Aut’Fréquences

Matt Brubeck et David Braid

<p> <a href="http://www.voir.ca/blogs/antoine_lveille/aut'freq_brubeck.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/antoine_lveille/aut'freq_brubeck.jpg" border="0" alt="" /></a> <em>Matt Brubeck et David Braid</em></p>
<p>Lors de cette entrevue, le violoncelliste <strong>Matt Brubeck</strong> et le pianiste <strong>David Braid</strong> sont en train de sillonner la Chine pour une tournée promotionnelle afin de se produire dans quatre villes, dont Shanghai, où nous réussissons à les avoir au bout du fil. <br />Avec <em>Twotet/Deuxtet</em>, le duo a gravé un premier album jazz qui se retrouve à la croisée des chemins. L’improvisation est omniprésente, mais elle est plongée dans une structure classique qui n’est pas étrangère au passé professionnel des deux musiciens. «À cause de l’instrumentation, nous pourrions dire que c’est du <em>third stream</em>, indique Matt Brubeck. Il y a des influences classiques dans nos compositions, mais elles sont sublimées dans l’improvisation. Nous restons très clairs avec ce projet en affirmant que c’est avant tout un duo jazz. J’ai été un musicien classique pendant plusieurs années. Je connais les sacrifices qu’il faut faire lorsqu’on fait partie d’un quatuor à cordes. Ayant vécu cette expérience, j’aurais beaucoup de difficultés à nous qualifier aujourd’hui de musiciens classiques. Même Wynton Marsalis a dû faire un choix et il a arrêté de jouer de la musique classique!»<br />Réunissant une série de huit compositions, les deux musiciens ont mis en pratique une esthétique musicale singulière où l’instrumentation joue un rôle clé. Pour le pianiste David Braid, c’était une façon de sortir du moule standard piano-contrebasse pour explorer une dynamique lyrique où la mélodie trouve sa voie. Un sentiment que partage son acolyte, qui est aussi le fils de Dave Brubeck. «Autant les grandes mélodies font partie de la musique classique, autant elles devraient faire partie de toutes les musiques, affirme-t-il. La partie essentielle d’une improvisation n’est pas seulement la forme ou une succession d’accords. Une improvisation doit rester humble dans ses références. C’est peut-être une opinion qui fait référence à mon héritage musical paternel. Mais c’est aussi une question de logique. Une musique ne peut se résumer au fait d’être complexe. Elle doit être enracinée dans une terre commune, une référence accessible pour tous.» <br />Après une carrière de musicien d’orchestre à Berkeley sous la direction de Kent Nagano, Matt Brubeck se renseigne sur la venue du maestro à Montréal et sur la réception du public en général. Un prétexte pour remonter le temps et aborder ce virage vers le jazz. «Ma carrière au sein de l’orchestre a été passionnante et le répertoire était très varié, se rappelle-t-il. Mais il y avait autre chose. La musique que je jouais en parallèle se dissociait complètement de ma profession. C’est à partir du moment où j’ai commencé à avoir des blessures, comme des tendinites, que j’ai décidé de faire le grand saut et de me consacrer à mes compositions. Le moment était très bien choisi, car dès que j’ai pris cette décision, j’ai été appelé pour travailler sur le disque de Tom Waits.»<br />Effectivement, nous retrouvons le violoncelliste dans la distribution de l’album <em>Alice</em> de Tom Waits. Une expérience unique et intrigante à laquelle il a adoré contribuer. «Tom a une totale confiance en ses musiciens, nous avons beaucoup de liberté. Nous n’avons pas énormément de matériel pour nous guider au départ. Il n’y a pas de partitions et nous ne faisons pas d’arrangements précis. Il me fait penser à Thelonious Monk pour ça. Ce qui est très intéressant, c’est qu’il nous donne le temps de bien comprendre l’essence de chacune des chansons. Autrement dit, il y a peut-être des sons bizarres qui se distinguent dans sa musique, mais ça lui apporte une facture sonore rustique et organique qui est cohérente. Tous ses musiciens sont plongés dans cette atmosphère et doivent y contribuer. C’est pour ça que le mot <em>arrangements</em> ne serait pas le mot juste. Nous utilisons beaucoup plus nos oreilles que la partition. Et pour sa méthode en studio… c’est comme si tu te retrouvais en 1936.»<br />Le duo Brubeck Braid sera de passage au Largo Resto-Club les 7 et 8 mai à 20h.</p>
<p>En rafale<br />Le groupe <strong>Genticorum</strong>, qui fait le pont entre les musiques traditionnelles européenne et américaine, sera au Café-spectacles du Palais Montcalm le 1er mai à 20h. Après son lancement de disque effectué à l’Impérial de Québec, <strong>Créature</strong> récidive au Cercle le 1er à 22h. <strong>Bob Walsh</strong> sera de passage au Centre d’art La Chapelle le 2 mai à 20h et <strong>Clémence Desrochers</strong> entamera une série de quatre concerts la même date au Théâtre Petit Champlain, à 20h. <strong>Aikya</strong> et <strong>Sylvia Beaudry</strong> seront à L’Intendant le 3 mai à 20h. Enfin, 5X5 présente le spectacle <em>Chansons plurielles</em> au Petit Champlain à 20h le 7 mai, alors que les groupes<strong> Cancer Bats</strong> et <strong>Black Lung</strong> seront sur la scène de l’Impérial à 20h.</p>
<p>TAKE FIVE DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE<br />Brubeck Braid, <em>Twotet/Deuxtet</em> – Elizabeth Shepherd, <em>Parkdale</em> – Éric Chenaux, <em>Sloppy Ground</em> – With All Due Respect, <em>Blueprint for Destiny</em> – Thelonious Monk, <em>Criss-Cross</em>.</p>