Le retour vers le Royaume-Uni via Air Canada s’est admirablement bien passé ; je ne suis pas un fan de cette compagnie aérienne avec qui j’ai souvent eu des problèmes de service en français ou de service tout court par le passé. Cette fois-ci, Air Canada a été impeccable. Cerise sur le gâteau : l’avion est même arrivé avec dix minutes d’avance ! Le vol a duré 6 h 20 et nous sommes arrivés à Londres à 7 h 30.
C’est le cœur léger que je suis sorti de l’avion, en sachant que mon ami Félix m’attendait au terminal à partir de 8 h 30. Lorsque je suis arrivé aux douanes, il y avait une foule très dense. Des centaines de personnes attendaient leur tour pour passer devant un douanier. La file en zigzag avançait lentement. Pour vous donner une idée, lorsque j’avançais de quatre pas, j’étais content. Parmi la foule se trouvaient de nombreux enfants et personnes âgées qui n’en pouvaient plus. Le manège a duré 3 h !
Lorsque j’ai finalement rencontré un douanier, je me suis vite aperçu que j’étais tombé sur un vrai, un authentique et inégalable con qui avait soif de pouvoir. Le type n’allait pas bien, visiblement. Il avait les yeux rougis par je ne sais quoi et il avait peine à marcher. Par contre, il voulait me retourner au Québec, prétextant que j’avais besoin d’un visa pour venir à Londres comme artiste en résidence du Conseil des arts et des lettres du Québec. J’ai eu beau lui dire que je n’étais pas un travailleur et qu’il s’agissait d’une bourse, qu’on m’avait déjà laissé passer aux douanes auparavant sans problème, etc. Rien à faire. Le bon soldat, à ce moment, irait jusqu’au bout.
Il a appellé son superviseur, demandé conseil à des collègues et décidé de me laisser passer tout de même en me disant : « Vous savez monsieur que vous êtes chanceux. Nous sommes très occupés aujourd’hui c’est pourquoi je ne vous retourne pas au Canada ce que mon devoir me dicterait normalement de faire. J’indique dans votre passeport que la prochaine fois, vous devez obligatoirement avoir un visa pour revenir au Royaume-Uni ». Mon champion a barbouillé dans mon passeport et il m’a libéré aussitôt après une demie-heure…
Mon fidèle ami Félix m’attendait de l’autre côté. Il était 11 h.
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Le lendemain, Félix et moi avons convenu d’aller en train à Brighton, une station balnéaire fréquentée par les Londoniens depuis une centaine d’années. Le trajet ne dure que 50 minutes et m’a permis de voir la campagne anglaise qui est magnifique.
Arrivés à Brighton, nous sommes tombés par hasard sur un magasin spécialisé en cartes postales anciennes. Depuis juillet que j’en cherche à Londres, en vain, inutile de vous dire mon bonheur en découvrant cette adresse. Il y avait de nombreux cartables pleins de cartes postales en provenance entre autres de Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni, de France et… du Canada. Beaucoup d’entre elles représentaient des scènes québécoises au début du 20e siècle.
Nous sommes par la suite descendus au bord de la mer qui était d’un bleu superbe. Il y avait bien sûr beaucoup de monde sur la plage qui me faisait penser à Nice par son agencement. Nous sommes allés sur la jetée aux allures de fête foraine, qui compte aussi un casino. Je me suis demandé pourquoi l’on avait mis un casino dans un paysage naturel aussi magnifique ! Les joueurs n’avaient de regards que pour leurs machines.
Nous avons par la suite marché dans Brighton, découvert de petites rues très étroites regorgeant d’antiquaires, de bijoutiers et brocanteurs. Un véritable paradis pour la personne qui écrit ces lignes.
Au milieu de cette architecture victorienne ambiante, on a trouvé un extra-terrestre : le fameux Royal Pavilion du roi Georges IV. Ce palais à l’architecture indienne, qui a été construit au début du 19e siècle, est grandiose tant par sa beauté que par son envergure. Nous nous sommes retrouvés au beau milieu de nouveaux mariés qui sont nombreux à venir prendre des photos et faire des banquets en ce lieu. La ville de Brighton, visionnaire, est la propriétaire des lieux et fait profiter à l’ensemble de la communauté de ce palais et des jardins qui l’entourent.
Vous le devinez sans doute, j’ai adoré Brighton et ses contrastes.
Photos : Le Royal Pavilion et l’une des nombreuses et magnifiques murales peintes dans la ville. À quand les murales BD à Gatineau?