Alden Penner, Mètatuk, Fifth Hour Hero
EN VEDETTE: ALDEN PENNER
Quelques jours après la parution de notre récent dossier sur la difficile conjoncture pour les salles de spectacle à Québec, les bulletins de nouvelles nous bombardaient de reportages sur la quantité d’églises et autres lieux de culte vacants dont on ne sait plus que faire. On espère bien ne pas avoir été les seuls à faire quelques liens, même si, convenons-en, certaines questions acoustiques devront éventuellement être résolues. Mais une autre option se manifeste depuis quelque temps. Dumas nous avait parlé il y a quelques années de ces concerts intimes tenus dans des résidences privées aux États-Unis, et le Festival de la chanson de Tadoussac semble s’être inspiré du concept pour ses Chant’Appart. L’idée poursuit son chemin puisque l’ex-Unicorns Alden Penner s’amène en spectacle avec Noh Cars Go (Brendan Reed des Angles morts), le lundi 26 juin dès 19h30 au 989, Moncton, pour un modique 5 $.
"Ce n’est jamais une simple tâche d’organiser un concert de dernière minute à Québec", confie le musicien, qui souhaitait s’arrêter chez nous en route pour Halifax. "Ça prend vraiment quelqu’un qui a du courage, parce que les promoteurs de Québec hésitent souvent", poursuit-il, encensant l’amie de la rue Moncton qui prêtera son appartement pour l’occasion. "C’est quelque chose de vraiment commun, quand tu tournes avec un petit groupe aux États-Unis ou au Canada, de jouer chez tes amis, dans le sous-sol ou dans un appartement", relate-t-il, soulignant d’agréables expériences du genre vécues ce printemps, chez lui à Montréal. "Je trouve que cette atmosphère se prête bien au spectacle et à l’intimité…"
Depuis la fin prématurée des Unicorns en décembre 2004, Penner assouvit son penchant pour la musique folk plus posée, tel que le démontre son travail sur la trame sonore du film The Hamster Cage de Larry Kent, pionnier du cinéma alternatif canadien (extraits disponibles au www.hamstercagethemovie.com). Il prévoit aussi sortir prochainement du nouveau matériel sur son étiquette maison Take This Hammer. "Je pense que même avec les Unicorns, cet aspect folk se présentait dans les chansons que je jouais; il prend seulement plus de place aujourd’hui. J’ai beaucoup été influencé par la musique folk et par l’approche aussi; c’est beaucoup plus flexible. Travailler sur une composition, faire quelque chose qui a de l’émotion et qui frappe de manière douce, je trouve que c’est tout un défi…"
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OUÏ: MÈTATUK – SOMNAMBULE AU SOLEIL
Le quintette de Québec Mètatuk présente Somnambule au soleil, un premier album pop rock aux accents ska, trad et musique du monde (Indépendant/Local). En 10 plages essentiellement francophones (à l’exception d’une Bella Ciao en italien), le groupe fait preuve d’une forte propension à la fête, livrant ses morceaux avec ce qu’il faut d’adresse et de conviction, sur une réalisation des plus soignées. Outre des textes et surtout une dimension mélodique assez sommaires, Mètatuk parvient à insuffler d’agréables couleurs à sa musique, qui profiterait toutefois au plus haut point d’une légère déviation hors des sentiers sur-battus. À découvrir en spectacle, le 23 juin dès 22h30 au Bar Le Drague, avec Saint-Flemme. Disque en magasin le mardi 4 juillet.
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VÜ: FIFTH HOUR HERO À L’ARLEQUIN
The Sainte Catherines et None More Black auront réchauffé l’auditoire d’habile façon, mais cette soirée du 15 juin à l’Arlequin aura pris son véritable rythme de croisière avec l’entrée en scène des punk-rockers locaux Fifth Hour Hero. Et non, malheureusement, leur nouveau gravé Not Revenge… Just a Vicious Crush (No Idea) n’était pas au rendez-vous. Le groupe n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion de lancer quelques pointes à sa compagnie de disques floridienne. Mais c’est bien en musique que s’est vengé l’énergique quatuor, gavé aux ravigotants culs-secs offerts par Hugo, meneur des Ste Caths, visiblement bien en forme et remis de ses troubles de santé. Si le punk-rock du groupe est efficace, bien administré, et rehaussé par la jolie voix de Geneviève Tremblay, le clou du spectacle est survenu lors de l’avant-dernière pièce: dans un fébrile crescendo d’intensité, musiciens et fans en délire se sont massés sur la petite scène dans un esprit de saine débauche, attisé par un virulent combat de "guirlandes en aérosol", sous lesquelles ont été ensevelis Mathieu Guilbault (basse) et Dave Chamberland (batterie). Glorieux moment typiquement punk, comme il y a longtemps qu’on n’en avait vu. Il semble en avoir été de même pour les tenanciers de l’endroit, ayant manifestement craint pendant un moment de perdre le contrôle.