Portrait : Le Salon de la musique indépendante de Québec
Né du désir commun de tisser des liens entre les divers organismes et acteurs de la scène musicale émergente de Québec et d’ailleurs, le Salon de la musique indépendante, qui cette année concentre ses activités au complexe Méduse, en est à sa deuxième année et consolide ses acquis, du 26 au 28 avril. Cette initiative est primordiale aux yeux des deux principaux organisateurs, Richard Breuil et Étienne Bergeron, respectivement directeur général et directeur adjoint, et contribue du même coup au perfectionnement et à la formation des artistes en marge de l’industrie. Car le Salon de la musique, c’est l’occasion de découvrir la relève sur scène, mais aussi de favoriser une dynamique d’échange entre ses principaux intervenants et de débattre des enjeux sous forme d’ateliers et de débats. « Les kiosques sont importants pour établir un peu plus de contacts entre nous, soutient Étienne Bergeron. On se retrouve souvent à faire notre affaire chacun de notre côté durant l’année, sans même faire l’effort de se renseigner sur les autres ou de s’entraider. Tout le monde est dans son coin à faire sa petite affaire. » Un constat qui peut paraître surprenant pour une ville comme Québec, dont la superficie pourrait laisser croire à une proximité bénéfique. Surtout que le nombre de salles disponibles pour la scène musicale underground n’a guère augmenté depuis la fermeture du bar Le D’Auteuil et que tout le monde doit partager les scènes actuelles.
Le désir d’être de la partie à cet événement professionnel festif se fait sentir. Plus de 25 candidatures sont répertoriées, parmi lesquelles cinq groupes se verront offrir la chance de participer aux showcasesprésentés le 28 avril de 18h à 20h au studio d’Essai de Méduse. Les organisateurs ont décidé d’y mettre un peu plus de piquant cette année, en soulignant le talent des participants par des prix, dont une présence sur scène au festival Woodstock en Beauce l’été prochain. « Nous voulions donner un peu plus d’importance à la participation des groupes pour ces courtes prestations de 20 minutes, explique le directeur adjoint. C’est toujours un peu ingrat de se prêter à ce genre d’exercice, mais il y a quand même un incitatif non négligeable. » Une façon aussi de favoriser une contribution active aux journées des exposants, la location de tables étant l’une des principales sources de revenus du Salon qui, dois-je vous le préciser, possède une marge de manoeuvre financière restreinte. « Les choses s’organisent beaucoup mieux à ce niveau, indique Richard Breuil. Nous avons eu une réponse encourageante de la Ville de Québec qui, conjointement avec le ministère de la Culture, a participé au financement cette année. »
Pour faire rayonner la relève, au risque d’utiliser un terme pour le moins galvaudé, des artistes correspondant à l’esprit de l’événement seront en spectacle. Après l’ouverture des festivités le 26 avril à 17h avec Stéphane Nadon, DJ Dynamite et Dee Jedi, Lesbo Vrouven et Uberko seront sur scène à partir de 20h à la salle Multi. Le lendemain, La Tourelle Orkestra et Paul Cargnello mettront la table pour la deuxième soirée à compter de 20h et Oztara sera sur scène à partir de 22h5. Finalement, le 28 avril, toujours à la salle Multi, après Standing Waltz et Scream Elliott, le groupe Exterioconclut cet événement.
De retour à Montréal depuis deux jours lors de l’entrevue, Mikey Heppner, chanteur et guitariste de Priestess, savoure un moment de répit avant d’entamer deux semaines de tournée au Québec et en Ontario. Hello Master, le premier disque du groupe, réédité il y a un an sur RCA, a trouvé grâce aux États-Unis, projetant la troupe sur la route en compagnie des Motörhead, GWAR et Mastodon, entre autres. « C’était une très bonne expérience, résume-t-il. Très différent d’une place à une autre. Les publics ne se ressemblaient pas du tout, mais le contact a été excellent. » Trop souvent, on saute au qualificatif heavy metal pour définir ce quartet de Montréal dans la lignée de Queens of the Stone Age. « J’ai entendu tellement de comparaisons au courant de la dernière année, constate-t-il. Les gens et les critiques essaient toujours de cataloguer. Dans le groupe, lorsqu’il s’est formé, jamais le mot metaln’est sorti entre nous. On a toujours pensé que nous faisions du rock, c’est tout. Plus rock que d’autres, mais c’est du rock quand même. » Au bar Le Bunker le 20 avril à 20h.
Les Lesbians on Ecstasy présentent leur plus récent disque, You Know We Know, le 19 à Rouje à 22h30, alors que Monica Freire ensoleillera le Théâtre Petit Champlain à 20h. Le 20, le collectif jazz de New York J4DA sera à Rouje à 22h. Stéphane Richard est à la Ninkasi le 20 et (swedish) Death Polka revisite Judith Judith à Rouje à 21h30. Toujours le 21, SAS 31dégourdira le Bal du Lézard à 22h.
Dog Day – Sigur Ros – Priestess – Le Trio Hochelaga