La foi aveugle
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La foi aveugle

En mars 2006, un milliardaire ayant déjà été plus populaire que Jésus a mobilisé cinq hélicoptères pour aller dire à des gens gagnant à peine 30 000 $ par an de changer de mode de vie.

Paul McCartney s’est fait prendre dans un cirque médiatique orchestré par des ayatollahs de la protection de la faune, Humane Society. L’organisme est animaliste, et non environnementaliste. Il lutte depuis des années contre la cruauté envers les animaux. Et la chasse au phoque est sa vache à lait.

L’ex-Beatle, qui aurait dû se contenter d’écrire ses silly love songs, a eu foi en la Cause des phoques. Une foi aveugle, qui ne voit que ce qu’elle veut bien voir. Une foi qui ignore les faits qui pourraient nuancer le dogme: la chasse aux phoques est une "barbarie" et les chasseurs canadiens sont des "assassins".

C’est fort, la foi.

Il s’est construit un mythe autour de la chasse au phoque depuis une quarantaine d’années. L’histoire commence par un documentaire de Serge Deyglun, tourné dans les années 60, montrant des pratiques de chasse particulièrement brutales. Le choc.

La Cause des phoques est par la suite devenue celle des Brigitte Bardot de ce monde. Peu à peu, il s’est érigé autour du loup-marin une lucrative industrie de la compassion. Le phoque a permis aux groupes animalistes d’encaisser chaque année des millions de dollars sous forme de dons. Et l’image du mignon petit bébé phoque est devenue une icône, un symbole, un produit.

Les luttes de ces organismes ont porté fruit: il y a deux décennies, la chasse au phoque a fini par être encadrée, et celle du blanchon est devenue carrément illégale au Canada. Malgré tout, la photo du bébé, avec ses grands yeux tristes, est toujours présente dans le kit média des groupes animalistes. Car le blanchon est payant, et de nombreux emplois de sauveurs de bêtes dépendent de lui…

Le cinéaste Raoul Jomphe a voulu faire un film sur la chasse au phoque. Il a d’abord cherché à comprendre ce qui se passait vraiment entre le phoque et le chasseur. Surprise: il y aurait une différence entre la chasse au phoque et l’Holocauste…

Phoques, le film, son documentaire, bouleverse les mythes entourant cette "boucherie" annuelle. Pas étonnant que des organismes animalistes aient voulu interdire sa diffusion. Eux qui marchandent une foi aveugle depuis des années, voilà un document qui leur enlève les arguments de la bouche.

Ce film, c’est le Da Vinci Code de la religion animaliste. À la différence près que les faits sont vérifiés et vérifiables.

Car en vérité, le phoque n’est pas un animal menacé. La population va très bien. Par ailleurs, les méthodes de chasse ne sont pas plus cruelles que d’autres. Ce serait plutôt le contraire. Et si les produits du phoque n’étaient pas boycottés, la chasse au phoque pourrait s’avérer un moteur économique pour des régions défavorisées… Bien sûr, il est triste d’avoir à tuer des "bibittes" pour vivre. C’est malheureusement ce qui se fait depuis des millénaires.

Phoques, le film provoque l’effet contraire de Bacon, le film, ce pamphlet d’Hugo Latulippe contre l’industrie porcine. En fait, après le visionnement de ce documentaire, on a presque envie de courir chez son épicier pour commander une longe de phoque…

En entrevue, Raoul Jomphe en rajoute. "Je vais probablement me faire haïr, mais je serais d’accord pour que l’on autorise la chasse au blanchon, dit-il au téléphone. Le blanchon se tient sur les berges au début de la période de chasse. Après, il part au large et la seule façon de le chasser, c’est en bateau. Pour les petits chasseurs qui n’ont pas de bateau, ce serait une ressource facilement exploitable…"

Un confit de bébé phoque avec vos rillettes de veau, ça vous tente?

Phoques, le film, présenté dans le cadre de Grands Reportages, à RDI, le jeudi 29 mars, 20 h.

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TÉLÉ

Tenez, en parlant de barbarie… Comment des gens normaux peuvent-ils en venir à commettre des actes d’une grande cruauté? Un documentaire diffusé à Canal D revient sur trois études comportementales célèbres. Parmi celles-ci, l’expérience de l’Université Stanford, en 1971. À l’époque, pour comprendre comment des individus ordinaires pouvaient perdre leur humanité, des chercheurs ont recréé une prison et recruté 24 hommes, qu’ils ont séparés en deux groupes: les gardiens et les prisonniers. Au bout de six jours, le power trip des gardiens les a rendus fous. Ça vous rappelle quelque chose? Cette expérience réelle a servi de base pour le film The Experiment (2001). L’Expérience humaine: entre brutalité et lâcheté, à Canal D, le dimanche 1er avril, 21 h.