Opeth
Il existe actuellement un engouement certain pour la formation métal suédoise Opeth, et le chanteur-guitariste Mikael Akerfeldt en est tout à fait conscient: "Depuis le début, nos albums reçoivent toujours de bonnes critiques. Deliverance ne fait pas exception. J'ai même parfois un peu l'impression qu'on pourrait lancer n'importe quoi et continuer de recevoir des commentaires positifs. Cela étant dit, je suis très heureux de l'approbation des gens, car j'estime moi aussi que c'est un très bon disque", lance-t-il en riant. N'allez pas croire toutefois que le leader du quartette soit tenté de profiter de la frénésie qui entoure son groupe pour se laisser aller à la médiocrité. Au contraire, l'aval du public encourage plutôt Mikael à repousser les limites de sa créativité. "Je ne le fais pas pour vendre plus de copies de nos disques, mais parce que j'ai envie d'expérimenter davantage. D'un autre côté, on ne peut pas ignorer le fait que la plupart des gens n'apprécient pas les changements, de sorte qu'il devient parfois difficile de sortir des limites de son propre style musical. Il faut alors aller voir ailleurs pour se réinventer, ce que je fais sur Damnation, le prochain disque d'Opeth qui sera lancé en mars ou avril prochain", explique-t-il. Alors que Deliverance est plus death que ne l'était Blackwater Park (2001), tout en restant progressif et mélodique, Damnation se veut plus proche des influences rock classiques (des années 60 et 70) de Mikael. Que les fans d'Opeth se rassurent cependant, l'objectif du guitariste-chanteur n'est pas de se mettre à dos ceux qui ont apprécié les six premiers albums d'Opeth. "Il est possible d'aimer autant le métal que le rock. Une bonne chanson est une bonne chanson, point à la ligne", affirme-t-il avec vigueur. Le 17 janvier aux Foufounes électriques avec Paradise Lost, Tapping the Vein et Moonlyght. (Christine Fortier)
L'Escogriffe en hiver
Le secret le moins bien gardé du Plateau, L'Escogriffe, tient bon depuis son concert-bénéfice du mois de décembre. Quoique sa situation demeure toujours précaire: pour survivre, il faut à toutes fins pratiques un achalandage sept jours sur sept. Or, Louis-Philippe, le propriétaire du petit troquet, me confiait récemment en arracher avec ses débuts de semaine. Pour contrer ce manque, on a prévu au programme le multi-claviériste Dan Thouin, qui, fidèle à la philosophie de "L'Esco", s'affiche en "laboratoire musical" tous les lundis de janvier. Profitant d'une pause d'avec Bet.e & Stef et Alain Caron, Thouin met en place un intrigant quatuor composé, en plus de lui-même, du batteur Paul Brochu, du saxophoniste François D'Amour et du contrebassiste Norman Lachapelle. "On va jouer de mes tounes, annonce Thouin, et dans l'ensemble, ça va brasser." Brasser comment? "Je n'aime pas le terme, mais ce sera du fusion – sans les mauvais côtés du fusion, tient-il à préciser. Pas de punchs démesurés ou de slap bass mur à mur, je dirais plutôt dans l'esprit de Gary Willis, le bassiste de Tribal Tech. Il y aura certes une toune des Headhunters de Herbie Hancock, mais aucun standard du jazz. En somme, c'est du jazz électrique: pour une rare fois, je ne jouerai que des synthés, donc sans mon Fender Rhodes que j'utilise pourtant souvent." Aussi, le 22 janvier, on ne voudra pas rater le projet dub de Vander, le André Vanderbiest des Colocs, qui, l'année dernière, lançait son premier album solo. Il y aura même des musiciens invités, dont quelques habitués de la place… on vous laisse donc spéculer. C'est au 4467a, rue Saint-Denis. (Claude Côté)