<p><br />En plus du projet solo <strong>aKido</strong>, <strong>Kim Gaboury</strong> se concentre sur ses activités cinématographiques à titre d'arrangeur et de compositeur. Nous le prenons sur le fait, lors de cette entrevue, immergé dans les dernières retouches d'une musique de film dont il contrôle l'ensemble de la production. «C'est un téléfilm américain, précise-t-il. C'est le premier projet pour lequel je supervise toutes les étapes et compose la musique. Dans ce genre de production, nous sommes à la fin de la chaîne alimentaire. S'il y a une étape qui a pris un peu plus de temps lors du tournage ou du montage, ce sont les compositeurs qui écopent. C'est tout de même très stimulant.» <br />Plongé dans cette course contre la montre, l'artiste trouve quand même un moment pour se pencher sur <em>Blink</em>, son dernier-né sorti il y a quelques mois sans tambour ni trompette. Le premier single <em>Dancing in Chains</em> a mérité une rotation fort honorable sur les ondes, en plus de se hisser dans le palmarès de la Radio 3 de la CBC. «Je suis content et ça fait plaisir, indique-t-il. Ça fait plaisir, surtout parce que je suis seul dans ce projet. Je n'ai pas d'équipe qui a travaillé pour faire la promotion radio et je ne fais pas partie d'une clique non plus. J'ai eu une mauvaise expérience avec le premier disque (<em>Playtime</em>), entre autres avec la compagnie avec laquelle j'avais signé et qui est maintenant en faillite. Ça fait tout juste un an et demi que je suis libéré de ce contrat. C'est pour ça que j'ai sorti <em>Blink</em> en fondant ma propre étiquette; j'étais un peu froid à l'idée de me relancer dans le même processus. De voir qu'il est possible de se hisser dans les palmarès, et que <em>Dancing in Chains</em> puisse jouer sur les ondes sans pushing radio, c'est gratifiant et ça me laisse croire que j'ai réussi quelque chose d'intéressant.»<br />Après <em>Playtime</em> et <em>Les Humains</em>, une collaboration avec le VJ <strong>Raphaël Pillow</strong> qui utilise des citations de Pierre Falardeau, aKido opère maintenant un virage en offrant un album qui, à ses yeux, est plus homogène. «J'ai toujours vu <em>Playtime </em>comme une compilation un peu éparpillée. <em>Les Humains</em>, c'est une collaboration et c'est circonstanciel. Avec <em>Blink</em>, il y a une uniformité qui prend forme à travers les pièces. Je m'impose toujours une ligne dure, celle où l'expérimentation intègre la pop. La composition est guidée par cette dualité et je tente de faire la balance entre les deux.»<br />L'expérience dans le cinéma et sa collaboration avec Michel Cusson, qui remonte à plus de trois ans, ont été formatrices. L'image est au cœur de son travail et se traduit en musique. Une seconde nature qui s'est imposée avec le temps pour le musicien qui se passionne pour le compositeur Dmitri Chostakovitch. «Les gens s'interrogent souvent sur la musique instrumentale, souligne-t-il. Dans la musique électronique, de plus en plus d'artistes ont fait le compromis et plaquent des paroles sur les mélodies. Mais la musique peut se suffire à elle-même. Je n'ai jamais eu le réflexe d'écrire ou de traduire en mots ma musique. Ça ne m'intéresse pas du tout. Le montage sur Pierre Falardeau avait un but précis, celui de prendre une position culturelle et non politique. Les citations étaient fondées. Lorsque je compose, c'est la musique qui m'intéresse. Toutes les idées transitent dans cette optique. Même les titres sont abstraits.»<br />Au fait de la musique pop et de son évolution, Kim Gaboury constate une tendance de plus en plus marquée sur la scène musicale. Une tendance commerciale qui semble aseptiser une industrie. «Je constate qu'avec les années, les compositeurs sont de plus en plus impliqués dans la musique de film et que les producteurs dominent la musique pop. C'est le monde à l'envers. Aujourd'hui dans la pop, il n'y a plus de place pour la composition et les nouvelles mélodies. C'est de la récupération. On transpose ce qui s'est fait dans les années 80, on mise sur la nostalgie et on fabrique. Bran Van 3000 ou encore Daft Punk empruntent cette formule. Les reprises s'accumulent et dominent les palmarès.»<br />À la Ninkasi le 22 novembre à 21h.</p>
<p>EN RAFALE <br /><strong>Jonathan Painchaud</strong> sera au Théâtre Petit Champlain le 22 novembre à 20h. Le 23, <strong>Alexandre Belliard</strong> sera de passage au Vieux Bureau de poste de Saint-Romuald à 20h tandis que la pianiste <strong>Marie-Andrée Ostiguy</strong> présentera son récital intitulé <em>Comme l'eau</em> au Palais Montcalm. <strong>Michel Faubert</strong> revisitera son dernier album <em>La Fin du monde</em> au Petit Champlain à 20h et <strong>La Kritik</strong> lancera son dernier album à l'AgitéE à 21h le 24 novembre. Finalement, <strong>Brigitte Saint-Aubin</strong> et <strong>Andrea Lindsay</strong> seront en tandem à l'Anglicane le 30 novembre à 20h.</p>
<p>SE HONG KONGUENT DANS L'AMPLI CETTE SEMAINE<br />Thurston Moore, <em>Trees Outside the Academy</em> – Martin Tétreault & Kid Koala, <em>Phono-Victo</em> – Katerine, <em>Les Créatures</em> – Xavier Caféïne, <em>Gisèle</em>. <br /></p>
Kim Gaboury
Antoine Léveillée