L’année 2002 fut un grand millésime pour les amateurs de musique électronique à Québec. La naissance de cette chronique hebdomadaire BPM dans l’édition de Voir à Québec témoigne d’ailleurs du boom surprenant que la scène électronique locale a connu dans la dernière année. Survol de l’un des rares milieux culturels de la région qui peut se targuer d’attirer des foules allant jusqu’à 5000 personnes, et cela sans faire de bruit ou presque…
Rave et darwinisme
Maturation surprenante de la scène rave locale en 2002 depuis l’avènement des superproductions présentées au Centre des congrès et au Centre de foires comme Forever, Lollipop, Take Off (meilleur rave de l’année!), Express et bientôt Intense 2003. Des salles fabuleusement dispendieuses pour des promoteurs qui doivent maintenant rivaliser d’ingéniosité et de marge de crédit pour poursuivre une mission festive difficilement conciliable avec certains principes de la vie en communauté, en banlieue comme en milieu urbain. Aussi, une lutte est à finir pour le contrôle de l’Halloween entre les gens de Ghost et Pumpkinz, surtout depuis l’avortement de Wonderland qui aurait fêté une septième année d’existence si ce n’avait été de l’échec de la dernière édition. Malheureusement, plusieurs promoteurs auront mordu la poussière cette année. Notamment Kool Kats, qui a même renoncé à l’érection d’une troisième Nuit blanche, un concept de rave audacieux qui n’est peut-être pas disparu à tout jamais selon les principaux intéressés. En résumé, un fossé sépare maintenant les grandes compagnies qui peuvent se permettre d’inviter des artistes de la trempe de Armin Van Buuren et Infected Mushrooms et les autres qui devront maintenant user de beaucoup d’imagination pour se démarquer.
Club culturel
À la liste des grands moments de l’année sur les planches de danse des discothèques de Québec, on trouve d’abord la stupéfiante programmation des vendredis Y faut qu’ça pompe grave de chez Dagobert qui nous aura présenté dans le désordre Sasha, Tiësto, Armin Van Buuren, Mistress Barbara, Dave Clark, Kenny Glasgow, Guy Ornadel, DJ Dan, Marco Carola, Marco Bailey, Christian Smith et bien d’autres. Tout cela en proposant simultanément les meilleurs Québécois tel Preach, Yaz, Mateo Murphy, Nic B, Maus et Marco G. Mention spéciale aussi à Amon Tobin au Kashmir malgré certains problèmes techniques, au Système pour le Montréalais Tiga et au Cube pour la Britannique Madam Zu. Dans le registre des top soirées récurrentes de 2002, on trouve aussi les lundis French Touch du Frankie’s avec Alex Axx Koss et les jeudis Pong du Temps partiel avec More et Saint-Michel.
Artistes locaux
Culturellement parlant, Québec sera toujours dans l’ombre de Montréal, sa grande rivale. La preuve, les meilleurs artistes de musique électronique d’ici finissent toujours un jour ou l’autre par déménager dans la métropole. Après les départs de Nic B, Preach, One et Fred Everything, préparez-vous donc tranquillement au départ de Charles-Émiles Beulac (Galerie Stratique), Banging Mark, Drixx, A.R.D., Eve-N, Marco G, Peakafeller et Millimétrik (aussi de la formation Below the Sea) qui forment actuellement l’équipe d’étoiles de l’électronica à Québec. En terminant, merci à tous les artisans de la scène techno d’ici et d’ailleurs, continuez de nous envoyer les informations relatives à vos activités (en respectant nos dates de tombée SVP), car sans vous, nous n’existerions tout simplement pas!