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Robert Gordon
Soirée Thrashback

Robert Gordon
Robert Gordon a consacré toute sa vie au rock'n'roll. Cheveux gominés et veste de cuir, il a joué les rockabillys durant les années 70 avant de sombrer dans l'oubli, jugé trop rétro pour l'esthétique de l'époque, qui a pourtant profité aux Stray Cats. "Je fais toujours la même chose, m'ânonne-t-il au bout du fil: des spectacles et des tournées." Pas un mot sur sa discographie quelque peu éparse des dernières années. S'estimant floué par les compagnies de disques qui l'ont jeté comme une vieille paire de blue suede shoes, Gordon préfère garder le silence sur ses années noires. Au fond, ses démêlés contractuels, on s'en fout. Parce que Gordon est une légende pour quiconque connaît le moindrement le rock'n'roll des années 50 et l'esprit qui en découle. Durant les seventies, Gordon l'a ranimé avec brio: souvenez-vous des guitares pleines de réverbération de Link Wray sur The Way I Walk. De la sexualité en effervescence quand il chante: "My gal is red hot\ well she sure ain't pretty but man she's really got a lot!" De sa voix elvisienne sur Fire… "Moi, j'appelle ça du straight ahead rock'n'roll. C'est ce que je dois continuer à faire parce c'est ce à quoi les gens s'attendent de moi. Qu'est-ce que je peux te dire de plus? Je n'ai jamais essayé de recréer le son authentique des années 50. Le son d'ensemble est plus moderne." Les guitares de Link Wray, de Chris Spedding et de feu Danny Gatton y sont certainement pour quelque chose. "J'ai d'autres chansons plus récentes dans ma manche, confie Gordon. Les trois quarts du spectacle sont tout de même composés de chansons que tout le monde connaît et nous jouons 25 chansons en une heure et quart." C'est pas rock'n'roll, ça?

Sa dernière visite à Montréal remonte à 1992, alors qu'il joua à la défunte Brique. Cette fois, avec ses Rockets nouvelle mouture, il débarque au Café Campus, mais sans ses trois mousquetaires: Gatton s'est suicidé et Link Wray est disparu dans les limbes. Quant à Chris Spedding, il accompagne Bryan Ferry en tournée, qui sera la veille à la Place des Arts. Mais de là à lancer des rumeurs… (Claude Côté)

Soirée Thrashback
Lorsqu'il a quitté Voïvod en 1991, le bassiste Jean-Yves "Blacky" Thériault ne se doutait pas qu'il se joindrait un jour à un groupe hommage au thrash des années 80, un genre qu'il n'écoute plus depuis belle lurette. "J'ai arrêté presque complètement d'écouter ça vers 1988, entre autres parce que je ressentais le besoin d'explorer d'autres influences. Je n'avais donc plus vraiment de temps à consacrer à ce style-là", explique Jean-Yves. D'ailleurs, il n'est pas revenu de Vancouver, où il a vécu jusqu'à son retour à Montréal l'an dernier, pour se joindre à un groupe, quel qu'il soit. "Il n'a jamais été question que je retourne au sein de Voïvod. Mis à part trois occasions où je l'ai vu en concert, je n'ai plus jamais eu de contacts avec le groupe", souligne le bassiste qui a travaillé comme compositeur, musicien et ingénieur de son pour la compagnie de danse contemporaine Holy Body Tattoo, qu'il a fondée à Vancouver. Durant cette période, il a aussi mis sur pied Vkool Communications, spécialisée dans la conception de sites Internet. En fait, depuis son retour à Montréal, Jean-Yves travaille à l'élaboration du spectacle multimédia Faux Pas. L'idée de former Black Cloud revient donc à son ami Maurice Richard, ex-gérant de Voïvod, et maintenant producteur des soirées Québec Métal. "Au début, il voulait rassembler des membres d'anciens groupes comme Celtic Frost. Mais financièrement, ç'aurait été impossible. Il a donc demandé à Pierre Rémillard (guitariste, ex-Obliveon), Patrick Mireault (voix, Ghoulunatics), Flo Mounier (batteur, Cryptopsy), Daniel Mongrain (guitariste, Martyr) et Marc Vaillancourt (voix, ex-Barf), qui ont tous accepté avec joie", raconte Jean-Yves, en précisant que d'apprendre les morceaux de Motörhead, Metallica, Celtic Frost, Slayer, Exodus, Voïvod et compagnie s'est révélé bien plus difficile que prévu. "Cela dit, on a bien du fun ensemble. Et à moins que Richard réussisse à vendre le spectacle, Black Cloud n'existera qu'un soir." Pour la liste complète des chansons, visitez le www.metalmania.qc.ca. Le 9 novembre au Medley, avec Horfixion, Ashes of Eden et Last Breath. Le 8 novembre, au Medley, Québec Métal présente la soirée Powerpack, avec Anvil, Hanker, Heaven's Cry et Soulforge. (Christine Fortier)