

Les musées crient famineUn bon soutien
					
											Karine Gélinas
																					
																				
				
			Les musées crient famine
Au lendemain de la divulgation du budget Séguin, le milieu muséal montre les dents. Joint à la Société des musées québécois, le réseau Médiat-Muse, qui regroupe une trentaine d’établissements de la Mauricie et du Centre-du-Québec, dénonce en effet le sous-financement des musées au Québec. Il y a maintenant 10 ans que l’enveloppe destinée au fonctionnement des institutions muséales par le ministère de la Culture et des Communications est gelée à 60 millions $. Ce montant pourrait paraître important. Cependant, ils sont 125 établissements à se partager cette somme, dont plus de 80 % est dédiée aux quatre plus grands musées du Québec (Musée de la civilisation, Musée national des beaux-arts du Québec, Musée d’art contemporain de Montréal et Musée des beaux-arts de Montréal). Rien de très rassurant pour ce secteur, déjà sensibilisé aux problématiques complexes des institutions majeures de la province. La disparition de certains établissements serait-elle à prévoir à moyen terme? Car, dans certains cas, le montant d’aide au fonctionnement consiste en seulement 10 000 $ par an, ce qui peut équivaloir à une facture annuelle d’électricité!
 1, 2, 3… action!
1, 2, 3… action!
  Un vent d’inquiétude souffle donc au sein des institutions  muséales, qui ont l’impression que leurs demandes n’ont jamais  d’écho. Pourtant, leur rôle dans la société s’avère  inestimable. "Elles sont des lieux de stimulation  intellectuelle et d’interrogations sur le passé, le présent et  l’avenir de notre société. Elles développent le sens de la  curiosité chez les plus jeunes et elles soulèvent souvent un  sens de la nostalgie chez les plus âgés", soutient  Marcel Daneau, président de Médiat-Muse, qui  du coup questionne l’État sur la place qu’il réserve à la  culture muséale. Bien que le gouvernement semble porter une  faible attention aux musées, ces derniers attirent quand même  des foules: 12,5 millions de visiteurs en 2003. Pour deux  personnes qui vont au cinéma, une se rend au musée. Si les  institutions muséales ont tenu le coup jusqu’à présent, c’est  grâce à la productivité de leurs employés… Cela a toutefois  ses limites. Voilà pourquoi les membres des différents  établissements se mobilisent et réitèrent des demandes claires:  18 millions de dollars neufs "récurrents" d’ici trois ans, dont  6 millions dès 2004. Des sommes qui permettront à ces lieux  éducatifs de demeurer vivants. Il est intéressant de noter que  les musées n’attendent pas du gouvernement qu’il assume la note  complète de leurs opérations. Ils demandent seulement un  support à l’égal de leurs performances.
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 Un bon soutien
Un bon soutien
  Le secteur des arts visuels, qui dépend beaucoup des  subventions, ne roule pas sur l’or. Il n’y a rien d’inédit dans  cette affirmation. La campagne de financement de l’Atelier  Silex de Trois-Rivières, qui se termine le 15 mai prochain,  comporte cependant encore un brin de nouveauté. Instaurée  depuis seulement deux ans, cette initiative, qui consiste à  générer des revenus de manière autonome, invite le public à  devenir un membre de soutien en payant une cotisation annuelle  de 50 $. Une somme qui peut paraître énorme, mais qui donne la  chance de gagner une sculpture de Roger  Gaudreau, Thuja occidentalis, en plus d’être  convié à toutes les activités du centre de production et de  diffusion en art actuel. L’objectif du regroupement d’artistes?  Celui-ci admet le calculer davantage en termes d’individus  qu’en sommes d’argent. Ainsi, il espère recruter 50 membres. Ce  qui n’a rien d’impossible, 30 personnes ayant adhéré à la cause  l’an dernier. Reste juste à savoir si l’œuvre de Gaudreau saura  toucher les néophytes. Car ce n’est pas tout le monde qui a en  poche les connaissances pour décoder l’art contemporain, à  moins que ce détail n’ait moins d’importance. Après tout, ce  sont habituellement des amoureux des arts qui soutiennent des  regroupements tels que l’Atelier Silex!