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L’Annuaire théâtral 41

 

Le numéro 41 de L'Annuaire théâtral vient de paraître. Après les dramaturgies anglaises contemporaines (numéro 38), la dimension historique du théâtre (numéro 39) et le théâtre irlandais (numéro 40), la revue québécoise d'études théâtrales s'intéresse cette fois aux rapports entre l'oeuvre du marquis de Sade et la scène. Supervisé par Thomas Wynn et Caroline Garand, le dossier explore le rapport constant et passionné que Sade entretenait avec le théâtre.

 
Portrait imaginaire de Sade par Man Ray

Bien sûr, par rapport à ses romans et dialogues, ses pièces n'ont obtenu que bien peu d'échos critiques. Et que dire du peu d'intérêt scénique que suscite cette quinzaine de pièces? Pierre Frantz, Thomas Wynn et Mladen Kozul se penchent sur la richesse et la théâtralité consommée de ce répertoire méconnue. John Phillips démontre quant à lui le caractère dramatique de la prose sadienne.


Jean Benoît
 

Le moins que l'on puisse dire c'est que Sade est tout un personnage. Entre 1920 et 2007, plus de trente oeuvre théâtrales jouées ou publiées mettent en scène le marquis. Caroline Garand veille à mettre ces oeuvres en relation afin de donner une idée juste de la représentation théâtrale du personnage. Jean-Marie Apostolidès s'intéresse à Jean Benoît, plus précisément à une performance où l'artiste canadien, en 1959, à l'occasion du 145e anniversaire de la mort du marquis de Sade, s'est marqué au fer rouge du nom de Sade. On trouve d'ailleurs, un peu plus loin dans la revue, quelques photos reliées à l'événement.

 
Sade: opus contra naturam / Enrico Frattaroli

Hervé Guay revient sur la création de Matines. Sade au petit déjeuner par le Nouveau Théâtre Expérimental en 1996, «l'affirmation d'un nouveau regard porté sur la vie et l'oeuvre de Sade par l'art théâtral». Finalement, l'Italien Enrico Frattaroli explique la démarche artistique singulière par laquelle il utilise la matière sadienne.


Sade: opus contra naturam / Enrico Frattaroli
 

Hors dossier, Sophie Létourneau souligne les parentés entre Willy Protagoras enfermé dans les toilettes de Mouawad et L'Asile de la pureté de Gauvreau. Chantal Hébert consacre un article à La Face cachée de la lune, un solo de Robert Lepage qui parvient à lier des notions antagonistes comme le Soi et l'Autre, le passé et l'avenir, l'histoire et la mémoire ou l'universel et l'intime. Finalement, Georges P. Pefanis démontre qu'il existe des carrefours dans la théorie de l'histoire et du théâtre. Bonne lecture!