Rentrée culturelle : Enjeux artistiques
Cette saison, place à des classiques, mais aussi à des questionnements essentiels sur la société et son rapport à l’art. Plongée dans l’automne montréalais en arts visuels.
World Press Photo 14
Un classique, maintenant, à Montréal, que cet événement qui allie une rétrospective de l’actualité mondiale de la dernière année, avec un haut calibre de technicité et de professionnalisme en photographie de presse. On y revient sur les événements en Syrie, ceux du Rana Plaza au Bangladesh et du typhon Haiyan, aux Philippines. Les photos primées proposent aussi un détour dans une panoplie de portraits, qu’il s’agisse de reportages sur la violence conjugale ou de photos posées de jeunes albinos aveugles en Inde. Chaque année, le marché Bonsecours est envahi par les adeptes de l’exposition et cette année ne fera certainement pas exception, d’où l’idée de prolonger la durée de l’expo qui terminera son arrêt montréalais le 28 septembre.
L’art public: nouveaux territoires, nouveaux enjeux
Il ne s’agit pas ici d’une exposition, mais plutôt d’un colloque prospectif sur l’art public qui se tiendra à l’Université du Québec à Montréal, le 19 septembre prochain, en collaboration avec le Bureau d’art public de la Ville de Montréal qui célèbre son 25e anniversaire. L’art public: nouveaux territoires, nouveaux enjeux proposera de se pencher sur les transformations de l’art public au cours des dernières décennies, sur les nouvelles formes qu’il emprunte pour transformer le paysage urbain, devenant un lieu où convergent les pratiques, les prises de position, les influences et les cultures de tous horizons. Le 19 septembre 2014, de 9h à 20h30, à l’UQAM.
De Van Gogh à Kandinsky
L’expressionnisme, à ses origines, au début du siècle passé, n’appartient à aucun pays et pourtant, aujourd’hui, nous l’associons à l’Allemagne. L’exposition suggérée par le Musée des beaux-arts plonge dans les échanges entre les avant-gardes de la France et de l’Allemagne et les créations qui en ont émergé de 1900-1914, à la veille de l’éclatement de l’Europe et de la Première Guerre mondiale. On y retrouve, du côté allemand, Heckel, Jawlenski, Kandinsky, Kirchner, Nolde, Pechstein, Schmidt-Rottluff, et côté français, Cézanne, Gauguin, Derain, Delaunay, Signac, Seurat, Van Gogh, Vlaminck. Dès le 11 octobre.
Les affiches d’Andy Warhol
Toujours au MBAM, dès le 5 novembre, retrouvez le résultat du travail de recherche et de collecte de Paul Maréchal, Montréalais passionné par l’œuvre de l’artiste américain qui naviguait aisément entre le design graphique et les beaux-arts, la publicité et l’art. Regroupées par ordre chronologique et accompagnées d’explications fouillées, les œuvres de Warhol invitent à découvrir la contribution de l’artiste à l’art du design d’affiches.
superposition
Encore une fois, le Musée d’art contemporain mêle les genres et les disciplines pour réitérer son mandat de propulser l’art contemporain de demain. L’événement superposition, présenté en première nord-américaine à Montréal par le MAC en collaboration avec le Festival du nouveau cinéma, nous promet un moment unique, une expérience sensorielle hors du commun, en compagnie de Ryoji Ikeda, compositeur de musique électronique et artiste visuel japonais. Les sons, images, phénomènes physiques, concepts mathématiques, comportements humains et caractères aléatoires se combinent dans ce spectacle-événement. En 2012, la DHC/ART a offert à Ikeda sa première exposition solo nord-américaine et en 2014, le MAC a présenté C4I, à l’occasion de la Biennale internationale d’art numérique. Le 11 octobre, au Théâtre Maisonneuve de la PdA.
Biennale de Montréal
Cet automne, le MAC concentrera une partie de ses efforts de diffuseur sur la Biennale de Montréal, qui se tiendra du 22 octobre au 4 janvier. Nicolas Baier, Andrea Bowers, Isabelle Hayeur, John Massey, Jacqueline Hoang Nguyen, Krzysztof Wodiczko, et des dizaines d’autres participeront à cette nouvelle biennale qui s’articulera autour de la thématique L’avenir (Looking Forward). Cette ligne directrice permettra de creuser une réflexion sur l’histoire et l’état actuel, en lien avec les développements en art contemporain.
For An Epidemic Resistance
C’est au MAI que Jacqueline Hoang Nguyen déploiera son œuvre For An Epidemic Resistance, du 13 septembre au 18 octobre, avant de prendre part à la Biennale de Montréal. L’installation sonore évoque une épidémie de fou rire, encore inexpliquée à ce jour, qui eut lieu en Afrique centrale en 1962. Déclenchée dans un pensionnat pour jeunes filles du village de Kashasha, elle dura six mois et contamina des centaines de personnes. Cette hystérie collective a suscité l’intérêt de scientifiques, bien sûr, mais aussi de l’artiste québécoise d’origine vietnamienne Jacqueline Hoang Nguyen qui choisit de s’intéresser au rire comme mécanisme social, dépouillé d’humour ou d’intention comique. L’installation sonore immersive de 25 canaux For An Epidemic Resistance fait partie d’un corpus d’œuvres qui interrogent «la pertinence politique d’anecdotes anciennes, passées inaperçues ou jugées anodines».