Made in Trois-RivièresTrip à quatre mains!De la fiction à la réalité
Agitations

Made in Trois-RivièresTrip à quatre mains!De la fiction à la réalité

Made in Trois-Rivières

Alors que l’industrie du disque connaît de sérieuses difficultés au Canada, Martin Grandbois se lance dans un périple des plus hasardeux: il vient de mettre sur pied Disque Musivox, une étiquette 100 % trifluvienne. Le premier artiste signé sous cette étiquette sera l’un des ex-ténors de l’humour, Louis-Philippe Beaulieu. Quoique le concept nous remplisse de fierté, il n’est pas sans laisser planer des doutes quant à sa durabilité. Le marché semble trop étroit pour que s’y greffent de nouveaux joueurs… surtout en région. Grandbois, lui, ne croit pas qu’il faille absolument avoir pignon sur rue à Montréal pour se faire un nom. Inconscience ou témérité? Sans doute un peu des deux. Mais, ce qui porte davantage à réflexion, c’est de constater à quel point les nouvelles entreprises du genre se donnent un mandat social, du moins en Mauricie. Souvent ces dernières misent sur le fait qu’elles ne veulent pas exploiter les artistes, qu’elles désirent développer des ententes qui permettent aux créateurs de toucher un montant juste pour leurs réalisations. L’intention s’avère merveilleuse. Cependant, cela est-il vraiment possible? Et si oui, pour combien de temps?

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Trip à quatre mains!
Étonnamment, l’orgue n’est pas une affaire de têtes blanches. Beaucoup de jeunes semblent intéressés à perpétuer le répertoire de cet instrument grandiose, mais difficile à maîtriser, et ce, bien que sa pratique ait seulement lieu dans les églises. Une fascination née d’une peur que ce dernier ne tombe dans l’oubli? Peut-être. Mais il y a sans doute plus que ça: un goût pour le sacré, la beauté de l’objet, sa puissance… Plus surprenant encore, Pro Organo organise, ce 21 mars à 20 h, un concert avec un couple de jeunes organistes de la région de Québec, Dominique Gagnon et Esther Clément. Lors de cette soirée, ces deux musiciens se lanceront dans un exercice assez tordu. Ils présenteront, à la cathédrale de Trois-Rivières, un concert axé sur des pièces pour orgue à quatre mains (Rutter, Merkel, Mullet, Denis Bédard, André Prévost et Jean-Philippe Soucy). Ce type de répertoire n’est joué que par peu de gens, vu sa complexité. En fait, il s’avère moins ardu d’accompagner un autre musicien que d’entreprendre une telle aventure. Le jeu du duo sera projeté sur écran géant. Tout laisse croire que les sceptiques seront alors confondus…

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De la fiction à la réalité
Après la télévision, c’est au tour de la radio de flirter avec les reality shows. Sensibilisée au besoin criant de médecins dans la région, Énergie 102,3 s’est lancée dans une opération charme de quatre semaines auprès de quatre finissants en médecine familiale afin qu’ils viennent pratiquer à Trois-Rivières. Une sorte de version maison du film de Jean-François Pouliot La Grande Séduction. Cette initiative est purement mauricienne et rappelle le rôle social que les médias ont le pouvoir de jouer dans la communauté. Contrairement aux insipides émissions de l’instantané auxquelles la télé nous a habitués, Opération séduction sert une cause juste au lieu de satisfaire un simple besoin de voyeurisme. Elle mobilise la population autour d’un point névralgique. Et chacun, touché par la situation, semble vouloir faire son bout de chemin pour que Trois-Rivières sorte enfin de la noirceur, du moins en ce qui concerne le domaine de la santé. Déjà des professionnels et des organismes ont offert gratuitement leurs services si l’un des candidats acceptait de faire carrière en région. Merveilleux! Voilà que le gros bon sens triomphe: les gens d’une région se rassemblent pour sauver autre chose qu’un pion du petit écran, c’est-à-dire la vie de ses citoyens.