Phelipe Soldevila : Peindre sur le dernier mur du Cinéma Charest (MISE À JOUR)
Il est le neveu de Philippe, son quasi homonyme, mais s’est fait un nom pour lui-même à titre d’artiste visuel. Cet été, Phelipe Soldevila crée sa plus grande murale en carrière avec presque 12 000 pieds carrés à recouvrir.
Le secteur de l’ancien quartier chinois de se revigore à une vitesse folle avec le Spot en plus de la démolition controversée du Cinéma Charest, le seul du centre-ville de Québec qui avait fermé ses portes en 2011. Au moment de notre entrevue in situ, Phelipe Soldevila en était à tracer le squelette de sa fresque. Des lignes comme des vagues, toutes blanches et parce que c’est la couleur la plus facile à recouvrir. L’inauguration aura lieu au plus tard à la fin du mois de juillet.
Son plan? « Ça va être une grosse scène marine, un peu mythique. Les formes c’est un peu comme si c’était de l’eau, mais je veux pas le traiter de manière réaliste. C’est plus comme un fluide, un liquide un peu psychédélique et je vais avoir quelques personnages en interaction sur la trame de fond.»
Considérant sa regrettée murale en hommage à Pellan au coin Cartier/René-Lévesque et le reste de sa production, on peut s’attendre à tout sauf une œuvre limitée en teintes de bleu. Soldevila s’éclate avec la couleur, c’est même sa marque de commerce!
« J’suis pas un têteux de bourse »
Même si l’Université du Québec rembourse une partie de ses dépenses en plus de l’autoriser à peindre sur son mur, Phelipe Soldevila ne s’en cache pas : il devra dépenser de sa poche pour matérialiser sa vision. « J’ai pas de salaire, mais j’étais au courant de tout quand ils me l’ont dit, quand j’ai été approché. Y’a un budget qui couvre une partie de la peinture, mais dépendamment d’où est-ce que je veux amener la murale, ça coûte toujours plus cher. »
Remplir de la paperasse pour demander des subventions? C’est pas son truc. Mais avis aux mécènes : le muraliste de Québec est à la recherche d’un « skyjack », une plateforme d’élévation, et d’une commandite de peinture.
À propos du Canadian Bacon
Actif depuis l’âge de 15 ans, Phelipe Soldevila se décrit d’abord et avant tout comme un muraliste. « Moi je ne considère pas que je fais du street art du tout, moi je fais de la murale et j’utilise tous les acquis que j’ai eu du graffiti par rapport à ça. »
Véritable défricheur de l’art actuel à Québec, il est aussi connu dans le milieu pour son travail de commissaire au sein de Canadian Bacon depuis un peu plus d’un an. Mais qu’est-ce que c’est exactement? « C’est un collectif sans en être un. Moi je vois vraiment ça comme un espèce d’énorme bateau, une grosse galère. C’est moi qui suis derrière le gouvernail et tout le monde rame ensemble tout le monde travaille, tout le monde y met du sien. »
Jusqu’à maintenant, Canadian Bacon a donné vie à quatre galeries pop-up à Québec et à Montréal dans des lieux joyeusement incongrus. La prochaine édition? Octobre 2015, Labeaumeville.
Vous voulez le voir à l’oeuvre?
500 rue du Pont
Dans le quartier St-Roch à Québec
// Mise à jour, 27 août 2015 : La murale de Phelipe Soldevila est maintenant complétée.