Marie-Claude Gendron / L'AutocART des arts visuels : Lieux de recueillement
Arts visuels

Marie-Claude Gendron / L’AutocART des arts visuels : Lieux de recueillement

Pour son dernier tour de piste, l’AutocART des arts visuels accueille en résidence l’artiste Marie-Claude Gendron qui nous propose Les pérégrinations, un voyage en six lieux au cœur de la ville.

L’heure du glas a sonné pour l’AutocART des arts visuels. Durant les quatre dernières années, ce véhicule de médiation culturelle a sillonné les rues de la ville et a proposé des expositions visant à rendre l’art accessible au grand public. La dernière édition ayant commencé plus tard, on a décidé, pour les derniers mois, de changer la formule. «On s’est dit qu’on ferait quelque chose de spécial durant l’été et on a décidé de donner carte blanche à un artiste», explique Mary-Pierre Belzile, la chargée de projet responsable de l’AutocART. L’équipe de Manifestation internationale d’art de Québec, qui en assurait la gestion, a sélectionné le dossier de Marie-Claude Gendron. «Sa proposition nous a accrochés, car elle proposait quelque chose de lié à la médiation culturelle et voulait investir un lieu déterminant dans chacun des arrondissements de la ville», précise-t-elle.

Chacun des lieux investis durant Les pérégrinations de l’artiste évoque un état de mouvance lié au voyage et au déplacement qu’elle cherchera à mettre de l’avant dans des tableaux vivants qui seront présentés à la fin août. Elle aborde le labeur dans la Haute-Saint-Charles, l’aplomb dans Les Rivières, l’adoration à Sainte-Foy, la contemplation à Charlesbourg, la commémoration à Beauport et le cortège dans La Cité-Limoilou. «J’ai voulu aller là où on ne voit normalement pas d’art contemporain. Je voulais jouer avec des lieux assez communs, qui font partie de notre vie, mais auxquels on n’a jamais accordé d’attention particulière. Le projet consiste à en souligner les singularités», explique Marie-Claude Gendron. Ainsi, on aura notamment l’occasion de voir l’AutocART dans un quartier industriel, un champ, un stationnement de centre commercial et un terrain de baseball. «J’ai choisi ces endroits, car ils témoignent symboliquement des nouveaux espaces de rassemblement et de recueillement collectif», confie l’artiste.

En préparation des célébrations finales, durant lesquelles elle présentera ses six tableaux vivants chacun inspiré des rencontres, des ambiances et de la portée symbolique d’un des lieux, Marie-Claude Gendron se rendra, en compagnie des animatrices de l’AutocART, trois fois dans chacun des arrondissements. Ces visites constituent, pour les spectateurs, une occasion de voir un processus de création et de construction d’une mise en scène, puisque l’artiste crée sur place des objets destinés à être utilisés dans ses tableaux vivants. Les ateliers proposés se présentent donc comme une planification des célébrations à venir.

En parallèle, Marie-Claude Gendron a également aménagé un atelier à l’intérieur de l’AutocART. Il prend l’apparence d’un cabinet des curiosités, dans lequel on trouve des souvenirs de ses voyages. «En se promenant dans les arrondissements, on fait une sorte de voyage. Pour l’exposition, j’ai choisi des objets qui rappellent les vacances d’enfance, à la plage ou à Old Orchard, par exemple… Les objets sont anodins, mais ma mise en place sert à les glorifier, puisque souvent le souvenir est plus précieux que le moment que l’on a vécu».