Par des looks très rock associables à Voivod et une représentation de son père qu’il a perdu l’an dernier, qu’on peut d’ailleurs voir dans sa nouvelle expo présentée rue Saint-Vallier Est.