Hier, jour 2 du Festival TransAmériques, entre les murs du Théâtre du Conservatoire d'art dramatique de Montréal (une belle salle toute neuve dont l'inclinaison est significative et appréciable), Denis Marleau levait le voile sur sa plus récente création, Une fête pour Boris. Toute en mises en abyme et en contradictions, la première pièce de l'Autrichien Thomas Bernhard est un vrai délice, une matière toute désignée pour le directeur de la compagnie Ubu. En jetant ses lumières dans le labyrinthe angoissant et outrancier de Bernhard, Marleau arrive encore à nous surprendre, mieux, il nous rive à notre siège. Dans le salon glacial de la Bonne Dame, les gants, les chapeaux, les robes, les masques, les mots et les images vidéo dissimulent, travestissent, dédoublent. Chaque vérité cache un mensonge, chaque homme cache une femme, chaque cul-de-jatte cache une paire de jambes… La mise en scène, pleine d'imagination, endosse l'humour de la partition, son esprit, sa critique du pouvoir, mais surtout sa richesse narrative inouïe. Sur le trône à roulettes de la Bonne Dame, Christine Pasquier est stupéfiante de rigueur. Son souffle, son phrasé, le terrible amalgame de rire et de larmes qu'elle cultive, son incomparable intelligence du texte, tout cela nous atteint comme une lame. Le Belge Guy Pion est aussi très convainquant, surtout dans la portion virtuelle du spectacle. Merveilleuse idée que d'avoir fait appel à Sébastien Dodge, désopilant, pour donner une seconde incarnation à Joanna, la servante. Ce spectacle cruel et jubilatoire sera présenté cet été au Festival d'Avignon. À voir ce soir et samedi à 20h et dimanche à 15h.
Photo Stéphanie Jasmin
BANG ! Hier soir, le marathon d'ouverture du OFFTA a débuté de manière explosive. L'animatrice
En janvier, le festival Temps d'Images est un petit bonheur. J'aime y flâner, d'une performance