World Press Photo 2013 : Sans filtre
Arts visuels

World Press Photo 2013 : Sans filtre

Un duo d’enfants morts dans les rues de Gaza, le portrait d’une prostituée danoise, une scène post tsunami au Japon. D’une image-choc à l’autre, le World Press Photo bouscule l’oeil et change notre perception du monde. 

Pour la première fois en 57 années d’existence, l’exposition itinérante d’envergure internationale qui s’est promenée dans les plus grandes villes des cinq continents s’offre la ville de Québec. C’est au producteur de l’édition montréalaise Matthieu Rytz que l’on doit cette initiative, un anthropologue visuel qui s’est associé aux poids lourds du happening culturel à Québec pour l’occasion: 3E Évènements, les mêmes qui organisent le Festival d’été et le show de Paul McCartney sur les plaines.

Il faut dire que la réputation du World Press Photo n’est plus à faire et que Daniel Gélinas et son équipe n’ont pas été trop difficiles à convaincre, si l’on en croit les dires de M. Rytz. Avec 5 666 photographes en provenance de 124 pays différents qui ont fait parvenir leur candidature cette année, l’organisme peut se vanter de n’offrir que la crème des médias web et imprimés. Mais où situer le journalisme de l’image à l’heure de Facebook et des coupes budgétaires dans les journaux papier? «La photo a toujours été dépendante des annonceurs, donc je crois que les expositions sont la solution pour la diffusion. Les gens sont encore attirés par les expositions, un peu à la manière des concerts même si la vente de CD est en chute libre.»

Propulsant l’information au rang d’art, l’exposition se veut un temps d’arrêt et de réflexion de notre consommation effrénée d’actualité via nos fils Twitter et Facebook, la télé, la radio et les journaux. «Avec la vie qu’on mène, on passe rapidement d’une information à l’autre. Aller voir le World Press Photo permet aux gens de réfléchir au monde dans lequel ils vivent. Avec le conflit syrien par exemple, une grosse photo à l’esthétique forte leur permet de voir les choses différemment», expose Matthieu Rytz, un promoteur qui n’a certes pas la prétention de vouloir changer le monde, mais qui le fait assurément découvrir sous un autre angle à monsieur et madame tout-le-monde. 

worldpressphoto.org