15 minutes, c’est long et court à la fois. C’est le temps approximatif que ça me prend avant de bien me réveiller le matin, une fois que je décide d’arrêter de regarder mes courriels, ou de rafraîchir mes différents fils d’actualités et autres notifications mobiles. C’est à peu près la durée d’attention que je peux donner à quelqu’un lorsqu’il me parle de voitures, ou de règles de sport comme celles du football que même après 100 essais j’arrive aucunement à illustrer du début ou de la fin.
C’est aussi le temps que ça prend, de chez moi, pour aller à l’épicerie.
15 minutes, c’est l’équivalent de trois chansons, d’un demi-café dans mon joli thermos, de deux villages (le mien et celui où l’épicerie se situe) et de quelques signalisations d’arrêt. C’est long quand je sais qu’un meeting Skype m’attend à la maison à mon retour, mais c’est court quand il fait soleil et que la route bordée de neige est super belle à regarder, tellement qu’on ralentit un peu juste un peu, question d’en profiter bien comme il faut.
15 minutes, c’est le temps que j’essaie de prendre, à chaque jour, pour ralentir. Ici, loin de la ville, c’est facile de se dire qu’on va automatiquement entrer en mode detox. Sans pollution ou presque, sans trafic, sans bruit ambiant et agressant de sirènes, de klaxons, de cris un peu trop gommés vers les 3 heures du matin. La vérité, c’est que s’isoler au fond d’une forêt ressemble pas mal à s’isoler au fond d’un building au centre-ville. L’impression est la même : tout doit aller vite, plus vite, trop vite. On se dit que l’air frais, les grands espaces, les paysages à perte de vue c’est assez pour guérir notre tendance à être workaholic, mais la vérité, c’est que si on ne prend pas le temps, personne ne le prendra à notre place. Pas le chauffeur de taxi qui klaxonne en enfreignant 4 fois la loi en 5 minutes, pas la vache qui mange relax le gazon dans le champ voisin.
Alors je prends les quelques minutes qui m’éloignent de mon épicerie hebdomadaire pour faire le vide. C’est peut-être pas grand chose, mais c’est suffisant.
15 minutes, ça équivaut à quoi pour vous?