<b>EN VEDETTE: NICOLAS JOBIN</b> <p>Le <b>Consort contemporain de Québec</b> récidive. Après Pierre Lapointe, Loco Locass et Fred Fortin, c'est au tour de <b>Marie-Jo Thério</b> d'accepter l'invitation et de goûter à cet exercice de contemporanéité. Elle voit maintenant ses compositions se transformer sous ses yeux au grand plaisir des musiciens de l'orchestre. "Je pense que plus ça va, plus l'expérience nous réussit, et plus on exagère." <b>Nicolas Jobin</b>, fondateur et directeur artistique de l'ensemble, résume en ces termes cet exercice digne d'un marathon.<p>Maintenant bien en selle avec un orchestre dont les musiciens sont permanents depuis deux ans, le chef s'est penché avec le compositeur <b>Pierre-Olivier Roy</b> sur le répertoire de l'interprète native de Moncton. "Il y a une ouverture exploratoire chez elle qui nous permet de prendre plus de risques, affirme-t-il. C'est aussi une improvisatrice, et nous nous sommes assurés qu'il y ait quelque chose d'assez éthéré dans les arrangements pour lui laisser de l'espace. Ses musiciens nous ont bien avertis. Ça fait neuf ans qu'ils jouent avec elle et ils savent à quel point elle peut partir dans un dérapage improvisé lors d'un spectacle. Nous avons pris la peine de structurer quelques zones tampons qui lui permettront de respirer un peu et d'élaborer."<p>Un défi pour l'orchestre et la chanteuse, réunis dans une formule extrême, où deux univers diamétralement opposés se rencontrent. Beaucoup de travail en peu de temps qui contribue à démocratiser les genres, ce qui est encore et toujours une priorité pour Jobin. "On ne veut pas se réserver le concept et le rendre exclusif. Il y a aussi un but là-dedans, celui de faire bouger le milieu de la musique classique et contemporaine de Québec. Il y a des ensembles comme Erreur de type 27 ou encore les Soirées de musique fraîche qui peuvent en bénéficier à long terme. Quand Yoav Talmi programmera une oeuvre d'un compositeur canadien ou québécois (encore en vie) dans ses concerts, on aura réussi notre mission. On ne s'assoit pas sur nos lauriers et on réussit encore à se mettre à l'épreuve. On va sans doute le vivre bientôt avec le concert hommage à Frank Zappa que l'on va monter par la suite. De repiquer tout ça, c'est toute une job." Ce concert à partir de l'oeuvre du grand Wazoo aura lieu en mars prochain.<p>Maintenant en résidence au Café-spectacle du Palais Montcalm, l'ensemble à géométrie variable semble avoir acquis un statut. Le concept des artistes invités, qui est endossé par le Coup de coeur francophone, n'y est pas étranger. "Il y a eu une bonne couverture médiatique pour les derniers événements, indique-t-il. Les gens en entendent parler, ils ont apprécié ce qu'ils ont vu et, par le fait même, il y a peut-être plus de gens qui sont curieux et tentés de se lancer dans une expérience de concert. On remarque au fil des années qu'il y a un public qui nous suit lors de nos concerts réguliers."<p>Si la norme prescrit l'enregistrement d'un disque pour un artiste populaire, il en va autrement pour un ensemble de musiciens oeuvrant dans la création. Une idée qui néanmoins fait son chemin dans l'esprit du jeune maestro et compositeur. "Je pense qu'on est rendus là. En même temps, il y a une facette très intense dans ce que l'on fait. On travaille comme des dingues pendant quelques mois pour présenter un show deux soirs, parce qu'on est encore au stade où notre créneau est marginal. On sait qu'on ne peut pas se permettre une semaine de représentations en salle. Par contre, on aimerait qu'il reste des témoignages de nos rencontres avec ces artistes et on veut être sûrs d'avoir le temps pour le faire. On est conscients que c'est le bordel dans le milieu du disque, et le disque classique en souffre. Pour nous, ce n'est pas comme si on sortait un album pour partir en tournée pendant un mois. C'est le contraire, le spectacle existe et ensuite on le marque dans le temps. Comme nos concerts, on aimerait que le disque porte un peu la même signature. Un objet d'art qui met en contact les gens avec un répertoire qui puisse autant s'écouter dans la voiture ou l'autobus, que dans son salon de manière plus attentive. On est rendus à trouver ce juste équilibre entre ces deux visions." Marie-Jo Thério et le Consort contemporain, le 9 novembre à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, à 20h.<p>ooo<p><b>EN RAFALE</b><p>C'est le 8 novembre à 19h, au bar l'Ozone de Sainte-Foy, qu'aura lieu le spectacle <i>Nuit de La Havane</i> en compagnie de <b>David Calzado</b> et la <b>Charanga Habanera</b>. La troupe de Cuba composée de 17 musiciens promet un jeu de scène exceptionnel pour une soirée torride. Toujours le 8, le duo <b>Mankind</b>, composé de <b>D. Kimm</b> et <b>Alexis O'Hara</b>, sera au Musée national des beaux-arts à 20h pour une performance multidisciplinaire, unique en son genre. <b>Dumas</b> sera au Grand Théâtre de Québec le 10 novembre à 20h et le guitariste <b>Ricky Paquette</b>, lui, au Cabaret du Capitole à la même heure. <b>David Usher</b> est de retour au Dagobert le 14 à 21h30 et la chanteuse <b>Penny Lang</b> sera au Palais Montcalm le 15 à 20h.