Aut’Fréquences

Caroline Keating

 

Caroline Keating sera de passage au Cercle le 11 juin à 22h.

Seule à son piano, on la compare souvent à un ange dont la voix communique une fragilité unique. Une voix qui incarne sans artifice des histoires imagées et symboliques. On mentionne Joanna Newsom ou encore Kate Bush et Feist. Des comparaisons flatteuses pour la jeune artiste qui n’a pas encore d’album à son actif, sinon un simple démo qui date déjà d’un an. Elle compte bien ne pas s’emballer à l’écoute de ces premiers échos favorables qui, normalement, précipitent les choses. À 20 ans, Caroline Keating a les deux pieds sur terre et cultive son travail avec un regard éclairé.
«Lorsque j’entends le nom de Joanna Newsom, je suis surprise et très contente, avoue-t-elle. C’est une artiste fascinante que je respecte beaucoup. Je crois que les gens ne comprennent pas encore tout à fait ce qu’elle entreprend comme artiste. Elle-même, je ne sais pas si elle maîtrise tout à fait le médium dans lequel elle travaille. Moi, je la qualifierais d’artiste d’avant-garde.»
Si cette comparaison semble néanmoins la motiver, elle garde encore certaines réserves quant à la direction de sa carrière et à l’industrie en général. Après avoir vécu plusieurs années à Québec, elle est maintenant bien implantée à Montréal et se retrouve projetée sur les devants de la scène. «Je sais bien qu’il y a 10 autres chanteuses qui chantent comme moi, indique-t-elle. Je ne vois pas pourquoi j’en ferais abstraction. Une chose est sûre, je n’ai aucune envie de me définir dans un concept pop. Je ne cultive pas le rêve d’être une vedette pop non plus. Il y a beaucoup d’artistes maintenant et ce qu’on entend, en général, est intéressant. Mais je ne comprends pas toujours ce qui motive tous ces groupes. Quand j’écoute des vieux albums soul ou encore Billie Holiday et Édith Piaf, j’y entends quelque chose de. Le seul mot que j’ai en tête, c’est genuine. Quelque chose d’authentique qui est capable de communiquer une forme de vulnérabilité. Patrick Watson, it’s exactly that! Il n’y a pas de concept ou de mode en arrière pour justifier sa présence et son travail.»
Comme le piano, l’écriture semble être pour elle un exercice spontané. Des pensées qu’elle visualise pour ensuite les traduire en mots et en musique. «Je compose beaucoup avec les images, avoue-t-elle. C’est ma façon d’aborder l’écriture. Joseph and the Rabbit, c’est une chanson qui est inspirée par le travail de Joseph Beuys. C’est un artiste allemand qui me passionne. Il aborde l’absurde d’une façon très particulière, ce n’est pas gratuit. Comme si l’absurde, par son essence, donnait encore plus d’importance à la vie. C’est comparable à ce qu’a fait Andy Warhol, sauf que c’est moins superficiel.»
La musique prend de plus en plus de place dans l’horaire de cette passionnée d’arts visuels et étudiante en histoire de l’art. Avec sa récente participation au South by Southwest Festival à Austin, les choses se sont emballées. Malgré ces circonstances, l’artiste cultive encore le désir de se produire dans de petites salles qui, selon elle, sont tout à fait appropriées à sa voix et son piano. Comme à ses débuts, où elle s’assoyait à l’instrument dans un petit café montréalais pour offrir ses nouvelles compositions sans aucune prétention. «L’écriture, c’est un exercice difficile, précise-t-elle. Il faut trouver le contexte et l’espace dans sa vie pour avoir le focus. J’ai mille choses auxquelles je dois penser en ce moment et je n’arrive pas à trouver cette zone vitale. Par exemple, j’ai encore quatre chansons qui mijotent depuis un certain temps. Je vais sans doute pouvoir entrer en studio au courant de l’été pour faire un EP, mais je vais attendre encore un certain temps avant d’envisager un album. Écrire, c’est connecté à ce que tu vis, et j’ai le goût de vivre encore plus et de continuer d’apprendre avant de me lancer dans cette entreprise.»
Caroline Keating fait partie de la tournée Pop Montréal intitulée Pop Off I Tour, qui sera de passage au Cercle le 11 juin à 22h. Elle partagera la scène avec les groupes Elfin Saddles et Slim Twig.

PUPPINI SISTERS
Avec les Puppini Sisters, nous pouvons dire que nous avons le sentiment de vivre un retour dans le futur. Le trio vocal s’inscrit dans la tradition des Andrews Sisters, qui faisaient sensation dans les années 40, tout en actualisant leur répertoire avec des nouveaux standards. C’est ainsi que leur style easy listening nous confond à l’écoute des chansons Walk like an Egyptian des Bangles, Panic des Smiths ou encore Heart of Glass de Blondie. Les chanteuses Marcelle Puppini, Stéphanie O’Brien et Kate Mullins seront sur la scène du Palais Montcalm le 11 juin et profiteront de ce concert pour présenter leur dernière production, intitulée The Rise and Fall of Ruby Woo.

EN RAFALE
Le 6 juin, les groupes Despised Icon, Beneath The Massacre, Ion Dissonance et Plasmarifle seront à L’Anti à 19h. Marco Calliari sera sur la scène de l’Espace 400e le 7 juin à 20h et La Casbah accueillera les groupes This Is A Stand Off, Hunter Valentines, No Heroes et As Falls Come à 19h. Les chanteuses Eve Cournoyer et Cindy Doire se produiront au Cercle le 10 juin à 22h. À la brasserie Archibald, le festival Mega-Sat Rogers débutera le 10 juin avec Daniel Boucher à 20h.

SE GENUINENT DANS L’AMPLI CETTE SEMAINE
Love Psychedelico, This Is Love Psychedelico – John Hiatt, Same Old Man – Johanna Newsom, Ys – Joe Strummer & The Mescaleros, Streetcore.