Rentrée arts visuels : Nouvelles expériences
L’automne au musée et en galerie aura son lot de grands noms et de découvertes. Survol de quelques expositions à ne pas manquer.
Plusieurs expositions se poursuivent, en ce début septembre, dont Sensory Stories: une exposition sur les nouvelles expériences narratives, au Centre Phi, présentée pour la première fois au Canada. L’expo-événement ludique et participative met de l’avant 16 œuvres d’artistes internationaux dont le travail redéfinit la manière dont l’expérience narrative est vécue. L’exposition invite ainsi les visiteurs à découvrir de nouvelles technologies interactives et des expériences immersives sollicitant la majorité de leurs sens. Jusqu’au 27 septembre.
Au Musée des beaux-arts, le photographe américain de renom George S. Zimbel qui a croqué le portrait de Marilyn Monroe, John F. Kennedy, Harry Truman et Richard Nixon, mais s’intéressait davantage aux gens ordinaires, toujours armé de son Leica, aura droit à son exposition, avec Le photographe humaniste. Installé à Montréal depuis plus de 30 ans, le photographe dont les œuvres sont exposées à travers le monde pourra mieux se faire connaître du public montréalais. Du 9 septembre 2015 au 3 janvier 2016.
Du côté de la Maison de la culture Maisonneuve, c’est à l’artiste Magali Babin que reviendra la tâche de présenter un récent projet, intitulé Prêter l’oreille, qui présente le résultat de sa résidence d’artiste qui s’est déroulée au CHSLD Maison Saint-Joseph, le printemps dernier. En repérant et travaillant les paysages sonores présents sur place, l’artiste en a créé de nouveaux qui rappellent le milieu de vie et les souvenirs de ses résidents. Ses compositions sonores sont créées à partir d’extraits de musique populaire des années 1950 et 60 ainsi que de chants, de voix, de bruits et de sons enregistrés au fil de ses déambulations dans les corridors et les chambres du centre de soins. Du 11 septembre au 11 octobre.
Mois de la photo
La biennale de photographie est de retour cette année et offrira un panorama de ce qui se fait ici et ailleurs en photographie, autour du thème «La condition post-photographique», proposé par le commissaire invité d’origine catalane Joan Fontcuberta. Des occasions de rencontres seront aussi au menu, avec de multiples conférences et ateliers.
Au Centre Phi, entre autres, Jacques Pugin (photo principale, tout au haut) présentera l’expo Les cavaliers du diable, incursion dans la guerre civile au Darfour. L’artiste photographe a choisi de travailler, pour la première fois dans sa carrière, sur des images qui ne sont pas les siennes, empruntées au monde Internet, échos des événements passés. Du 10 au 27 septembre.
Au Musée McCord, les réseaux sociaux s’invitent, dans le cadre de l’exposition After Faceb00k: À la douce mémoire Depuis 2012, les artistes à l’origine de l’exposition présentent celle-ci en l’adaptant aux communautés qui l’accueillent. L’équipe explore la continuité de la vie sur Facebook, après la mort, et se penche sur les enjeux économiques, politiques et sociaux liés au partage d’images sur le réseau social, ainsi qu’au changement de paradigme de la photographie actuelle qui se développe au fil de l’essor de ces réseaux. Du 10 septembre 2015 au 10 janvier 2016.
Des dizaines d’autres expositions, conférences et ateliers auront lieu dans le cadre du Mois de la photo à Montréal, du 10 septembre au 11 octobre. moisdelaphoto.com
Octobre et plus loin encore
Au Musée McCord commencera une exposition consacrée à l’artiste affichiste montréalais d’origine italienne Vittorio Fiorucci et à une carrière qui s’échelonne sur 50 ans. Témoins de l’évolution technique et historique de l’affichage, 125 affiches, photographies, illustrations et bandes dessinées jetteront un regard particulier sur l’apport de ce créateur au répertoire ludique. Du 25 septembre 2015 au 10 avril 2016.
Au Musée d’art contemporain de Montréal, trois expositions démarreront simultanément, en octobre, alors que Patrick Bernatchez, Dana Schutz et Camille Henrot afficheront certaines de leurs plus récentes réalisations. Henrot offrira Grosse Fatigue, une installation vidéo réalisée dans le cadre d’une résidence au Smithsonian Institute à Washington, D.C. Sous la bannière de l’encyclopédie, l’artiste tire des images des collections du Smithsonian ou encore d’Internet, pour juxtaposer le tout. Du côté de Schutz, il s’agira de la première exposition monographique de l’artiste au Canada. Le MAC proposera un bilan de son travail en peinture contemporaine et l’artiste new-yorkaise mettra l’accent sur les grands moments de sa production récente qui emprunte au cubisme synthétique et à l’expressionnisme allemand. Enfin, Bernatchez, bien connu du public du MAC, présentera une exposition qui permettra d’offrir un regard sur sa démarche interdisciplinaire. L’exposition s’articulera autour d’œuvres tirées de deux grands ensembles du répertoire de Bernatchez, soit Chrysalides (2006-2013) et Lost in Time (2009-2015). À travers une série de dessins, photographies, films, créations sonores, installations qui s’inscrivent dans des projets conceptuels d’envergure, le public retrouvera l’essence du travail de l’artiste québécois. Du 17 octobre 2015 au 10 janvier 2016.
Le Groupe de Beaver Hall a offert parmi les manifestations les plus originales de la modernité picturale au Canada, dans les années 1920, et sera le sujet de la prochaine grande exposition au MBAM. Des œuvres couvrant la période de 1920 à 1933, de la fondation du Groupe de Beaver Hall à celle du Groupe des peintres canadiens, seront offertes au public. Le travail de ses membres officiels y sera présenté, mais aussi celui d’artistes associés aux groupes. On y retrouvera le travail de Coonan, Adrien et Henri Hébert, Hewton, Holgate, Jackson, Johnstone, Pilot, Robertson, Savage, Seiden, Biéler, Morris, Robinson, et plusieurs autres. Du 24 octobre 2015 au 31 janvier 2016.