Aut’ Fréquences

DANIELLE ODDERA: HOMMAGE À SYLVAIN LELIÈVRE

Assis en face de Danielle Oddera, on se trouve devant un livre de souvenirs qui se dévoilent avec simplicité et passion. Les grandes figures de la chanson française et québécoise se présentent l’une après l’autre, du grand Jacques à Léveillée, avec les anecdotes qui les rendent plus humains. Pour l’instant, l’une de ces figures prend beaucoup de place dans le coeur de la dame. Sylvain Lelièvre est disparu subitement il y a cinq ans et l’interprète lui dédie un tour de chant pour souligner son legs. Des chansons qu’elle chérit avec une dévotion rare. "La première fois que j’ai vu Sylvain, c’était vers 1967", se rappelle-t-elle avec un sourire dans la voix. "C’était à la Comédie canadienne, et Monique Leyrac, qui était mon modèle, avait remporté le premier prix d’interprétation. Elle avait interprété Les Amours anciennes, et l’auteur de cette chanson était Sylvain, tout jeune et exalté par cette victoire. C’était impensable qu’un homme aussi jeune puisse être l’auteur d’un texte d’une telle maturité."

C’est à la Boîte à Clairette, une boîte à chansons montréalaise incontournable dans les années 60 et 70, que Sylvain Lelièvre trouve chez la Marseillaise d’origine une interprète de prédilection tout en débutant sa propre carrière d’interprète. "Je ne crois pas qu’il aurait cru que son parcours d’interprète aurait été si difficile", indique-t-elle en se remémorant le succès de Versant jazz, enregistré au Lion d’Or en 2002, une reconnaissance tardive pour le chantre-pianiste de Limoilou. "Il y a une part d’injustice dans tout ça, mais il est toujours resté conscient de sa valeur, avec l’humilité qui le caractérisait."

L’oeuvre de l’homme au piano est vaste, et sa "soeur spirituelle" s’en imprègne avec discernement, rendant ainsi justice à l’ami qu’il a toujours été. Elle se permet aussi d’assumer sans réserve l’engagement de cet homme de convictions, une facette de l’auteur parfois trop occultée. "Il n’a jamais cultivé le désespoir en face de l’adversité, de la politique et des inégalités. Par contre, et je vais employer une expression parfaitement québécoise pour le souligner, il brassait la cage et il voulait avant toute chose cultiver l’espérance. C’est pour cela que je termine la chanson Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? avec "nos rêves, les rêves"… et que j’enchaîne avec Venir au monde." Toi l’ami est présenté le 14 avril au Théâtre Petit Champlain à 20h.

NAVET CONFIT ET POLIPE

Navet Confit est à l’AgitéE le 12 avril en compagnie de Polipe, qui, en plus d’assumer l’ouverture de cette soirée pour le Navet, sera d’office pour l’accompagner en tant que groupe. Jean-Philippe Fréchette (alias Navet Confit) cumule les collaborations, lui qui vient à peine de terminer une tournée avec Carl-Éric Hudon. Il est à parier que le répertoire du légume chéri, privé des services d’Alex Champigny (guitariste et claviériste), en studio pour son prochain effort solo, sera revisité avec justesse et un brin d’improvisation. En musique à partir de 22h.

EN RAFALE

Crystal Cliffs et Second Hand Virgin ouvrent la soirée pour Think About Life le 12 avril à Rouje. Le 14, au Grand Théâtre de Québec, Damien Robitaille occupera la salle Octave-Crémazie et Dumas la salle Louis-Fréchette, à partir de 20h. Bounce le Gros est de retour à Québec le 14, à Rouje, avec Ghislain Poirier, Slipmat et M. Orange. Le contrebassiste jazz Étienne Lafrance est à l’Anglicane le 14 à 20h.

S’INSTITUTIONNALISENT DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE

Tom Waits – Daniel Bélanger – Jamie Saft