La grève étudiante a 70 jours. C’est devenu une crise politique importante, dont les dérapages se sont aggravés depuis une semaine. Personne ne veut vivre dans une société où l’escouade anti-émeute se déploie quotidiennement pendant que le premier ministre fait des blagues sur les émeutiers.
Dans un contexte aussi volatile, certains choisissent de fouetter leurs troupes jusqu’au sang. On glorifie son camp et on rejette toute la responsabilité sur l’autre. On appelle les Rouges à encore plus de résistance et de désordre, et les Verts à une réponse encore plus musclée et catégorique. Et on fait un pas de plus vers le gouffre.
Ou on peut tenter de calmer le jeu — en commençant par distinguer, de manière urgente, trois crises simultanées, qui nécessitent des réponses différentes.
La première — la moins grave — c’est la question des droits de scolarité. C’est un débat relativement précis. Le gouvernement a annoncé la hausse l’an dernier. C’est un enjeu qui revient périodiquement depuis des décennies au Québec. Sans faire l’unanimité, l’appui au dégel et à l’augmentation progressive des frais est majoritaire, tant que la hausse ne restreint pas l’accès aux études pour les étudiants défavorisés. Nonobstant les débats idéologiques sous-jacents, il s’agit d’une mesure qui fera ultimement passer de 13% à 17% la contribution moyenne des étudiants au coût de leurs études, la part du lion étant encore assumée par la collectivité. On ne propose pas un système à deux vitesses. Une majorité d’étudiants ne sont pas en grève. On peut être en désaccord et manifester, bien sûr. Mais cet enjeu, en soi, ne semble pas mériter une révolution.
* * *
Puis il y a une deuxième crise, plus grave celle-là, qui a fini par prendre le dessus sur la première. Elle résulte de l’amalgame de plusieurs questions distinctes, sans lien clair avec les frais de scolarité: le Plan Nord, les scandales dans la construction, le financement des partis politiques, la question linguistique, les gaz de schiste, le régime minier, les inégalités sociales, etc.
Aux yeux de certains (minoritaires mais plus radicaux), toutes ces crises ont fini par faire perdre sa légitimité au gouvernement. Peu importe que Jean Charest ait été élu démocratiquement et que des élections soient imminentes: pour ces gens, l’opposition au gouvernement a atteint un point où ils ne se sentent plus liés par ses décisions, ou par l’État de droit en général. Cette impression d’un gouvernement illégitime encourage et justifie le vandalisme, le refus d’obéir aux injonctions, les appels à la révolution, etc. On résiste au gouvernement comme on se battrait contre l’Apartheid: en refusant de se soumettre à l’autorité d’un État qu’on ne reconnait plus.
Évidemment, cette approche dégénère rapidement en chaos. À partir du moment où l’on se considère autorisé à défier un gouvernement démocratique dont on n’aime pas les politiques — peu importe le parti au pouvoir — tout est permis. La même logique pourra être invoquée par n’importe quel groupe suffisamment répugné par ses dirigeants: fédéralistes opposés à un gouvernement souverainiste, progressistes opposés à un gouvernement conservateur, pollueurs opposés à un gouvernement écolo, etc. C’est la fin d’un pacte essentiel pour toute société.
Dans un régime qui n’est pas totalitaire — et le Québec est très loin d’être totalitaire — la solution au ras-le-bol, c’est de changer de gouvernement aux prochaines élections. Elles pourraient avoir lieu dès ce printemps, sinon d’ici 6 ou 12 mois. En attendant, la démocratie ne dort pas: on peut manifester, on peut marcher, on peut plaider sa cause sur toutes les tribunes.
Mais dans un régime démocratique aussi ouvert et encadré que le nôtre, refuser l’État de droit — abuser de ses droits, violer des injonctions, tolérer le vandalisme — c’est ouvrir la porte au chaos et à la destruction incontrôlée. C’est remplacer l’arbitrage pacifique et institutionnel des conflits par la loi du plus fort, et donner carte blanche aux jusqu’au-boutistes. Les plus faibles en sortent rarement gagnants.
* * *
Puis il y a une troisième crise, plus grave et plus profonde encore. C’est la perte de confiance dans tout l‘appareil politique et ses institutions — un cynisme et une colère qui dépassent largement les critiques visant le gouvernement actuel.
C’est le sentiment que le « système » lui-même ne fonctionne plus, même pour certains qui en font partie. Que l’administration publique est inefficace, opaque et déconnectée. Que les partis politiques sont largement vétustes. Que tout fonctionne par cliques et par réseaux. Que les dés sont pipés contre la pensée à long terme. Que trop d’institutions publiques et privées fonctionnent à deux vitesses. Que le mode de scrutin et les lignes de partis dénaturent la vie politique. Que les décisions difficiles et les projets ambitieux s’écrasent sous le le poids du statu quo. Que l’État est impossible à réformer et les citoyens otages de groupes d’intérêts. Et que le rêve et l‘utopie sont les seules alternatives possibles à cette réalité bloquée.
Si peu de gens sont prêts à faire la révolution pour changer le gouvernement actuel, le nombre de personnes découragées par la démocratie contemporaine semble tragiquement élevé. J’ai presque envie de dire que c’est la majorité.
* * *
Comme d’autres, je ne vois pas comment on pourrait réalistement régler ces trois crises d’un coup.
La hausse des frais de scolarité est une question étroite dont on peut débattre concrètement. Le gouvernement aura le dernier mot. C’est normal: il a le droit de mettre en oeuvre ses politiques et d’appliquer les lois. Cela dit, si les étudiants acceptent le principe du dégel et d’une hausse progressive, le temps semble venu pour une discussion constructive concernant les modalités. Si les grévistes refusent le principe de la hausse et que la ministre maintient le cap — ce qu’elle risque fort de faire — les étudiants devront attendre qu’un prochain gouvernement fasse marche arrière.
La solution à la crise de confiance envers le gouvernement Charest est plus simple: il suffit d’élire quelqu’un d’autre aux prochaines élections. Si le Québec était un régime totalitaire, soumis à une dictature violente et corrompue, je serais le premier à plaider pour la révolution — comme en Tunisie ou en Égypte. Mais personne de sérieux ne peut comparer notre situation à celle de ces pays. Et aucun gouvernement québécois responsable — fut-il péquiste, libéral, caquiste ou solidaire — ne peut tolérer que l’opposition à ses politiques s’exprime via le vandalisme, l’abus de droit et le refus des injonctions. Dans ces cas, l’enjeu n’est plus la mise en oeuvre d’une politique précise, mais la préservation nécessaire de l’État de droit.
La troisième crise est la plus complexe. Elle ne se réglera ni dans la rue, ni aux prochaines élections. Les réformes nécessaires transcendent les partis et leurs politiques et impliquent des idées originales, qui risquent fort de venir de nouvelles voix, de divers horizons, d’une autre génération. (Et pas nécessairement de porte-paroles professionnels des « jeunes ».) Des idées circulent, concernant le mode de scrutin, le vote électronique, l’indépendance des députés, le financement des partis, des mesures de démocratie directe, un État plus flexible et moins bureaucratique, des instances non-partisanes, etc. Il y en a d’autres. Si le prochain gouvernement veut sérieusement renouveler la vie civique du Québec, il devra s’attaquer en priorité à cette question et instaurer un chantier crédible — non-partisan et ouvert à tous — pour entendre et implanter les meilleures idées. Ce sera la meilleure défense contre les révolutions futures.
D’ici là, le conflit précis sur la hausse des droits de scolarité devrait pouvoir se régler via des discussions sur les modalités de la hausse. L’opposition fondamentale au gouvernement Charest devrait se préparer à la prochaine campagne électorale. Et ceux qui rêvent d’une démocratie ressuscitée doivent formuler les idées qui inspireront une population qui meurt de soif.
Hola Jérôme,
Je suis assez d’accord pour repérer trois « temps » dans la crise actuelle.
Et je suis aussi assez d’accord sur le diagnostic que tu poses dans chacun des cas.
J’accorde pour ma part plus d’importance à ton troisième temps, c’est à dire à la perte de confiance, que j’appelle pour ma part, bien souvent, la « foi politique ». Cette crise me semble fondamentale selon mon humble avis. Elle est ainsi, en quelque sorte, la cause des deux autres, plus ponctuelles et sectorielles.
Comme je l’écrivais jeudi dernier, à la limite, aucune idée politique ou économique n’est réellement mauvaise en soi, pour autant que les foules puissent s’y rallier en toute confiance.
Selon ce que je comprends -ou ce que je ressens, tout dépendant par quel bout on le prend- les luttes étudiantes actuelles ne sont qu’une ramification de la crise qui prend racine dans la perte de confiance. Elles ont pu servir de catalyseur pour une foule d’autres insatisfactions et reçoivent des appuis de citoyens qui, autrement, seraient plus enclins à faire confiance aux représentants. Si le gouvernement n’était pas si impopulaire, impopularité qui est un effet de la perte de foi politique, je ne crois pas que cette crise en serait une. Il ne s’agirait que d’un simple désaccord ponctuel sur une réforme parmi d’autres.
Mais il ne s’agit pas simplement que de cela. On ne parle plus simplement du budget de tel ou tel étudiant. On discute du rôle de l’université, de la valeur du savoir, des choix de société… Des questions qui s’enracinent dans une crise de confiance beaucoup plus générale et fondamentale.
Tenter de résoudre l’impasse des luttes étudiantes sans s’attaquer aussi à la crise de confiance, ce serait comme couper une simple branche d’un arbuste… Une autre repoussera inévitablement au printemps prochain… 🙂
@+ Au plaisir d’y réfléchir en ta compagnie…
S.
« Tenter de résoudre l’impasse des luttes étudiantes sans s’attaquer aussi à la crise de confiance, ce serait comme couper une simple branche d’un arbuste »
De façon pratique M Jodoin, que voulez-vous dire?
Je crois qu’on peut tous s’entendre sur le fait qu’il faut régler ça ASAP, et qu’attendre à plus tard (après électoins?) est totalement inacceptable.
À moins que vous ne proposiez une autre façon de s’attaquer au 2e diagnostic de M Lussier? Il suggère des élections et je ne vois franchement pas d’autre solution démocratique envisageable.
Votre raisonnement est pervers, parce que la part de financement qui passe de 13% à 17 % comme vous dites me semble représenter la part de financement globale que payent les étudiants, comme masse, dans ce qu’on appelle la constitution du fond sans restrictions des universités.
La part du gouvernement, elle, pendant ce temps diminue ou stagne et l’argent ne va toujours par dans ce qui ferait une réelle différence, l’enseignement. Vous oubliez que sur le plan individuel, c’est une hausse de 75%, une hausse, qui ne contribuera donc pas à amélioré la qualité de l’enseignement, mais à changer la mission de l’université, à détourner parce qu’elle s’inscrit dans un processus de marchandisation et de compétition des universités, où on dépense des sommes folles, sans même un véritable examen. Il suffit qu’une recherche soit parrainée par l’industrie pour qu’ensuite l’argent public soit investi à son tour, créant un cercle vicieux où les chercheurs sont des PME qui siphonnent les deniers, à l’avantage des corporations, le contrôle et le savoir échappant au public, qui a pourtant participer à sa création.
C’est dans cette logique de dépenses incontrôlées que nous avons l’US à Longueuil, UQAR à Lévis, un véritable gaspillage où la compétition se fait à nos frais et où la concurrence remplace la véritable émulation.
La hausse va donc consolider une logique déjà dangereuse, DONC ce qui est problématique, c’est qu’un changement aussi important soit décidé sans débat et qu’un gouvernement soit sourd à ceux qui sonnent donc non seulement l’alarme au nom de l’accessibilité, mais en raison des changements énormes qui sont en jeu, et qui n’on pas été discutés d’une manière démocratique.
Donc en dépit de tout bon sens, de l’intérêt général, comme le chantier de la Romaine, ou des Gaz de schiste, on cherche à aller de l’avant et une véritable chape de plomb médiatique empêche la population de comprendre ce qui est en jeu.
Vous en êtes l’exemple vibrant, puisque votre manière de minimiser l’impact de la hausse est le signe que vous n’avez pas compris le dossier, vous un homme intelligent et «médiatique». Nous sommes donc beaucoup plus près. avec les écarts de richesse au Canada qui se creusent plus rapidement qu’aux EU, que vous ne le pensez, d’être dans un état totalitaire ou policier.
J’étais devant le Palais des Congrès vendredi le 20, je peux en témoigner..
Excellente réflexion que ce billet de votre part.
Qu’il y ait des élections et l’existence d’un régime démocratique fondé sur l’État de droit ne donne toutefois pas carte blanche en tout à quel que gouvernement soit-il durant son mandat.
La responsabilité citoyenne ne se limite pas qu’à un vote exprimé à tous les quatre ans, elle est d’abord et avant tout celle d’être le garde-fou contre toute dérive d’un gouvernement pendant toute la durée de son mandat.
Vous vous trompez dramatiquement : « Dans un régime qui n’est pas totalitaire — et le Québec est très loin d’être totalitaire »
Quand le gouvernement répond à coups d’injonctions, d’occupation de nos universités par ses soldats armés et blindés (les policiers anti-émeute), d’arrestations massives, de violence physique envers les manifestants, nous pouvons, et je pèse mes mots, parler d’un gouvernement néo-fasciste et totalitaire. Vous écrivez ceci de très loin, très très loin de la réalité; vous vous êtes alimenté de ce que vous voyez dans d’autres média, mais vous ne pouvez pas affirmer ce que vous affirmer car vous concluez après une analyse TRÈS INCOMPLÈTE.
J’étais à l’UQO, j’ai maintenant un dossier criminel pour avoir pénétré à l’intérieur d’une Université du Québec, l’université du peuple. Vous pouvez bien penser que je suis bel et bien criminelle pour avoir pénétré et participé une table ronde des plus pacifiques, des plus intelligentes et des plus inspirantes, à l’intérieur d’une université sous injonction. Mais ce serait, de votre part, inacceptable : cette injonction et les moyens pour la faire respecter sont en soi des mesures totalitaires! Enrobés de toute cette propagande mensongère et violente (oui, violente symboliquement et psychologiquement) autour des termes « boycott » et « grève ». Un boycott est un choix et une mesure purement individuelle. Une grève est une mesure collective votée démocratiquement. Et la grève est l’un des droits fondamentaux dangereusement bafoués par le gouvernement totalitaire – oui! – en place. Je pourrais écrire pendant des heures, il s’en est tellement passé! Mais vraiment, attention à ce que vous écrivez : votre tribune vient avec un devoir. Ce qu’on vit actuellement prouve qu’aucun peuple, ni celui du Québec, n’est à l’abri d’un virage fasciste et totalitaire. Oui, il y a pire ailleurs. Mais n’ayons pas peur des mots : quand un gouvernement répond à un mouvement social, à une question politique, à coups de détournement de lois, à coups d’occupation militaire de nos universités, à coups d’arrestations massives et de criminalisation des manifestants, sans compter l’ignoble violence physique grave, on est face à un gouvernement totalitaire. Tellement de gens le reconnaissent en ce moment. Je vous invite à mieux vous informer avant d’écrire un article et d’affirmer que le Québec n’est pas totalitaire : il l’a été en 70, et il l’est aujourd’hui. C’est plus que malheureux, c’est inacceptable! Alors ne banalisez pas ces mesures, vous vous faites complice du gouvernement.
/yawn….
http://lmgtfy.com/?q=totalitarisme
Vous devriez sortir plus souvent, votre univers semble assez restreint. Allez visiter d’autres pays, parlez à des gens qui ont vécu dans des pays totalitaires et je vous jure que vous retrouverez un équilibre dans vos observations. Vous serez moins portée à accuser les autres d’être complices du gouvernement alors qu’ils ne font qu’observer ce qui se passe avec un peu plus de perspective que vous.
Au fait, une des particularités du totalitarisme est d’accuser ceux qui ne sont pas de votre opinion de déviance malveillante et de faillir à leurs responsabilités.
Respectueusement
concernant le premier niveau de crise, soit le débat sur la hausse des frais de scolarité, je préfère le présenter, non pas comme un transfert de quatre pour cent de la facture du contribuable vers l’étudiant, mais bien comme une taxe additionnelle que devra supporter la classe moyenne, et qui correspond à soixante-quinze pour cent des frais de scolarité tels qu’imposées aujourd’hui. mêmes chiffres, différents points de vue.
cette précision précisée, je suis d’accord avec toi, cet enjeu ne mérite pas de révolution, mais il mérite une bonne grève quand même. et la façon dont le gouvernement réagit, respect ou mépris, oriente la suite des choses.
concernant le deuxième niveau de crise, ou celui fondé sur la méfiance qui prend le pas sur tous nos réflexes lorsqu’un député libéral ouvre la bouche, tu insistes, comme tous ceux qui tentent de calmer la clameur, sur la légitimité du présent gouvernement, dûment élu en son temps. tu y vas un peu vite, là. je te rappelle que le financement du parti libéral fait l’objet d’une commission d’enquête en ce moment. fut-il élu selon les règles de l’art, donc? la question se pose.
nous devrions attendre à la prochaine élection pour régler ce problème, conseilles-tu, cette dernière étant « imminente »! euh… un an et demi je trouve pas ça imminent, moi. et si le parti utilise les dix-huit prochains mois pour tenter de se maquiller comme il le fait aujourd’hui en crinquant les colonisés contre les intellos, nous serons dans de beaux draps quand pauline, jean-martin et amir seront finalement en place pour réparer les pots cassés.
finalement, concernant notre confiance en nos institutions, en notre démocratie, etc. je te signale que tous les partis politiques souverainistes proposent des changements concrets en ce sens. tant sur le mode de scrutin, sur le financement des partis et même, évidemment, sur notre constitution!
il est donc extrêmement faux d’affirmer que « les réformes nécessaires transcendent les partis ». au contraire, les réformes nécessaires te sont offertes sur un plateau d’argent, jérôme; tu as avoir l’embarras du choix.
C’est la qu’on voit que tous non pas la meme ampleur lorsqu’il aborde des enjeux ( en tout respect bien sur …)
Certains evoquent effectivement les differents aspects du debat.
« Mais il ne s’agit pas simplement que de cela. On ne parle plus simplement du budget de tel ou tel étudiant. On discute du rôle de l’université,
de la valeur du savoir, des choix de société… Des questions qui s’enracinent dans une crise de confiance beaucoup plus générale et fondamentale. »
Et d’autres utilisent un sophisme tres connu qui consiste dans le fond a definir le debat en des termes restreints ….
« D’ici là, le conflit précis sur la hausse des droits de scolarité devrait pouvoir se régler via des discussions sur les modalités de la hausse. »
« La première — la moins grave — c’est la question des droits de scolarité »
Et si on se restreint qu’a la question du cout ce qui n’est pas ideologique ( bien sur ….)
« Nonobstant les débats idéologiques sous-jacents, il s’agit d’une mesure qui fera ultimement passer de 13% à 17% la contribution moyenne des étudiants au coût de leurs études, la part du lion étant encore assumée par la collectivité »
En tout justice il faudrait faire une discussion comptable ( et non comptable ) plus approfondie de cout vs investissement vs juste part et pour tout le monde … ce que vous faites meme pas …
Et donc votre debat consiste a discuter la juste pas mais dans le vide …
a) Exemple ici on semble negliger la contribution de l’etudiant quand il n’est plus aux etudes … c’est quoi la part d’un universitaire en education au total dans sa vie ?
Ce que vous faites c’est comme dire que les retraites contribuent pas assez sans tenir compte du fait qu’ils ont travaille durant 30-40 ans….
b) Ensuite on neglige encore volontairement le fait que les universitaires vont payer les etudes de ceux qui ont un DEP ou un DEP … et c’est quoi leur juste part a ceux qui ont un DEP ou un DEC ?
c) T’ant qu’a evoquer l’investissement il me semble qu’il faut le regarder dans sa globalite …
ce que vous nous invitez a faire c’est l’equivalent d’un chercheur d’emploi qui regarde juste le salaire et pas les conditions d’emploi ….
Un DEP ou un DEC est aussi un bon investissement ( 60-70% des gens font ce choix ? )
On peut faire un DEP d’un an et dem, un DEC de 3 ansi, devenir chauffeur d’autobus … faire plus d’argent que certains universitaires ou l’equivalent … mais en plus le temps des etudes est plus court … on peut rapidement parfois
acheter un condo, maison, char, fonder une famille,piscine, voyage, et une belle qualite de vie …
Aller a l’universite c’est aussi du temps , en plus c’est difficile, c’est repousser des projets …
Faire 1 ans et demi de DEP ou 3 ans de DEC vs 2 ans de DEC + 3-4 ans pour un bacc , 2-3 ans de plus pour une maitrise, 3-5 ans pour un doc … avec la difficulte des etudes et qualite de vie qui vient avec moi je pense que ca fait partie de la question …
d) Si on evoque le juste cout et l’investissement d’un DEP et DEC et le fait que les unviersitaire paient pour ces diplomes …
On pourrait evoquer le fait que les universitaires vont payer pour les ecoles privees ….
e) on oubli que des disciplines necessite des etudes gradues … l’endettement sera plus important sans cecessairement plus de revenu …
**) Puis il y a des blogueurs qui nous lancent des etudes comme le rapport cirano et qu’ensuite par ideologie font comme si nos remarques existent pas ….
– « Mais dans un régime démocratique aussi ouvert et encadré que le nôtre, refuser l’État de droit — abuser de ses droits, violer des injonctions, tolérer le vandalisme — c’est ouvrir la porte au chaos et à la destruction incontrôlée. »
-Un bon vieux sophisme « refuserl’État de droit » qui revient a definir soi meme … faire le piquet pour faire respecter le vote dans l’assemblee = refuser l’etat de droit au complet …
Comme si l’etat de droit pourrait pas s’accomoder de respecter les votes des assemblees etudiantes …
-C’est aussi le bon vieux sophisme c’est le sophisme de la pente glissante ( vous etes prolifique …) … « la porte au chaos et à la destruction incontrôlée » …
ouf …
La prochaine fois ajoutez donc ( pour faire dans la sophistique et la rhetorique moi meme)
mene a l’aneantissement du genre humain … tant qu’a etre parti ….
bien vu ian, pour la pente savonneuse!
si respecter la démocratie des assemblées générales mène à la « destruction incontrôlée », je n’ose pas imaginer où, en suivant la même logique, peut mener le matraquage des étudiants et la marginalisation des philosophes…!!
Puisque vous aimez les longs textes j’ai pense alimenter encore votre reflexion ….
(1)
« Puis il y a une troisième crise, plus grave et plus profonde encore. C’est la perte de confiance dans tout l‘appareil politique et ses institutions —
un cynisme et une colère qui dépassent largement les critiques visant le gouvernement actuel. »
a) Le probleme c’est pas la perte de confiance … la perte de confiance est normale et saine … c’est ce qui est derriere qui l’est pas …
b) C’est des gens qui occupent des fonctions … et c’est eux qui sont reponsables de leur turpitude pas leur fonction ou l’appareil …la crise c’est une crise d’ethique de certains individus …
c) Quand je voit qu’un premier ministre peut avoir un salaire secret, une ministre avoir 9 billets dans des loges pour Madonna et qu’elle va travailler ( avec un certificat en etude africaine ) pour un truc comptable qui serait lie fort probablement au plan nord …
Quand je vois un ministre de la sante voter des lois qui favorisent le prive et quitte subittement ce qui laisse penser qu’il discutait ses conditions d’emploi alors qu’il etait ministre de la sante …
Les exemples semblent infini …
Moi je constate que le probleme c’est pas la perte de confiance elle meme ( j’espere que les gens ont pas confiance …), l’appareil ou la fonction … c’est ceux qui occupent ces fonctions
——-
(2)
« un régime démocratique aussi ouvert et encadré que le nôtre, refuser l’État de droit »
a) Pour l’etat de droit en general et les envolees oratoires …. je dirais que les couts et le manque d’accessibilite sont des problemes suffisament serieux pour se demander si la realite et la theorie sont pas deux choses … on n’a qu’a penser a Cinar … combien d’annees ?
-Exemple a Toronto il semble y avoir eu des detentions arbitraires et c’etait pas evident si on pouvait arreter tout le monde qui etait a x metres de la barriere … c’est quoi les droits reels des gens arretes et mis 8-10 dans la meme cellule ou arrete alors qu’endormis… c’est quoi tes recourt quans t’a 18-20 ans et d’autres choses a faire que de te battre jsuqu’en court supreme ? c’est pas tout le monde qui a le courage de Claude Robinson.
b)Quand on voit la nomination des juges et ceux des tribunaux administratifs … et comment l’avocate du gouvernement s’est comporte dans la commission bastarache, comment on a fait venir le chercheur tartanpion pour evaluer l’encre … on se questionne sur comment un premier ministre peut utiliser les institutions a son avantage …
c) Quand on voit comment l’assemblee nationale avec ses grands homme … comme Lucien Bouchard ( qui nous vend les gaz …) et Jean Charest ont viole les droits d’Yves Michaud avec une motion incensee sans possibilite d’etre entendu … on demande c’est quoi la justice …
d)Quand je vois hier la video ou les policiers arrete pratiquement Amir Khadir ( sur You tube …) car il voulait parler a un responsable et qu’on lui dit tres tres poliment de pas depasser la corde … je me questionne sur ce que ca veut dire ouvert …
e)Quand on voit comment les policiers sont capables de tapocher et d’asperger de poivre un etudiant … je constate que c’est vraiment ouvert … et quand on regarde la vitesse a laquelle on declare illagale une manifestation vs la longueur de l’enquete pour un ex ministre … on se dit oui c’est ca un etat de droit …
Pour l’etat de droit encore …
f)On vote un commissaire a l’ethique avec une jolie loi … ensuite tu apprends qu’un cadeau de nature prive n’est pas soumis aux contraintes … et donc que l’elu a juste plaider ca et que joyeux commissaire n’a pas d’autre pouvoir
que d’accepter la bonne foi des gens …
g)Quand on voit que l’essentiel des pouvoir du DGE revient a demander aux gentilhomme s’ils n’ont pas respecter la loi et prendre leur parole pour argent comptant …
On se demande ( avec f et g) dans quelle mesure certains se taillent pas des lois sur mesure … et ce que veut etat de droits …
h)
Commentaire generale sur l’etat de droit …
Il y a toujours eu des gens pour faire l’apologie du statu quo …
La realite c’est que les democraties et systemes judiciaires de nombreux pays on bien cohabite avec le fait que les femmes n’avaient pas le droit de vote, la segregation ou le travail des enfants … ou plus recemment le fait que les gai ne pouvaient pas avoir droit au mariage …
Ce qui amene a nuancer les grandes envolee oratoire sur l’etat de droit … et prendre le cadre actuel pour ce qu’il est un cadre actuel … perfectible assurement …
Des fois le cadre a besoin d’un peu d’aide pour mener a bien ses reflexions …
—
(3)
» non-partisan et ouvert à tous — pour entendre et implanter les meilleures idées. Ce sera la meilleure défense contre les révolutions futures. »
Dans le contexte actuel ( qui a ete evoque 23 avril 2012 · 16h49 ) commission d’enquete, financement … et le fait que le parti liberal se fait le champion du statu quo en tout matiere et que le fait que l’ex president soit le responsable de la reforme des institutions democratique nous montre tout le serieux de la demarche … pas evident que ce que vous evoquez n’est pas malhonnete …
La realite c’est que ce sera partisan … des gens vont se faire les porte-parole du statu quo et vous le savez …
Je suis bien d’accord avec …
« il est donc extrêmement faux d’affirmer que « les réformes nécessaires transcendent les partis ». au contraire, les réformes nécessaires te sont offertes sur un plateau d’argent, jérôme; tu as avoir l’embarras du choix. »
Il y a du choix politique , mais des gens font comme si ca existait pas et on evoque des truc non partisan dans le vide et on se demande le blogueur fait le jeu de qui dans le fond …
J’en vient a me poser la question … dans le fond est-ce que je discute avec un militant du parti liberal, un faux naif ?
Allez savoir …
Un quotidien publie la diatribe fasciste d’un haut fonctionnaire
Grève étudiante au Québec
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30480
Je pense que les dérives totalitaires passent aussi par la concentration des médias contrôlés par de très riches oligarchies où des larges portions de la population ne s’y retrouvent plus, par exemple les médias de Québécor et Gesca (Power Corporation), dans les deux cas, les propriétaires sont conservateurs. Dans d’autres systèmes, cette concentration se faisait par des courants d’extrême gauche. Cela étant dit, dans nos médias québécois, ce clivage marqué est très présent jusque dans les politiques. La pauvreté du discours au profit des oligarques ne peut que générer des tensions sociales à long terme, jusqu’à la rupture du contrat social entre le gouvenement et la population. Là où le gouvernement devrait assurer la paix sociale à l’aide de politiques de justice et d’équité, il se produit un renversement, car la population en perte de confiance se tournera vers des moyens alternatifs pour forcer un rééquilibrage des politiques. Plus simplement exprimé, les gens ne se sentent plus assez appuyés par des politiques sociales, dans un environnement économique fortement instrumentalisé et déstabilisé par les spéculateurs financiers à la solde des grandes banques d’affaires et des maisons de notation, on ne doit pas perdre de vue ce cadre plus large.
Les gouvernements au Québec et au Canada semblent beaucoup trop à droite, tellement, que n’importe quel déplacement vers le centre serait dénoncé malhonnêtement par ceux au pouvoir comme étant un retour vers l’extrême gauche. C’est une problème de perspective et de représentativité des valeurs recherchées par la population.
Le pouvoir de l’argent n’explique pas tout et n’achète pas tout!
Vivement un retour vers la régulation des marchés financiers spéculatifs! Le gouvernement devrait assurer un meilleur contrôle des conseils d’administration, et ce, pour que les grandes entreprises ne puissent pas monopoliser les sièges sur les importants conseils d’administrations des organismes publiques et des entreprises privées, ce serait déjà une bouffée d’air frais.
Je suis assez d’accord ici. La démocratie s’exprime surtout au scrutin. Fait intéressant et préoccupant. Seulement 20% des jeunes se sont prévalus de leur droit de vote aux dernières élections… cette statistique à elle seule pose la vraie question sur la démocratie qui semble si chère aux étudiants en grève.
Comme vous le notez si justement, «la démocratie s’exprime surtout au scrutin».
Mais peut-être que plusieurs jeunes sont un peu décontenancés en constatant qu’on ne peut voter à main levée lors de véritables votes démocratiques.
Ce qui explique possiblement que trop ne se prévalent pas d’exercer leurs droits fondamentaux. L’habitude de la démocratie n’étant pas encore ancrée.
Je fais la même lecture de la crise actuelle que vous M.Lussier… une crise profonde, identitaire, qui témoigne de la fin d’un cycle politique au Québec.
Ah, attention par contre. Je pense effectivement qu’il y a plusieurs crises en jeu, dont certaines touchent à des aspects essentiels de la vie démocratique. Mais je ne suis pas de ceux qui rattachent principalement les crises actuelles à la question identitaire.
plus jamais de vote à main levé. Plus jamais ça!!! Toute identité propre et personnelle de chaque individu s’y trouve carrément abolie. Et alors, oui, on peut dire que Nadeau-Dubois et sa bande ont inventé cette grève de toute pièce, une grève identitaire élémentaire particulièrememnt sinistre, la grève de l’intelligence. Dans nos universités, en plus!