Arts visuels

Jeux d’enfants

Ils nous ont charmés par leurs signatures picturales uniques, leurs propositions ludiques. Mais attention: les apparences sont parfois trompeuses! Un propos dur, sombre ou profond se cache sous l’emballage givré de leurs œuvres.

Cabinet des curiosités

On laisse notre imagination virevolter dans tous les sens devant les personnages qui peuplent les sculptures, les toiles et les dessins de Fanny Mesnard. Des créatures aussi fascinantes qu’un conte des frères Grimm, des animaux masqués en érection et autres petits mutants à la sexualité décomplexée qui nous accrochent un sourire au passage. On flanche pour ces figurines de céramique aux lignes un rien naïves, pour la finesse de leurs détails qui évoque un tantinet l’art inuit. Une esthétique toute en délicatesse, des pièces trempées dans des coloris pastel que l’artiste locale enjolive aussi de savants mélanges de motifs. Bizarre et mignon! Secrets de bestiaire, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, du 23 septembre au 17 octobre.


Kamil Kocurek, Platform Game 3, 2016. Impression en taille-douce, 77 x 41 cm (courtoisie Engramme)
Kamil Kocurek, Platform Game 3, 2016. Impression en taille-douce, 77 x 41 cm. (courtoisie Engramme)

Matière grise

Géométriques et austères, les gravures monochromes du Polonais Kamil Kocurek évoquent le constructivisme de cette URSS qu’il n’a pourtant pas eu le temps de connaître. Teintées de références rétro, mais intensément actuelles dans leur propos, ses images mettent en garde contre la soif de violence de certains dirigeants politiques et de leurs militants. C’est un puissant plaidoyer pacifiste à prendre au deuxième niveau, une vision post-apocalyptique de notre monde si une Troisième Guerre mondiale venait à éclater. Des motifs de missiles, des G.I. Joe armés jusqu’aux dents, des figurines sur des barques gonflables et des chars d’assaut qui donnent froid dans le dos autant qu’ils suscitent la tristesse. Topography of War, à la galerie d’Engramme, du 12 janvier au 11 février 2018.


Shary Boyle, Margot Fonteyn, 2013. Encre sur papier, 18 x 26 cm. (courtoisie de l'artiste)
Shary Boyle, Margot Fonteyn, 2013. Encre sur papier, 18 x 26 cm. (courtoisie de l’artiste)

Bouffonneries

Mimes, clowns et autres pierrots inspirent la nouvelle série de la captivante Shary Boyle. Une artiste ontarienne devenue absolument incontournable dans le paysage contemporain canadien, une sculptrice et dessinatrice mieux connue pour ses poupées de porcelaine décapitées et autres motifs un peu gores qui flirtent avec les bibelots kitschs. Cette fois, par contre, elle rend hommage aux artistes de la scène et du cinéma. Des légendes comme la ballerine Margot Fonteyn, Charlie Chaplin ou encore Jean-Louis Barrault, interprète du personnage de Baptiste dans le vieux film français Les enfants du paradisThe Smile at the Bottom of the Ladder, du 17 novembre au 17 décembre à la Galerie 3.


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Culture fusion

Nicolas Puyjalon est Français, mais c’est dans la cosmopolite capitale allemande qu’il a fait son nid. Depuis son atelier de Berlin, le plasticien et performeur concocte des installations aussi amusantes que réfléchies. Sa prochaine offrande s’articule autour du mobilier japonais (la pièce centrale étant un tatami), de la céramique portugaise, de l’architecture de son compatriote Le Corbusier, des mots de la chorégraphe légendaire Pina Bausch et de la pornographie homosexuelle. D’improbables mariages! If Walls Could Talk, du 20 octobre au 19 novembre à l’Œil de Poisson.