Marc-André Hamelin : Portrait
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Marc-André Hamelin : Portrait

Marc-André Hamelinsurprend et fait paraître un disque double consacré aux sonates de Joseph Haydn. Joint à Londres, la seconde terre d’accueil du pianiste qui a signé avec la maison de disques anglaise Hyperion, il se réjouit de la réception favorable octroyée à ce dernier album. Autant le public que la critique sont unanimes, il s’agit d’un disque candidat pour les palmarès annuels. « Je crois que les gens ont été surpris par le répertoire, note-t-il. On tient pour acquis que je ne me consacre qu’aux oeuvres techniquement virtuoses de la période romantique ou encore à des compositeurs nébuleux et contemporains. Je suis très heureux de constater que les gens restent ouverts à ce projet qui sort des sentiers battus. »

Le pianiste montréalais, qui sera en récital à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm le 3 mai, cultive même l’idée de produire un second disque double voué au même compositeur dans les années à venir. « Il y a de la matière, indique-t-il. Ses pièces sont pourvues de détails intrigants. Ce sont des sonates aux formes angulaires si je puis dire. À chaque tournant nous sommes en face d’une surprise, ce qu’on ne retrouve pas chez Mozart. L’humour y est présent autant que le tragique. » Le pianiste a tout de même préservé son sens du défi en sélectionnant un corpus de sonates qui sied à la scène: quelques-unes de la période médiane et les autres extraites des derniers opus du compositeur autrichien. « Les toutes premières sonates ont un caractère pédagogique qui n’est pas très bon pour le concert », admet-il.

La confusion règne un peu en ce qui a trait au programme sélectionné pour le récital de Québec. Il nous indique que depuis le début de cette journée d’entrevues, tout le monde semble avoir une idée distincte de celui-ci. Haydn et le deuxième livre de Préludes de Debussy? Rien n’est moins sûr. « Le programme que vous avez, c’est bien celui qui correspond à ce que j’ai joué l’année dernière au Domaine Forget? Eh bien voilà, c’est ce que je compte jouer. » Un programme qui réunit des transcriptions de Liszt pour Verdi, Wagner et Chopin, couplées à l’Opus 109de Beethoven et à une oeuvre du compositeur bulgare Pancho Vladigerov. Une soirée qui devrait se clore avec Villa-Lobos. Mais, demande-t-on en n’étant sûr de rien, quel sera le rappel alors? « Ça, c’est censé être une surprise », affirme-t-il tout en riant de la situation. « C’est un moment que l’on anticipe toujours. C’est curieux de constater que la majorité des interprètes ont beaucoup plus de plaisir à jouer lors des rappels. C’est paradoxal, mais ce sont nos moments préférés. »

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PATRICK KRIEF

Quittant Kingston, sur la route vers Montréal, Patrick Krief ne voit pas d’inconvénient à s’entretenir avec nous de son premier exercice solo, intitulé Take It or Leave. Un maxi de sept chansons très introspectives de la part du guitariste qui oeuvre au sein du groupe The Dears depuis plusieurs années. « Ça fait longtemps que je suis en groupe, explique-t-il. Après la tournée des Dears et le travail avec Lesly Lane, ça faisait du bien de retourner à quelque chose de plus spontané. En studio, on s’exécute pour le son d’un groupe, à refaire prise après prise. Ça peut devenir abrutissant. C’était vraiment bon pour moi de revenir à quelque chose de plus simple. » Le guitariste – qui sera à la Ninkasi le 5 mai à 21h30 en compagnie de Billy Anthropoulos à la batterie, André Bendahan à la basse et Roberto Piccioni aux claviers – admet que la formule atmosphérique et planante de son travail solo se transforme sur scène. « C’est assurément plus rock et épique, concède-t-il. D’ailleurs, je veux faire l’album à l’automne et je crois que l’ensemble des pièces contenues sur Take It or Leavene sera pas sur le disque. Il y a déjà beaucoup de nouvelles compositions qui sont complétées et je ne vois pas comment je pourrais y intégrer les autres pièces. »

Toujours pas de faits nouveaux en ce qui concerne le vol d’équipement survenu en tournée il y a quelques mois, le musicien s’étant fait dépouiller de l’ensemble de ses instruments. « Je commence à faire mon deuil, précise-t-il. Si la police avait pris notre requête au sérieux et avait fait une enquête le plus tôt possible, il y aurait peut-être eu une chance. Nous avions les vidéos de surveillance et la description de la voiture suspecte. C’est un peu stupide de voir des gens s’en prendre à des musiciens. Ces voleurs doivent faire 10 fois notre salaire en plus. »

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EN RAFALE

Joel Plaskett Emergency sera au bar Le Velvet en compagnie de Peter Elkas ce soir, 3 mai, à partir de 21h. Après Marc-André Hamelin, le pianiste new-yorkais Jacky Terrason sera au Palais Montcalm le 4 mai en formule trio, pendant qu’Angel Forrest se produira à l’église Saint-Pierre de l’île d’Orléans à partir de 20h. Pascale Picard et Clément Jacques se partageront le Théâtre Petit Champlain le 5 mai à 20h, alors que Brak Molotov sera au Bal du Lézard en compagnie de Jacques Brefà partir de 22h.

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MILITENT DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE

Patti Smith – Émilie Simon – Mstislav Rostropovitch – Joni Mitchell