Échos du troisième sous-sol
Médias

Échos du troisième sous-sol

L’histoire se déroule dans un trou perdu. Au troisième sous-sol de la Maison de Radio-Canada. Pour s’y rendre, il faut prendre l’ascenseur, arpenter des couloirs de béton, croiser des décors disloqués. Tout ce dédale pour aboutir au légendaire studio 42.

C’est au studio 42 que chaque semaine, depuis septembre 2004, des personnalités sont invitées à s’ouvrir, à se commettre, à s’étendre entre deux gorgées de vin. C’est dans ce troisième sous-sol que se fabriquent depuis trois ans les conversations de machines à café du Québec. C’est dans ce trou que se tourne Tout le monde en parle.

Puisque c’était le dernier enregistrement de la saison, les journalistes ont été conviés à visiter les coulisses de l’émission-reine de Radio-Canada, jeudi dernier. Une première. Paul-du-Devoir et Richard-du-Soleil étaient là. La grande Pascale du plus grand quotidien montréalais aussi, ainsi que quelques représentants du plus grand quotidien français d’Amérique. Même Steve, de La Tribune, était descendu de Sherbrooke exprès pour l’occasion. Bref, tout le monde était là. Et on s’est tous retrouvés, vers 17 h, dans les gradins du studio 42, à papoter pendant que Guy A. animait une répétition générale…

"On fait ce qu’on appelle un cue-to-cue technique", a précisé l’animateur. Avant chaque enregistrement, l’équipe de Tout le monde en parle passe en rafale l’entrée des invités (joués par des étudiants) et pratique les mouvements de caméras. Bien sûr, on en profite pour peaufiner quelques blagues. Ainsi, Dany Turcotte devait tendre à Gilbert Rozon une loupe, que ce dernier aurait pu utiliser pour lire les petits caractères sur sa carte (qui imitait un contrat). Vous n’avez pas vu ce gag dimanche dernier, car le patron de Juste pour rire avait finalement d’assez bons yeux pour se passer de la loupe… Vous n’avez pas non plus entendu les craques méchantes que Guy A. a poussées sur Jacques Villeneuve (pas le chanteur, le mononcle). Ces gags-là, on se les garde pour la répétition.

Pour peu, on se serait cru dans un épisode de Legendre idéal. Nous sommes bien dans les coulisses d’un talk-show, avec toutes ces bonnes idées qui ne finiront pas à l’écran…

Depuis ses débuts, Tout le monde en parle est l’objet d’une couverture médiatique soutenue. "On analyse chaque émission comme un match de hockey", a dit Dany Turcotte en entrevue. La comparaison n’est pas bête: le hockey et Tout le monde en parle ont des ressemblances frappantes. Dans les deux cas, il y a fabrication d’icônes populaires.

Au hockey, le héros est celui qui déjoue l’adversaire pour marquer des buts, tout ça dans les règles de l’art. On préfère d’ailleurs les joueurs "propres", qui font preuve d’humilité autant dans la défaite que dans la victoire.

À Tout le monde en parle, c’est la même chose. On s’attachera à un invité qui saura faire face à la musique avec modestie, quelqu’un qui sera capable de poser un regard honnête autant sur ses victoires que sur ses échecs. On aime aussi les petits vites, qui savent répondre intelligemment aux questions de Guy A., tout en évitant les pelures de banane.

C’est parce que Tout le monde en parle fabrique des icônes populaires que cette émission suscite autant d’intérêt. Le procédé est simple. Chaque semaine, des gens descendent dans ce trou au troisième sous-sol de Radio-Canada, ils se font maquiller, ils attendent quelques heures dans le green room, ils se présentent devant le concile, et remontent à la surface avec une nouvelle ampleur. Ils sont soit affaiblis (Raël, Guy Fournier), soit fortifiés (Georges Brossard, Fred Pellerin, Chantal Hébert et combien d’autres).

Les meilleurs moments de Tout le monde en parle. À Radio-Canada, le dimanche 29 avril, 20 h.

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TÉLÉ

Que le meilleur gagne

Il est rarissime qu’une émission disparue se réincarne. Que le meilleur gagne, le jeu-questionnaire animé par Gregory Charles de 1993 à 1997, revient en ondes après dix ans d’absence! Cette fois, Gregory étant devenu une vedette internationale, on a confié l’animation à Alain Dumas. Le jeu commence toujours avec cent participants pour se conclure avec un seul gagnant. Que le meilleur gagne, à Radio-Canada, dès le lundi 30 avril, 20 h.

WWW

Inspiré du site Overheard in New York (www.overheardinnewyork.com), un blogue qui collectionne des répliques, des mots de sagesse ou de curieuses conversations entendues à Montréal, dans l’autobus, à l’école, à l’épicerie. Tordant. Entendu à Montréal (entenduamontreal.wordpress.com)