The Weakerthans, Les Goules, Zachary Richard, Jorane, Standing Waltz

THE WEAKERTHANS

Il aura fallu attendre quatre années avant de pouvoir mettre la main sur le dernier album du groupe de Winnipeg The Weakerthans, Reunion Tour. Quatre années que justifie le chanteur John K. Samson avec humour. "On aime ce rythme. Prendre le temps d’écrire et de se remettre à jouer. Ça peut paraître long pour certains. Pour nous, c’est le cours normal des choses. Mais, il y a peut-être une autre raison… J’ai arrêté de fumer il y a deux ans et ça m’a pris une année entière pour m’en remettre. Je n’étais pas endurable, j’ai dû m’isoler pour ne pas faire éclater le groupe. C’est une très mauvaise raison, je l’avoue." Blague à part, cet exercice d’écriture confirme le talent de l’auteur, déjà souligné après la parution de Reconstruction Site sur l’étiquette Epitaph.

Le groupe a connu aussi quelques changements avec l’arrivée du bassiste Greg Smith au sein de la formation, complétée par le guitariste Stephen Carroll et Jason Tait à la batterie. Une transition assumée en tournée, ce qui a permis d’asseoir la transformation avec sagesse. L’écriture de ce dernier album a suivi son cours par la suite, amenant Samson à s’intéresser à des personnages masculins peu enviables, pour composer une succession de portraits. "Je ne pourrais pas te dire si c’était prévu, hésite-t-il. C’est venu en écrivant, par une suite de circonstances, et ça s’est imposé. C’est fascinant de transposer des sentiments aussi divers chez des personnages et par la même occasion de pouvoir les regarder. C’est terminé pour moi d’écrire sur ma propre vie et de m’exprimer là-dessus. Je n’avais vraiment pas le goût de tomber dans cet exercice, je trouve ça trop banal."

Une fresque de chansons que nous pourrions juger insolites, mais où la musique a contribué à une direction d’ensemble. Un son résolument rock qui tisse une trame sonore instinctive sur ces destinées confondues. "Nous avons choisi un entrepôt dans une manufacture à Winnipeg pour enregistrer l’album, se rappelle-t-il. Je ne raffole pas des studios dernier cri, un peu trop de luxe… Nous nous sommes installés dans cet endroit perdu et froid, c’était très drôle. Surtout pour le son et l’atmosphère, qui y était assez sinistre. L’écriture a été influencée par ces circonstances, c’est sûr. C’est un monde où tout converge."

Dans cet univers glauque, le groupe s’est permis de pousser plus loin son désir d’expérimenter. Avec Elegy for Gump Worsley, pièce orchestrée avec soin, l’auteur laisse place au poète avec un texte narratif dédié au gardien de but. "J’avais été touché par la notice nécrologique lors de son décès, explique-t-il. J’ai été surpris par quelques détails. Par exemple, il détestait l’avion à en mourir tout en pratiquant un sport en pleine expansion, où les voyages se faisaient de plus en plus fréquents. C’est un peu comme un artiste en tournée qui doit faire le trajet d’une ville à l’autre. Il y avait quelque chose de très humain chez Worsley, de très normal. Il était entre deux époques et il a vécu cette transition vers le hockey moderne à la fin de sa carrière. Ça faisait un certain temps que nous voulions adapter un poème en musique et assumer une narration. La réaction est bizarre pour cette chanson. C’est vraiment divisé dans le public. Des gens nous disent qu’ils la détestent, et d’autres adorent ça." The Weakerthans seront en compagnie de Jenn Grant au Dagobert le 3 novembre à 20h.

ON TOURNE AVEC LES GOULES

Goulesques soirées à l’horizon. Les Goules seront sur la scène de la salle Multi du complexe Méduse pour trois soirs, les 1er, 2 et 3 novembre. Question de boucler la boucle et de faire une synthèse de ses trois disques, le groupe s’offre un enregistrement visuel de ses performances pour immortaliser ce chapitre musical unique. Soyez-y, car on ne reverra pas les Goules avant longtemps (sinon sur nos écrans). La formation de Québec s’accorde une pause de longue durée, quelques mois après la parution du disque Les Animaux. Ses membres prendront ainsi le temps de s’attarder à des projets parallèles. Une fête des Morts qui sera ressuscitée sur DVD.

EN RAFALE

Sylvia, Dominique Bélanger, Émilie Clepper et Marylène, sans les Heureux perdus, seront à l’AgitéE le 25 octobre à 21h30. Le même soir, Zachary Richard sera à la salle Albert-Rousseau et Jorane au Grand Théâtre de Québec, à 20h. Standing Waltz et You and Me seront sur la scène du Vieux Bureau de Poste à 20h le 26 octobre et les Violons du Roy présenteront L’Offrande musicale de J. S. Bach au Palais Montcalm à 20h. Die Mannequin sera au Bal du Lézard le 1er novembre à 21h30, entrée gratuite.

S’AUTOMNALENT DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE

Yves Desrosiers, Chansons indociles – Moriarty, Drifting Letter Office – Feu Thérèse, Ça va cogner – Kevin Kane, How to Build a Lighthouse.