Durant quelques jours, j’ai reçu mon ami Guy Jean, poète de l’Outaouais, qui est venu me voir. Quand je dis « venu me voir », je veux dire qu’il n’a pas visité de musée, de lieu historique, de magasins ou de marché à l’extérieur de mon quartier. Il est vraiment venu pour me voir.
Pendant deux jours, nous avons monté, avec Bruno Ramos et Margarida Gouveia, mon exposition dont le vernissage se déroulait jeudi dernier. Je ne me l’avouais pas, mais j’étais stressé de monter cette exposition qui compte plus de 150 pièces. Heureusement, la chimie et le plaisir qu’il y avait entre mes amis portuguais, Guy et moi étaient parfaits et le stress est tombé rapidement.
Pendant les quelques jours que Guy est resté à Londres, nous avons formé un cercle très proche avec Bruno, Margarida et Marianne Engel. La création était au cœur de nos discussions ; elle suscitait joie, pleurs, amour, curiosité et ouverture. Au -delà des générations ou des cultures, la chimie était bien palpable et nous soudait solidement.
Nous avons tenté de bien diriger mes collègues artistes vers des centres d’artistes québécois susceptibles de correspondre à leur travail afin qu’ils puissent venir montrer leur savoir-faire chez nous.
Guy et moi sommes par la suite allés à Paris rencontrer Gisèle Pettré, cette amie parisienne qui nous a si bien reçu et qui représente l’image que je me faisais de la France lorsque j’étais jeune. Alors que nous étions dans le métro, sale et couvert de graffitis, elle me décrivait comment ces mêmes lieux étaient à l’époque, propres avec des planchers roses et des bancs en bois vernis. Il faut dire que Gisèle a vécu plusieurs épisodes de l’histoire parisienne, de la libération jusqu’à aujourd’hui.
Vivant à Londres depuis juillet, je ne pouvais m’empêcher de comparer cette ville à Paris. Londres n’est assurément pas parfaite, mais il y a une joie de vivre que je n’ai pas retrouvé à Paris à l’exception de Gisèle qui a su garder un cœur jeune, franc et joyeux.
***
Le lendemain de mon retour, un autre ami, Jean-Daniel Boileau, est arrivé pour le vernissage de mon exposition « Hearts of Clay ». Nous avons beaucoup parlé du Studio coopératif Premières Lignes, où Jean-Daniel est mon bras droit ; il m’a remplacé pendant mon absence lors des nombreuses réunions du milieu culturel.
Nous avons également échangé sur nos vies passées, présentes et futures, sur nos voyages ainsi que sur un projet commun, un recueil de poésie, sur lequel nous avons commencé à travailler (voir illustration en haut) jusque tard dans la nuit.
Maintenant, Jean-Daniel est parti et je vais rester seul pendant les deux dernières semaines de ma résidence, et me concentrer à terminer les dernières choses qu’il me reste à faire ici et surtout, sur « l’après-résidence », un retour au quotidien, certes, mais surtout des retrouvailles avec ma famille et mes amis.
***
Le vernissage de mon exposition, « Hearts of Clay », s’est passé de façon superbe ; de nombreux Portugais sont venus, mais aussi le délégué général du Québec à Londres, M. Pierre Boulanger, et le plus grand spécialiste en BD au Royaume-Uni, Paul Gravett. Le lendemain, j’ai rencontré des étudiants du Royal College of Arts Curatorial Programme de Londres pour échanger avec eux sur ma démarche, ma recherche et mes techniques.
La prochaine étape se déroulera vendredi, lorsque la ministre de la culture, des communications et de la condition féminine du Québec, Mme Christine Saint-Pierre, viendra visiter l’exposition en compagnie d’autres invités comme entre autres, les gens du Arts Council England, des galéristes londoniens et les gens de la Délégation du Québec à Londres, qui m’ont si précieusement accompagné depuis mon arrivée.
Illustration : Tableau numérique du poème « Sous croyances », écrit par Jean-Daniel Boileau.
Photo : En compagnie de Gisèle Pettré et de Guy Jean dans Montmartre.
Bonjour Christian, quel plaisir de te lire et de te voir en bonne compagnie!
Tu vois, il n’y a pas de distance pour les amis… et comme tu dis , leur présence délie les noeuds.
Félicitations ! pour tout ce travail et je vois que ce séjour à Londres a été fort productif.
Bon retour au Québec… juste pour toi, il a mis sa robe blanche… mais attache ta tuque… l’air est vif.
la rivière a tiré sa couverture
s’est endormie l’âme transparente
le visage en repos
des souvenirs d’eau plein son ventre
elle ouvrit ses bras
il y avait dans ses manches
des odeurs de sapins clignotants
et dans les yeux pétillants des enfants
une magie blanche où tous les possibles
tintent aux branches enneigées.
Joyeuses Fêtes en famille et avec les amis !