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Le Prix Siminovitch remis à Brigitte Haentjens

Brigitte Haentjens est la lauréate du Prix Elinore et Lou Siminovitch 2007, la plus importante récompense accordée dans le milieu du théâtre au Canada. La metteure en scène montréalaise a été choisie parmi une liste de quatre finalistes retenus par le jury, à partir d'une liste de 26 des meilleurs metteurs en scène au Canada. L'annonce a été faite lors d'une cérémonie spéciale qui a eu lieu hier soir à Toronto.

«En choisissant Brigitte Haentjens, le jury a souhaité rendre hommage à la prodigieuse virtuosité de son écriture scénique, ainsi qu'au caractère profondément humain de sa mission», a expliqué Leonard McHardy, président du jury. «Dans le monde de Mme Haentjens, les idées saignent, les corps pensent et l'espace vibre. Son écriture dépasse toute classification; elle dépeint une tension à couper le souffle entre méticulosité et brutalité, et pousse les gens, même s'ils sont absorbés par le spectacle en lui-même, à se questionner sur les raisons profondes de leur existence, de leur identité, et ce, sans échappatoire possible.»

Brigitte Haentjens

Brigitte Haentjens a étudié le théâtre à Paris avant de déménager en Ontario en 1977, où elle a assuré la direction artistique du Théâtre du Nouvel-Ontario durant huit ans. De 1991 à 1994, elle a été directrice artistique de la Nouvelle Compagnie Théâtrale, à Montréal, puis, de 1996 à 2006, elle a agi en tant que co-directrice artistique du Carrefour International de Théâtre de Québec. Mme Haentjens dirige également depuis 1977 sa propre compagnie théâtrale, Sibyllines, qu'elle a fondée pour y approfondir sa démarche artistique dans un contexte de plus grande liberté. Pour Sibyllines, elle travaille actuellement à une adaptation de la pièce Blasté (Blasted), de Sarah Kane, traduite par Jean-Marc Dalpé, mettant en vedette Paul Ahmarani, Céline Bonnier et Roy Dupuis, et qui doit prendre l'affiche au printemps 2008.

«Le théâtre a sur moi l'effet d'une coupure, d'une brûlure, d'un coup de poing, d'un coup de fouet. Le théâtre me stimule, il me met dans tous mes états, et peut même me faire enrager. Le théâtre m'a toujours donné l'envie de vivre, de créer, de me tenir debout et de me battre. En gros, le théâtre inspire chacun des sentiments qui m'animent, à l'exception de celui du confort», a déclaré Mme Haentjens dans le discours qu'elle a prononcé lors de la remise du prix. «Une récompense telle que le Prix Siminovitch représente une extraordinaire stimulation, un gigantesque encouragement, à la fois sur les plans symbolique et matériel.»

Brigitte Haentjens s'est vue remettre un chèque de 75 000$. À titre de protégés, elle a choisi un jeune metteur en scène de la ville de Québec, Christian Lapointe, ainsi que la troupe montréalaise du Théâtre de la Pire Espèce, qui ont chacun reçu la moitié de la somme restante de 25 000$. Les créateurs de cette récompense ont structuré ainsi le Prix Siminovitch afin de souligner l'importance du mentorat dans le milieu du théâtre canadien.