Ma collègue Shirine Saad, fana de mode mais aussi de danse contemporaine, est allé voir hier le spectacle de Natasha Bakht, danseuse canadienne d'origine indienne, à la salle Pierre-Mercure jusqu'au 8 décembre. Voici ses commentaires:
Hier, le soir de la première, Natasha Bakht et les promoteurs de Danse Danse n'ont pas eu beaucoup de chance: il faisait plutôt moche et beaucoup de gens sont restés chez eux. Seule devant une salle à moitié pleine, la danseuse s'est toutefois surpassée pour ses quatre pièces mêlant le bharata natyam (danse traditionnelle indienne) et la danse contemporaine.
D'une sensualité et d'une précision émouvantes, Bakht dansait sur des mélodies indiennes modernisées, ses mouvements simples et répétitifs. Si les deux premières pièces (Tryptich Self et Loha) ont été tièdement accueillies, peut-être à cause de leur rigidité formelle, ses deux dernières (White Space et Obiter Dictum), étaient éclatantes de fluidité et de complexité rythmique, visuelle et psychologique. Questionnant le dialogue des cultures, l'expérience de l'immigration et les racines, la danseuse enchaînait tour à tour des séquences saccadées et flamboyantes et des moments de calme immobilité.
Les costumes, signés par l'anglaise Ursula Bombshell (est-ce son vrai nom?), étaient très réussis, mais l'éclairage et la scénographie nous ont laissé sur notre faim. Après tout, un solo d'une heure et demie, c'est tout un projet.
Malheureusement Natashe Bakht ne m’a pas ému d’un iota. En fait, j’ai quitté après 20 minutes, chose qui je me suis interdite toute ma vie durant un spectacle de danse. J’ai toujours donné la chance au coureur mais cette fois-ci Madame Bakht n’est venue me chercher d’aucune façon. Peut-être est-ce à cause de la salle froide et si peu appropriée à la danse qu’est Pierre Mercure. Peut-êre Madame Bakht m’aurait séduit à l’agora où l’intimité d’un tel spectacle aurait eu un impact plus grand. Je ne dénigre pas le talent de l,artiste loin de là, mais un artiste qui s’aventure seul sur scène doit, selon moi, rayonner. Natasha Bakht était peut-être trop à l’intérieur d’elle même……enfin, une grande déception