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Le visionnaire venu du Québec

 
Michel Vaïs, Don Rubin et Ludovic Fouquet
Photo: Epaminontas Stiliandis

Aujourd'hui se tenait la première des deux journées consacrées à Robert Lepage. En matinée, Michel Vaïs, secrétaire général de l'Association internationale des critiques de théâtre et rédacteur en chef de la revue Jeu, a supervisé une discussion intitulée «Robert Lepage : le visionnaire venu du Québec». Autour de lui étaient réuni des spécialistes du théâtre de Lepage.


K. Fricker, M. Vaïs, D. Rubin et L. Fouquet
Photo: Epaminontas Stiliandis
 

Ludovic Fouquet, professeur, metteur en scène et critique français, a parlé du conteur et de l'écran; Karen Fricker, chercheuse au Trinity College de Dublin, du rapport entre l'oeuvre et le public; Chantal Hébert, professeure à l'Université Laval, du rôle actif que joue le spectateur au contact des spectacles de Lepage, tandis que Don Rubin, coprésident de la Canadian Theatre Critics Association, a procédé à une lecture politique de certaines productions. Les échanges se sont poursuivis hors de la salle, de façon plus informelle, mais tout aussi riche. Il y avait là une multitude de points de vue sur le théâtre de Lepage, autant de manières de recevoir l'oeuvre que de pays (États-Unis, Irlande, Croatie, France, Canada, Québec, Slovaquie, Brésil…), un prisme des plus éclairants.

 
Robert Lepage
Photo: Epaminontas Stiliandis

En après-midi, Robert Lepage a présenté, avec Rebecca Blankenship, Nuria Garcia, Hans Piesbergen et John Cobb, des extraits de Lipsynch, mais aussi de La Face cachée de la lune et du Projet Andersen. Au terme de cette petite heure de magie et d'émerveillement, les spectateurs ont applaudi l'homme de théâtre et ses acteurs durant de longues minutes. La salle semblait ravie et en même temps frustrée de devoir quitter si tôt un univers aussi envoutant.


Michel Vaïs et Robert Lepage
Photo: Epaminontas Stiliandis
 

Après la présentation, Michel Vaïs s'est entretenu durant une bonne heure avec Lepage. Le metteur en scène a répondu avec beaucoup de générosité aux questions de son interlocuteur comme à celles de la foule. Pour des oreilles québécoises, il n'y avait pas là grand-chose de nouveau, mais pour le public européen rassemblé ces jours-ci à Thessalonique, les échanges – un mélange équilibré de considérations générales et particulières – ont été, j'en suis certain, des plus éclairants.