Chez Duceppe, c'est tout le contraire: la saison 2007-2008 est particulièrement masculine. En septembre, Martine Beaulne dirige Gabriel Sabourin dans Le Doute, une pièce de l'États-Unien John Patrick Shanley où il est question de la moralité d'un prêtre. En octobre, René Richard Cyr dirige Benoît McGinnis dans Le Vrai Monde?, une pièce de Michel Tremblay où la création et les secrets de famille font un mélange explosif. En décembre, Monique Duceppe dirige Benoît Brière et Pierrette Robitaille dans La Casta Flore du Britannique Peter Quilter, une comédie à propos de Florence Foster Jenkins, celle qu'on présente comme "la pire chanteuse du monde". En février, Claude Maher signe la mise en scène d'une pièce de Neil Simon, auteur de prédilection de la compagnie. Les Sunshine Boys, deux géants du vaudeville à la retraite, seront incarnés pas Claude Michaud et Michel Dumont. En avril, Daniel Roussel met en scène Equus de Peter Shaffer, un face à face musclé entre un psychanalyste (Guy Nadon) et un jeune homme de 17 ans (Éric Bruneau) qui a crevé les yeux de six chevaux. C'est dans cette pièce que Daniel Radcliffe (alias Harry Potter) a récemment brisé son image en se dénudant quelque peu.
Lors de sa sortie théâtrale, « Equus » a causé bien des émois.. surtout au près des parents très prudes qui ont des petits HarryPottermaniaques à a maison. Tout ça pour quoi ? Bien contrairement à ce qui est marqué ici, Daniel Radcliffe c’est bel et bien dénudé pour la campagne publicitaire de cette pièce dramatique écrite en 1973. Les affiches et les photos de promotions sont très racoleuses, mais également d’un esthétisme louable. La nudité n’y est pas gratuite puisqu’elle peut s’interpréter comme une fusion entre l’homme et son cheval, ou tout simplement comme étant la symbolique du cheval-dieu qui se retrouve au coeur de ce jeune homme troublé.
Mais il n’y a pas que pour la pub que Radcliffe se dénude, puisque lui et sa partenaire de scène (Joanna Christie) sont en tenue d’Ève pour interpréter la perte de la virginité d’Alan ( le personnage de Radcliffe ) dans une étable. Eh oui, l’acteur ne veut pas qu’on lui colle a vit le rôle d’Harry Potter, alors il a pris les grands moyens !
Bien sûr, ici, personne ne fera de scandale pour ça. Pas de controverse, pas d’impacte médiatique… J’espère quand même que le public sera au rendez-vous car cette sombre pièce a une histoire des plus particulières. J’aurais aimé une distribution autre que celle-là mais je vais me laisser quand même gagner par la curiosité.
Moi qui ai opté pour l’itinérance théatrâle cette année, y mettrai-je donc déjà fin ? J’aborderai maintes contrées à l’automne et celle à laquelle me convie René Richard Cyr, signant la mise en scène de la pièce de Michel Tremblay Le Vrai Monde? en octobre, a particulièrement l’art de me séduire. Comment éviter l’écueil de poser mes pénates afin d’assister à une telle représentation mise en scène par un tel personnage ? Comment résister au maître de la dramaturgie québécoise qui a écrit l’inatteignable Albertine en cinq temps (oui, oui, oui, encore et toujours Albertine…)
En décembre, Benoît Brière et Pierrette Robitaille dans une comédie! Il faudrait songer à se procurer les billets hier afin de s’assurer qu’il y restera une place, rien qu’une petite place, toute petite, oui, oui, petite petite petite même en coulisse s’il le faut. Vraiment, comment résister à La Casta Flore « la pire chanteuse du monde » avec un Benoit Brière qui excelle tant dans la tragédie d’un personnage tragique d’un Hosanna que dans celui d’un personnage hilarant d’une pièce de Molière, avec une Pierrette Robitaille et sa voix si agressante lorsqu’elle la veut fausse. Comment refuser de s’abandonner à ce spectacle festif ?
En avril, Equus. Drame psychologie et d’une intelligence désarçonnante. Vraiment, les théâtres se sont donnés le mot afin de rendre impossible les errances.
Les comédiens associés à des rôles qui leur ont apporté la célébrité mais qui les cantonnes à un rôle « d’icônes » éprouvent souvent le désir de déboulonner leur statue en pratiquant l’extrême.Je me souviens entre autre de Robert Powell qui a incarné le « Jésus » de Zeffirelli;peu de temps après,il a enchaîné avec le film « Au delà du bien et du mal » de Liliana Cavani dans lequel il interprétait le rôle de Paul Rée,un homosexuel,ami de Lou-Andéas Salomé et de Nietzshe avec lequels il tentait « le couple à trois »…C’est peu dire qu’à l’époque,il a choqué autant que Daniel Radcliffe le fait actuellement.
Ceci dit,j’ai vu la pièce Equus en 76 au TNM avec Daniel Gadouas dans le rôle principal et c’est une pièce bouleversante que je n’hésiterai pas à revoir.Un incontournable de la saison chez Jean-Duceppe…avec la pièce de Tremblay naturellement…
Mon seul problème avec ce théâtre,ce sont les entractes ou pause pipi ou bar…On ne sort de là que vers 23hres et c’est pénible pour ceux qui travaillent le lendemain…De plus,si la pièce ne lève pas dans la 1ère moitié,il est dangeureusement tentant de s’éclipser avant la fin…Ces fameux entractes donnent un air « petit-bourgeois » à ce théâtre et la mode de montrer sa « toilette » est dépassée puisque personne ne s’offusque aujourd’hui de voir qulqu’un en jeans…
Des comédien(nes) de renoms seront de la saison 2007-08 de la compagnie Jean-Duceppe. Comédie, drame, tragédie feront partie des pièces de cette nouvelle saison. Un classique de Tremblay sera à l’affiche à partir du mois d’octobre avec une belle gang de comédiens et le retour chez Duceppe de la comédienne Josée Deschênes depuis la pièce Fleur d’Acier en 2001. Pour la première fois, je m’abonnerai chez Duceppe pour goûter au plaisir du théâtre. Une belle saison en perspective et de nombreuses émotions à venir.
Sérieusement, il m’apparaît fort pénible, de faire un choix? Mais, le temps décidera, de la répartition, dont je ne pourrai faire. Cependant, j’ai gros coup de, coeur, pour deux supers acteurs, dont j’adore depuis très longtemps : Benoît Brière, et Michel Dumont! Je n’ai jamais été déçu, de leurs performances. Que ce soit, dans la comédie, ou dans un véritable classique, ils sont excellents! Il est donc, fort possible que la chronologie nécessaire, s’accommode comme par hasard, avec ces deux personnes? Ah, la coïncidence, ce que cela peut faire, n’est-ce pas?
Le Vrai Monde?, une pièce de Michel Tremblay promet d’être une pièce qui saura m’intéresser. Avec une mise en scène de René Richard Cyr que j’aime de plus en plus, et cela porrait me faire connaitre un acteur inconnu pour moi Benoît McGinnis.
Ensuite, Benoît Brière et Pierrette Robitaille dans La Casta Flore. Juste en disant cette phrase, j’ai envie de rire, car c’est deux acteurs sont parmi ceux que je considère les plus drôles. Ils ont un humour physique fantastique, en plus de nous donner des répliques tordantes. C’est une pièce très attendue pour moi.
Finalement, un retour pour Claude Michaud et Michel Dumont, dans les sunshines boys, cela devra être tout un spectacle. Une pièce de Neil Simons en plus, nous sommes choyés.
Drôle de théâtre, un peu pogné, qui nous présente des pièces rafraîchissante et touchantes. On dirait qu’on ne veut pas déranger les habitués, et ça fonctionne… Sous des aires de rien pantoute, des pièces sont des chef d’oeuvres discrets dont l’on ne parle nul part. Comme ce théâtre, enfoui quelque part dans la Place des Arts, à la fois sous-terre et dans les airs.