MAP, Pascale Rochette, Corb Lund
EN VEDETTE: MAP
Trois ans après La Masse critique, le groupe punk-rock de Québec MAP (pour "Mort aux pourris") lance son quatrième album en 11 ans d’activité, Repose en paix. Désormais chez Slam Disques (eXtério, Suburbs, TWA), le quintette formé de Guillaume Tardif (saxophone, voix), Chuck Guité (guitare, voix), Pat Boudreault (guitare, voix), Jazz (basse, voix) et Simon Viviers (batterie, voix) a pu compter sur la participation de nombreux invités de marque tels Paul Cargnello, Julie Panic, Vincent Peake et Niko de Tagada Jones, en plus de bénéficier de l’expertise de Franz Schuller (GrimSkunk) à la réalisation. "On a beaucoup nettoyé notre son", explique Guillaume Tardif à propos de l’exercice créatif s’étant étalé sur 18 mois. "À la base, on était un groupe très instinctif. Après avoir composé nos chansons, on n’y revenait pas trop; on ne se posait pas trop de questions par rapport à notre travail. Mais quand on a amené Franz dans le processus, il nous a apporté une tout autre méthode de travail; enregistrer tout ce qu’on faisait pour avoir une matière à réécouter, revenir là-dessus, décanter ça et essayer plein de choses, ajoute-t-il. Et comme il y a pas mal de stock dans nos chansons et que tout le monde chante, il y avait souvent des endroits où le son saturait. Alors on a beaucoup épuré, et ça a été une belle expérience pour nous; ça nous a appris à travailler notre musique différemment et ça a donné des résultats satisfaisants…"
L’engagement toujours à fleur de punk, le groupe au mécanisme décisionnel plus que démocratique souhaitait amener sa musique à un autre niveau avec ce nouveau recueil. "On avait comme pas de limites, poursuit Guillaume. Avant, on était beaucoup dans le punk-rock et on avait comme le goût de renouveler ça un peu, alors on a essayé toutes sortes de choses et on a rentré des idées comme du clavier ou de l’orgue. Ce qui est le fun, c’est qu’on a réussi à garder l’identité du groupe et toute sa ferveur en changeant de son. Les gens vont trouver ça différent, mais ils vont nous reconnaître… Et la rigueur qu’on s’est imposée musicalement, on se l’est aussi imposée dans le propos. C’était la première fois qu’on composait un album 100 % en français, alors on a fait passer les textes au bat, comme la musique. Parce qu’on s’est dit que si on n’était pas capables d’assumer un texte à la gang, ça serait pas un texte de MAP, donc on a été assez rigoureux là-dessus et ça nous a amenés à réfléchir beaucoup sur ce qu’on véhicule. Fallait que ça sonne bien, mais que ça soit cohérent aussi. Toute une expérience!" Retour sur scène le jeudi 12 octobre à l’Impérial, avec Vulgaires Machins, La Ruda et Le volume était au maximum.
PASCALE ROCHETTE
Récipiendaire du prix Télé-Québec (principale récompense dans la catégorie Auteur-compositeur-interprète) au dernier Festival de la chanson et de l’humour de Dégelis, la chanteuse originaire de Québec Pascale Rochette sera en spectacle au Bal du Lézard le samedi 23 septembre à compter de 21h30. En plus d’une bourse en argent, la jeune férue de chanson et de musique du monde gagnait aussi une participation directe au concours Ma Première Place des Arts à Montréal.
VÜ: CORB LUND À LA GALERIE ROUJE
Ayant quelques jours auparavant remporté deux trophées au Canadian Country Music Awards (Album de l’année et Artiste roots de l’année), l’Albertain Corb Lund était dans ses meilleures dispositions lorsqu’il s’est présenté sur la petite scène de la galerie Rouje, le 13 septembre dernier. Habilement réchauffée par une autre charmante prestation de la troupe locale Misère en ville, la foule s’est aisément laissé entraîner par les chauds airs westerns de Lund et de ses trois acolytes, chapeaux de cowboys et danses d’usage donnant à l’endroit les apparats d’un vieux saloon des Prairies. Chaleureux et sympathique, Corb a généreusement livré ses histoires de whisky et de mauvaise cocaïne, faisant bon usage du porte-bouteille fixé à son pied de micro et jonglant allègrement avec son capot à guitare au fil des modulations. L’excellent son a aussi permis d’apprécier toute la dextérité de ses musiciens, dont un contrebassiste aussi à l’aise des doigts que de l’archet (Kurt Ciesla), mais surtout le jeu exemplaire de Grant "Demon" Siemens, pour qui les Telecaster, dobro, lap steel et banjo n’ont plus aucun secret. Si une part du répertoire moins vibrante à notre goût entrerait plutôt dans la famille du country pop adulte contemporain, les instruments à cordes traditionnels, slides et quelques élans de yodel permettent d’en apprécier le versant plus roots. Après un rappel aux airs de Crazy (écrite par Willie Nelson, mais on se rappelle surtout la version de Patsy Cline dans le film du même nom) et Folsom Prison Blues de Johnny Cash, la foule debout en réclamait toujours plus.