Églises à vendre!Des expos… des expos!
On présentera à Télé-Québec, dans la série Les Grands Documentaires, le 8 avril à 20 h, Nos églises, nos châteaux, réalisé par les Productions de la Chasse-Galerie. J’ai eu la chance de le visionner en avant-première et laissez-moi vous dire que ça fait peur de voir le sort réservé aux églises des autres régions, peu importe nos convictions religieuses. Heureusement, le Saguenay-Lac-Saint-Jean n’a pas encore été touché par la destruction et par la vente d’églises en lot. Mais il faut justement agir avant que ça arrive… Le temps est compté.
À Montréal, on a détruit des églises pour les transformer en condos, sans s’occuper de la conservation du patrimoine. À Québec et en Estrie, certaines sont devenues des lieux d’exposition grâce à des investisseurs privés. Ici, il faudra prendre le taureau par les cornes lorsque sera ouvert le dossier de changement de vocation – ou même de destruction – des églises. La région est jeune et les bâtiments ecclésiastiques ne peuvent être considérés comme monuments patrimoniaux. "On a 2500 églises au Québec, rappelle Simon Poulin, le réalisateur de Nos églises, nos châteaux. Le problème que le Saguenay-Lac-Saint-Jean risque de connaître, c’est la reconnaissance de ces œuvres en tant que monuments patrimoniaux. La plupart des églises de la région sont jeunes et cela soulèvera un gros débat lorsque viendra le temps de choisir une nouvelle destinée pour ces monuments, car ce sont des joyaux du patrimoine qui ne peuvent être reconnus comme tels."
On retrouve une centaine d’églises sur le territoire du diocèse de Chicoutimi. Mais cela ne veut pas dire qu’elles sont encore bien vivantes. Les premiers pas vers leur abandon en tant que lieux de culte sont déjà faits. À ce jour, plus d’une vingtaine de paroisses ont été fusionnées, c’est-à-dire que les services administratifs ont été regroupés en un seul endroit. Il y en a même deux qui ont été vendues à des intérêts privés, Saint-Isidore et Sainte-Cécile. Cette dernière a été achetée par Louis Reid. Lorsqu’il a vu qu’en 2001 on voulait fermer l’église, il s’est vite organisé pour l’acquérir. Pour l’instant, Sainte-Cécile est une salle de concert, mais M. Reid a déposé à Ville-Saguenay le projet d’en faire la bibliothèque principale de l’arrondissement, sans encore avoir obtenu de réponse. Selon lui, "il va y en avoir d’autres fermetures, qui ne sont pas annoncées officiellement. Il faut décider de l’avenir de ces églises. C’est collectivement qu’il faut y voir… et savoir lesquelles réaffecter en priorité." Monsieur Reid soutient également que le politique et l’ensemble du public devront aussi investir des efforts. "On parle de construction d’une grande salle de spectacles dans la région, pourquoi ne pas aller voir du côté des églises qui seront éventuellement fermées?" Après l’écoute du documentaire, vous comprendrez mieux ce qui risque d’arriver ici si on ne bouge pas. Ces bâtiments doivent être conservés et transformés, pour le plus grand plaisir des citoyens qui fréquentent les lieux de culture…
ooo
Des expos… des expos!
Pour les amateurs d’expositions, je me permets cette semaine de vous tracer un portrait effervescent de la situation dans la région. Je vous laisse apprécier vous-même la qualité de ces exposants.
Les bibliothèques sont un lieu de silence, où l’on peut prendre le temps de regarder les œuvres artistiques présentées. Celle de l’arrondissement Chicoutimi propose cette semaine Le blanc des lieux, de Marie-Hélène Leblanc et David Ruel, qui regroupe 110 oeuvres touchant bois, peinture, collage et dessin; celle de Bégin nous fait découvrir La neige, oeuvres sur papier d’argent du Club de photo de Chicoutimi.
Pour les fervents de transparence, La Verrerie d’art Touverre de l’arrondissement La Baie offre à voir ses oeuvres de verre soufflé en permanence. Toutes les fins de semaine, le sculpteur et verrier Giuseppe Benedetto répond à toutes les questions concernant son métier.
Dans un autre mouvement, Bouts de mémoire est présenté à La Pulperie de l’arrondissement Chicoutimi. Ce projet qui met en valeur des objets du patrimoine familial est rendu possible grâce aux étudiants du cours Histoire du design de l’UQAC.
Âme et passion, de l’aquarelliste Louizel Coulombe, se tient aussi tout le mois d’avril à la galerie Maestria. La Galerie d’art La Corniche, qui vient d’ailleurs de revamper ses couleurs, met en vedette des peintres de la région tels Dominique Desmeules, Lynda Parent, Léo-Paul Tremblé, et Arthur Villeneuve.
En terminant, car je pourrais continuer longtemps à vous énumérer toutes les expositions de la région, il faut faire un détour, malgré nos convictions politiques, au Centre d’histoire Sir-William-Price. On y découvre un univers où le patrimoine et les affaires se mêlent, en traversant deux siècles d’histoire, de la colonisation du Saguenay à la révolution industrielle du Québec. Consultez le calendrier Voir pour tout… voir!