MNBAQ : Trésors indiens
Des pages d’enluminures sacrées, de poésie persane et d’albums commandés par les rois s’invitent au MNBAQ dès le 8 octobre. Grâce à l’exposition Inde – Miniatures du sud de l’Asie du San Diego Museum of Art, ces joyaux indiens initieront le public à un art méconnu de ce côté-ci du monde.
Il y a bien sûr le cinéma de Bollywood et ses chorégraphies, la cuisine et la musique. Mais que connaît-on de l’art indien? Probablement pas grand-chose. C’est pourquoi une entrevue avec Marika Sardar, conservatrice adjointe de l’art de l’Asie du Sud et de l’Islam au San Diego Museum of Art, est une occasion privilégiée de découvrir la collection unique présentée au MNBAQ.
«Edwin Binney 3rd, de qui nous tenons notre collection, l’a bâtie de façon très organisée et possédait des ouvrages et des peintures de différents styles, périodes et régions de l’Inde. En tout, sa collection compte 1 400 œuvres, dont une centaine ont été prêtées au MNBAQ», explique la curatrice. «L’idée était de faire voyager le visiteur à travers l’histoire de la peinture indienne, mais sans y aller année par année. Nous avons choisi quatre thèmes afin de montrer comment les peintres travaillaient de façons différentes selon les époques.»
La première partie, Enluminures sacrées, présente les œuvres les plus anciennes, vers 1100-1200. La deuxième, Visions lyriques, s’intéresse à l’influence persane sur l’art indien, par des œuvres de littérature illustrées. À la découverte de la peinture moghole, elle, démontre la richesse des empereurs moghols et leur apport à l’art par des commandes. Finalement, À la manière de la Compagnie, de 1710 à 1890 montre l’impact de la présence britannique sur la peinture naturaliste indienne.
«L’exposition a voyagé en Espagne, au Mexique et ailleurs au Canada, mais sa présentation est toujours unique et laissée au musée», poursuit Marika Sandar. «Ce qu’il y a de particulier avec le MNBAQ, c’est qu’il a décidé de présenter la collection non pas sur un mur, à la façon occidentale, mais à angle. Malheureusement, on ne peut rien toucher! Par contre, c’est le plus proche que le visiteur pourra être des œuvres et de la façon originale de les admirer. Le musée a créé un environnement très intime, inspiré de la bibliothèque, qui sied bien aux œuvres» qui, il ne faut pas se surprendre, sont des pages tirées de livres religieux ou d’ouvrages de mythes, de compilations de dessins et de calligraphie et non des toiles.
Avec fierté, la curatrice termine en disant: «Ce sont des œuvres fantastiques, les plus belles de notre collection, qui ont appartenu à des empereurs et à des gens qui appréciaient l’art. C’est une façon complètement différente de montrer les perspectives, les formes et les volumes.» Et pour ajouter à tout cela, le musée a organisé une panoplie d’activités culturelles hautes en couleur: concerts jazz aux influences indiennes, séances de yoga, spectacle de danse traditionnelle, projections de cinéma de Bollywood… pour vivre la riche culture indienne tous azimuts.
Du 9 octobre 2014 au 18 janvier 2015 au Musée national des beaux-arts du Québec